1essai5_p_0Parmi l’ensemble du corpus des stèles puniques de Carthage conservées au Louvre, 16 % sont aniconiques, ce qui ne veut pas dire qu’elles l’étaient toutes initialement étant donné le caractère fragmentaire de la plupart d’entre elles. Les stèles présentent une décoration plus ou moins complexe, composée de motifs parfois bien identifiés, pour certains d’entre eux récurrents (fig. 5-1). Le répertoire d’images est à la fois dense et cohérent, circonscrit dans l’espace et le temps et utilisé sur des monuments qui ont, au vu des dédicaces qui les accompagnent, assuré l’interface entre le divin et le monde des hommes.
2essai5_p_1Quelques années avant la rédaction du chapitre v de l’ouvrage d’Évariste Pricot de Sainte-Marie Mission à Carthage1 (fig. 5-2), Philippe Berger2 publie dans la Gazette archéologique une lettre adressée à François Lenormant (1837-1883), professeur d’archéologie à la Bibliothèque nationale, qui offre les premières réflexions sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale3. Au-delà du caractère symbolique de certains thèmes et motifs, leur aspect historique et documentaire est souligné : « Ce sont des hommes, des animaux, des arbres ou des objets qui peuvent nous donner une idée de la diversité des offrandes dont les temples étaient pleins, et des métiers de ceux qui venaient les y déposer4. » Si certains thèmes ont fait l’objet de courtes notices5, nous devons à Madeleine Hours-Miédan6 une synthèse complète accompagnée de planches de dessins permettant d’appréhender les variations de chacun des motifs, symboles et thèmes. Suivant un autre axe de recherche, en partant du postulat qu’il est doté d’une logique interne, Hélène Bénichou-Safar7 propose une approche analytique globale de ce corpus, mettant ainsi en évidence les procédés8 utilisés dans l’ornementation des stèles et tirant de cette analyse des codes de lecture.
3essai5_p_2L’objectif de ce chapitre n’est pas tant de reprendre en détail l’étude des thèmes iconographiques que d’étudier leur adaptation au cadre de la stèle, leurs variations, l’originalité ou non de leur traitement, leurs associations et compositions, leur éventuel lien avec les inscriptions. Nous nous attacherons particulièrement aux imbrications de motifs ainsi qu’aux phénomènes d’anthropomorphisation et de végétalisation.
4essai5_p_3Le décor tout comme l’inscription sont gravés ou sculptés en léger relief sur la face antérieure de l’ex-voto. Ce cadre est relativement homogène par ses dimensions ; il varie du point de vue typologique, le fronton étant ou non associé à des acrotères latéraux. Dans l’espace tympanal figurent un bras ou une main, parfois un disque solaire et un croissant lunaire, ou encore un signe de Tanit. Les acrotères souvent fragmentaires sont le plus fréquemment décorés de volutes ou autres éléments phytomorphes simplifiés ou géométrisés ; de manière très rare, ils présentent des oreilles.
5essai5_p_4Sur les stèles à fronton simple, la composition est presque toujours libre9. Sur les stèles à fronton et acrotères, le décor est, dans 54,3 % des cas, organisé suivant des registres superposés et délimités, de manière plus ou moins systématique, par des frises ou de simples lignes horizontales. Le plus souvent, la dédicace est intégrée dans un cartouche qui peut être architecturé. Dans les autres cas, le décor moins structuré donne parfois une impression de juxtaposition verticale des motifs (Cat. 852).
Des symboles
6essai5_p_5Signe de Tanit, caducée et main s’associent et se combinent pour créer des décors variés. Le lien qui les unit tous garantit leur commune implication dans un même sens cultuel et dans une même pratique religieuse.
Signe de Tanit [H. L. M.]
7essai5_p_6Le signe de Tanit10 est attesté sur 37,1 % des stèles du corpus de ce catalogue. Ce symbole tire son nom de la divinité punique éponyme, omniprésente dans les formules inscrites sur les stèles votives de Carthage. Néanmoins, on ne sait pas si ce signe était spécialement rattaché à cette divinité féminine, ou à son parèdre Baal Hammon et, comme le souligne Bénichou-Safar, il pourrait également s’agir d’un concept, d’un symbole propitiatoire voire prophylactique.
8essai5_p_7Ce motif est constitué, de haut en bas, d’un cercle parfois aplati dans sa partie inférieure, d’une base triangulaire ou trapézoïdale et, dans la plupart des cas, d’une barre horizontale dont les extrémités sont ou non relevées plus ou moins perpendiculairement (fig. 5-3). Cet assemblage peut être posé sur un socle ouvert ou fermé dans sa partie inférieure, de hauteur variable, dont les côtés sont rectilignes ou concaves. Cette composition géométrique bipartite, tripartite ou quadripartite se décline de manière plus ou moins développée jusqu’à s’anthropomorphiser (fig. 5-4). Le signe est soit gravé d’un trait simple ou double, soit sculpté en relief parfois prononcé. Il occupe dans de rares cas toute la surface de l’ex-voto (Cat. 875). Sur la stèle biface unique en son genre (Cat. 403), le cadre et le motif se confondent, même si le résultat n’est pas aussi clair que sur une célèbre stèle découverte dans le tophet de Carthage11 (fig. 5-5). Le signe, de forme triangulaire, s’adapte tout particulièrement à l’espace tympanal, l’investissant plus ou moins pleinement. S’il ne se trouve pas au sommet de la stèle, il est omniprésent au-dessus ou au-dessous de la dédicace, le plus souvent associé à d’autres motifs. Au-delà de variations typologiques que nous qualifierons de basiques, directement liées aux éléments constitutifs du motif, des déclinaisons plus complexes dérivent de la combinaison du signe de Tanit avec d’autres symboles : motifs astraux, caducée, main, éléments phytomorphes.
9essai5_p_8Le disque sommital est le plus souvent simplement tracé ; il présente exceptionnellement un décor de rosace et se voit recouvert par un croissant de lune (Cat. 573). De manière plus composite, une rosace est apposée au sommet du signe de Tanit, posée sur une barre supportant elle-même une rosace de plus petite dimension de chaque côté (Cat. 1217). Suivant le même mécanisme structurel de superposition et de répétition, le disque du signe de Tanit finement gravé (Cat. 849) est caractérisé par des rayons qui l’apparentent au motif de la rosace. Surmonté d’un disque et de volutes, il devient caducée, motif que l’on trouve d’ailleurs de manière symétrique de chaque côté du signe de Tanit, posé sur la barre horizontale. La fusion du symbole de Tanit et du caducée se concrétise (Cat. 68), le disque du premier remplacé par l’entrelacs du second. Ce syncrétisme est également perceptible dans le cas où le caractère géométrique général du signe de Tanit est accentué par le tracé de son axe de symétrie vertical qui, par son ornement de bandelettes, devient hampe de caducée (Cat. 917) voire caducée (Cat. 1050). Par ailleurs, la combinaison du signe de Tanit et d’une hampe réticulée (Cat. 854) est tout à fait originale, en ce sens où cette superposition en relief introduit la notion de profondeur qui est rare dans ce corpus.
10essai5_p_9Quand elle est présente, la barre horizontale du signe de Tanit se déploie de manière plus ou moins large, les extrémités se relevant et, dans de rares cas, devenant le support de caducées rectilignes (Cat. 346, Cat. 849). Quant au triangle ou au trapèze, il est parfois souligné d’un motif en forme de U ou de V en son sommet. Cet espace, le plus souvent aniconique, peut néanmoins devenir le cadre d’un décor de fleur (Cat. 310), plus fréquemment astral avec un disque solaire recouvert d’un croissant de lune (Cat. 314, Cat. 844, Cat. 1213) ou encore d’une couronne végétale12. Le socle est rarement décoré et quand c’est le cas, on y trouve des réseaux de lignes plus ou moins complexes (Cat. 432) ou, plus traditionnellement, des oves et des fers de lance de dimensions plus ou moins importantes (Cat. 46, Cat. 414, Cat. 415). La phytomorphisation la plus aboutie et la plus plastique pourrait être illustrée par la stèle Cat. 46 : elle associe une base triangulaire qui rappelle le signe de Tanit à un motif de fleur, dont les sépales remplacent la barre horizontale du symbole.
11essai5_p_10Le signe de Tanit entre dans des compositions verticales et horizontales. Par exemple, de manière ascensionnelle se superposent un signe de Tanit, flanqué de caducées, un disque solaire, un croissant de lune et une main de trois quarts (Cat. 1093). Les compositions horizontales sont le plus souvent symétriques, avec le symbole placé au centre de deux éléments : caducées, mains dressées, palmiers, colonnes ou fleurs. Inversement, on trouve aussi deux signes de Tanit de part et d’autre de l’un de ces motifs, à la même échelle ou bien en miniature. Le symbole est présent de part et d’autre d’un palmier, sous les régimes de dattes (Cat. 1378) ou juste à côté (Cat. 37, Cat. 1348). De manière exceptionnelle, deux signes de Tanit encadrent un thymiatère (Cat. 1372). Le symbole est aussi le support de développements phytomorphes plus complexes, à partir de motifs végétaux ou de volutes qui émanent de part et d’autre de sa base (Cat. 26, Cat. 46, Cat. 992, Cat. 1363, Cat. 1370). Dans des compositions asymétriques, le signe de Tanit se voit encadré le plus souvent par une main et un caducée13.
12essai5_p_11À ces différentes compositions créées autour et à partir du signe de Tanit, nous ajouterons les exemples d’interférences constructives ou destructrices. Un avant-bras dressé paraît avoir été gravé après le signe de Tanit, étant donné la discontinuité perceptible au niveau du tracé du bras (Cat. 962). La partie triangulaire du symbole est donc occupée par une main dressée dont l’avant-bras dépasse du cadre. Dans le même esprit, il semble que la dédicace ait été gravée en surcharge sur le signe de Tanit (Cat. 1037). Sur la stèle Cat. 546, le signe de Tanit a été gravé après la main qui décorait le fronton, soulignant ainsi le cadre tympanal de même forme. Si la main se retrouve intégrée dans le signe de Tanit, la réciproque est également attestée à Carthage14.
13essai5_p_12Le corpus du Louvre constitué de stèles du type iv15 témoigne d’un effacement presque total du schéma composé d’un signe de Tanit directement surmonté d’un croissant lunaire – schéma le plus couramment attesté sur les obélisques et piliers (type ii) du tophet de Salammbô de Carthage et sur les cippes-chapelles (type iii). Néanmoins, contrairement au symbole de l’« idole-bouteille », le signe de Tanit est loin d’avoir disparu, puisqu’il est au contraire à l’origine de nombreuses variantes et s’intègre dans différentes compositions.
« Idole-bouteille » [H. L. M.]
14essai5_p_13Le symbole communément appelé « idole-bouteille16 » est l’un des premiers qui soient apparus sur les stèles puniques de Carthage, avec les bétyles. Ce thème, qui à l’origine se compose d’un flacon à panse cylindrique, à col et goulot étroits, reposant en général sur un support aux côtés incurvés, est très peu représenté dans le corpus du musée du Louvre. Il est notamment attesté sur les pendentifs discoïdes et en forme de stèle découverts dans les tombes carthaginoises datant du viie siècle (fig. 5-6)17. Le socle et le motif en V qui orne son col sont les mêmes que ceux qui figurent sur certains signes de Tanit.
15essai5_p_14Gravé sur des stèles à fronton simple et dont il occupe largement la surface, le motif est surmonté d’un disque solaire et d’un croissant lunaire à chaque fois légèrement détachés l’un de l’autre (Cat. 1046, Cat. 136918). Le disque pointé (Cat. 412) le rapproche de quelques signes de Tanit et d’un caducée présentant cette même caractéristique (Cat. 251). Le symbole semble subir un processus d’anthropomorphisation ; la partie supérieure des motifs gravés (Cat. 232 et Cat. 1381) est de forme polygonale avec la notation de deux yeux, surlignés ou non de sourcils, et d’une bouche. Les deux traits verticaux, gravés dans la continuité des lignes du corps, pourraient d’ailleurs évoquer des bras.
Symboles astraux [S. B.]
16essai5_p_15On compte sur 7 % de l’ensemble des stèles du catalogue le motif du disque solaire au-dessus duquel se trouve un croissant lunaire19. Cette composition astrale se situe dans la quasi-totalité des cas dans le tympan de la stèle20. De manière plus exceptionnelle, ce motif apparaît sur le fronton d’un édifice, possiblement un temple (Cat. 328) gravé dans la partie inférieure du tympan de la stèle. L’association du disque solaire et du croissant lunaire est très probablement à mettre en relation avec une ou plusieurs puissances divines21. Dans les cultures phénicienne et punique, et plus largement au Proche-Orient ancien22, ce motif est présent sur un grand nombre d’objets : statues23, bijoux24, etc.
17essai5_p_16Outre ces deux symboles, on retrouve celui du disque ailé sur plusieurs dizaines de stèles25. Il se caractérise par un disque solaire autour duquel deux uræus prennent place. Situé le plus souvent dans la partie supérieure de la stèle, sous le tympan, il peut s’inscrire librement dans le tympan (Cat. 1330), mais également dans un registre (Cat. 102), comparable à un linteau, reposant sur deux colonnes à chapiteaux. Ce disque solaire se retrouve le plus souvent dans les compositions les plus sophistiquées. Attesté depuis le IIIe millénaire, ce motif, emprunté à l’art égyptien, est largement représenté dans l’iconographie phénicienne et punique. On le retrouve du Levant26 à la Méditerranée occidentale, en passant par Chypre27, aussi bien sur de petits supports, comme les bijoux ou la glyptique28, que dans l’art monumental29.
Caducée [H. L. M.]
18essai5_p_17Le caducée30, tel qu’on le nomme par commodité et par comparaison formelle avec le caducée des mondes grec et romain, s’en distingue par l’absence d’ailes et de serpents. Au Levant, notamment au sud, dans la cité de Tyr, ainsi qu’en Phénicie septentrionale31, il est attesté sur des poids en plomb (fig. 5-7). Sur les stèles votives de Carthage, il devient très courant à partir du iiie siècle av. J.-C.
19essai5_p_18Le caducée punique, toujours dressé, se décline de manière plus ou moins complexe (fig. 5-8). Il résulte de la composition d’une hampe surmontée de deux cercles superposés ouverts ou fermés, exceptionnellement pointés (Cat. 251). Des bandelettes peuvent être nouées, de manière plus ou moins lisible (Cat. 11), de chaque côté, se déployant dans les cas les plus complexes sous la forme de fleurs (Cat. 38, Cat. 141). On le trouve dans une de ses plus simples expressions sur la stèle Cat. 1245. La hampe est soit rectiligne, avec ou sans base rectangulaire, triangulaire ou composite (Cat. 931), soit légèrement évasée dans sa partie inférieure. Sa surface est lisse ou bien traitée de manière réticulée ou avec des chevrons, ce qui le rapproche formellement du palmier. Le caducée peut se retrouver isolé au centre de l’ex-voto, mais également de part et d’autre d’un signe de Tanit ou d’une main, ou encore juxtaposé à des symboles de nature différente.
20essai5_p_19Sur une même stèle, les deux caducées sont représentés à l’identique, ou bien adoptent pour l’un une forme simple, rectiligne, pour l’autre une forme plus développée et décorée (Cat. 167, Cat. 258). Cette coexistence de deux types sur un même ex-voto pourrait témoigner de l’intervention de deux graveurs.
21essai5_p_20Le lien du caducée avec le signe de Tanit est d’autant plus évident quand il y a fusion entre les deux symboles. Le caducée peut se trouver intégré au symbole, dans sa base triangulaire (Cat. 917, Cat. 1050) ; dans le cas où il reste à l’extérieur du symbole, la barre horizontale du signe de Tanit supporte un caducée, ou inversement les bandelettes du caducée sont surmontées de symboles de Tanit avec ou sans fleurs (Cat. 266, Cat. 883, Cat. 1175). Dans une composition verticale et symétrique, un caducée est surmonté d’un socle (Cat. 324), ou d’un triangle, pouvant évoquer une corolle (Cat. 167), et d’un signe de Tanit. L’utilisation conjointe ou combinée du signe de Tanit et du caducée dans l’univers punique nous incline à penser que ces deux symboles étaient crédités d’un pouvoir propitiatoire voire prophylactique et capables d’opérer en synergie.
22essai5_p_21Les caducées jouent également un rôle dans les décors de nature architecturale en remplaçant les colonnes, demi-colonnes ou pilastres (Cat. 559, Cat. 1171) de part et d’autre d’un élément central ou de la dédicace (Cat. 516). Caducées et colonnes se voient également associés de manière paratactique (Cat. 3, Cat. 5). Plus ponctuellement, deux caducées miniaturés encadrent un disque solaire ailé (Cat. 1017). Plus étonnantes sont les représentations d’un caducée piqué sur la tête d’un homme32, mais aussi sur celle d’un éléphant33.
23essai5_p_22Le caducée étant un attribut des hérauts et ambassadeurs carthaginois, il est possible qu’une vertu propitiatoire ou salvatrice lui ait été attribuée. Les caducées étaient peut-être exposés dans les lieux saints. L’importance de cet insigne est notamment révélée à travers des faits historiques. Selon Appien34, en 202 av. J.-C., le caducée a servi d’enseigne à la galère de la délégation carthaginoise qui se présente devant Scipion pour demander la paix. Le caducée accompagne d’ailleurs des représentations de navires35. D’après Aulu-Gelle36 et Zonaras37, « le gouvernement romain envoya aux Carthaginois une lance et un caducée, les invitant ainsi à choisir entre la guerre et la paix ».
Main [H. L. M.]
24essai5_p_23La main38 est, avec le signe de Tanit, le motif que l’on retrouve le plus fréquemment sur les stèles de Carthage (fig. 5-9). Dressée sur un poignet à la base évasée ou sur un avant-bras, avec ou sans plis, parfois interprétés comme des bracelets, la main est figurée ouverte, la paume vers le fidèle, le plus souvent de face, avec l’indication plus ou moins évidente des muscles palmaires (Cat. 33), parfois légèrement de trois quarts, avec les phalanges bien notées (Cat. 1093), exceptionnellement de profil (Cat. 1296 et fig. 5-10). Même si les gravures ne sont pas toutes faciles à lire, il semble que ce soit toujours une main droite qui soit représentée, y compris quand deux mains se dressent de chaque côté d’un caducée (Cat. 896, Cat. 1021).
25essai5_p_24L’espace tympanal est majoritairement occupé par le symbole de la main, généralement seul. Exceptionnellement, le thème se répète trois fois au centre et au niveau des acrotères (Cat. 124). L’avant-bras se voit également encadré de deux disques solaires et d’un croissant lunaire (Cat. 126, Cat. 311) ou encore de deux signes de Tanit (Cat. 1334).
26essai5_p_25La main s’associe au caducée dans des compositions paratactiques ou symétriques (caducée entre deux mains sur la stèle Cat. 15, main entre deux caducées sur la stèle Cat. 1244). D’un avant-bras partent des spirales (Cat. 279), des fleurs surmontées de signes de Tanit (Cat. 853), ou encore, de manière plus originale, dans la paume d’une main un signe de Tanit est figuré, comme tatoué au niveau du pouce39.
27essai5_p_26La signification de la main levée pose question. S’agit-il d’une façon de matérialiser la prière sous la forme de l’image réduite à l’essentiel, comme extraite de façon synecdotique des représentations des orants et des orantes, ou bien s’agit-il de la main bénissante et protectrice du dieu ?
28essai5_p_27Les figures humaines qui portent dans leur main gauche un vase lèvent leur bras droit en direction de l’autel (Cat. 579 et Cat. 1343), implorant ou simplement saluant par ce geste la divinité. L’orant est également traité de manière frontale (Cat. 1339), la main droite levée, à l’instar du temple boy sculpté dans un fronton (Cat. 738). L’exemple le plus singulier reste la représentation, sur une stèle aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale de France, d’un personnage de profil « adorant la divinité40 », dont la main droite levée est figurée de manière disproportionnée (fig. 5-11). Cette main démesurée n’est pas sans évoquer la prédominance, sur les stèles de Carthage, de certaines parties du corps humain41, dont les oreilles et la bouche (Cat. 216), en écho à la formule « parce qu’il a entendu sa voix42 ». Ces stèles anatomiques ou anthropomorphisées sont tout à fait originales. Les oreilles sont gravées de part et d’autre de la main (Cat. 441) et de l’orant (Cat. 329). Et l’on peut se demander si, sur la stèle Cat. 1095, la main gravée qui occupe l’espace du cartouche anépigraphe ne se substituerait pas à la dédicace. D’ailleurs, sur la stèle Cat. 369, la main qui apparaît dans le cartouche se trouve juste au-dessous d’un orant encadré de deux signes de Tanit. La main levée en signe de prière pour le fidèle et celle levée en signe de bénédiction pour la divinité entrent dans un dialogue sacré.
29essai5_p_28De plus, le caractère prophylactique de la main dans le monde phénicien oriental et occidental est attesté par les amulettes en faïence ou en matière dure d’origine animale, sans oublier que la représentation de la main levée s’inscrit dans la durée jusqu’à la période romaine43. Adorateur, bénissant, offrant sont autant de variations sémantiques du geste de la main qui renvoient aux quelques rares représentations humaines figurées sur les stèles puniques de Carthage.
Le monde végétal
30essai5_p_29L’exubérance et la variété phytomorphe44 qui caractérisent l’iconographie punique s’intègrent dans la tradition des cultures proche-orientales. Les différentes espèces sont néanmoins plus ou moins faciles à identifier : certaines d’entre elles sont volontairement réalistes, en allusion à la nature et à la fécondité (palmier, grenadier, grappe de raisin), les autres s’avèrent purement décoratives et appartiennent plutôt au répertoire architectural (couronnes végétales, rameaux, rosaces, feuilles cordiformes).
Palmier [H. L. M.]
31essai5_p_30Le palmier45 est bien attesté dans l’iconographie carthaginoise. La légende veut que, après la fondation de la cité sur la colline de Byrsa par la princesse Elissa-Didon, on trouva en creusant au pied d’un palmier une tête de cheval, symbole de courage et de force militaire. De là dérive l’iconographie des monnaies de Carthage frappées vers 320 av. J.-C. : au droit une tête de Coré et au revers un cheval au trot, statique ou retournant la tête devant un palmier (fig. 5-12). Les émissions monétaires connaissent des variantes, avec notamment un protomé de cheval au droit et un palmier au revers. Sur de nombreuses stèles votives de la cité (fig. 5-13), l’arbre est représenté de manière tout à fait caractéristique avec des ligatures (Cat. 916) sur son stipe, un bourrelet au niveau de la base, correspondant à ses racines (Cat. 4)46, des palmes47 sommitales épanouies en éventail de part et d’autre du bourgeon apical (Cat. 870), et parfois des branches chargées de dattes témoignant des cultures et des travaux agricoles, comme l’illustrent d’ailleurs les deux personnages en train d’élaguer le sommet d’un palmier sur une stèle du musée de Carthage48 ou encore, sur une autre stèle, un homme en train de grimper le long du stipe d’un palmier (fig. 5-14). Aux régimes de dattes est parfois directement associé le symbole de Tanit (Cat. 37).
32essai5_p_31Le palmier se trouve soit au centre de la stèle, encadré de colonnes, de caducées, de signes de Tanit, soit de part et d’autre d’un élément central qui peut être une colonne ou encore un thymiatère. Les interactions du palmier avec le caducée sont particulièrement évidentes : les deux éléments ont en commun les réticules, les hachures et chevrons ou encore les ligatures sur la hampe, se rapprochant alors des colonnes papyriformes.
33essai5_p_32Le palmier-dattier (Phoenix dactylifera) occupe une place importante dans l’idéologie des civilisations anciennes dès la fin du IVe millénaire av. J.-C. au sein des grandes zones de production agricole, dans les oasis de Mésopotamie et d’Égypte. Son iconographie se développe dans le monde méditerranéen oriental, où l’arbre, sans valeur économique notable, conserve ou se voit attribuer cependant des aspects symboliques multiples, associés à l’eau et à la femme, jusqu’à désigner l’espace de culte. Si l’on fait référence à l’étymologie, le terme grec Φοῖνιξ, qui recouvre plusieurs acceptions, désigne notamment le palmier-dattier, son fruit – la datte – et la palme, de l’époque classique jusqu’aux temps du christianisme, avec une symbolique qui rejoint celle d’un autre sens du terme : le phénix, l’oiseau immortel qui, disparu dans les flammes, renaît de ses cendres. Le phénix et le palmier se rencontrent à la fois sur le plan phonétique et par une relation commune à l’éternité et à la lumière solaire.
Fruits et céréales [H. L. M.]
34essai5_p_33Hormis une grappe de raisin (Cat. 1067), qui reste un unicum, et les dattes, qui sont associées au palmier, la grenade est le fruit par excellence du répertoire iconographique des stèles puniques de Carthage. Ce fruit à la forme circulaire et aux sépales et étamines si caractéristiques est facilement identifiable. Il est le plus souvent représenté seul, au sommet d’une colonne d’ordre ionique, au centre de la stèle ou bien sur les côtés (Cat. 220, Cat. 238, Cat. 242, Cat. 323, Cat. 357, Cat. 388, Cat. 458, Cat. 541, Cat. 942). Un seul ex-voto (Cat. 580) montre le grenadier chargé de fruits. L’arbuste fait partie des plus anciennes domestications fruitières avec la vigne, le palmier-dattier, le figuier et l’olivier, et comme ces derniers il se reproduit par bouturage. La grenade est attestée à Jéricho, cultivée sous la troisième dynastie d’Ur, puis dans la région d’Urartu et en Asie Mineure, d’où les Phéniciens diffusent sa culture en Méditerranée, à Carthage, dans la péninsule Ibérique, en Grèce et en Italie49. La grenade est d’ailleurs appelée Malum punicum (pomme de Carthage) par les Romains ; elle est aujourd’hui Punicum granatum. Si la grenade est le plus souvent représentée lisse, une version réticulée est également attestée (Cat. 959). Chacun des deux fruits occupe le sommet d’une colonne et trouve son écho dans la partie supérieure de la stèle, de part et d’autre d’une main dressée. On peut penser que l’une des grenades est représentée fermée, tandis que le caractère réticulé de l’autre pourrait évoquer l’intérieur du fruit, à savoir la membrane et les arilles.
35essai5_p_34La variation autour d’un même thème végétal se retrouve dans l’iconographie céréalière, tout à fait unique dans le corpus du Louvre (Cat. 1070). Deux épis de blé sont reliés par leur tige et, malgré leur similitude de taille, ils affichent des différences qui ne devaient pas être dénuées de sens. Leur axe central est représenté de manière verticale. L’épi de droite est caractérisé par des grains et de longues barbes qui le rattachent à la variété de l’amidonnier. À gauche, les grains sont absents, comme si l’épi avait été égrené. On peut se demander si le graveur a voulu évoquer la moisson, ou encore l’offrande de grains de blé qui pouvait être destinée à la divinité. De manière tout à fait insolite, la base moulurée de scoties d’une colonne a été gravée dans un second temps, offrant un cadre parfaitement adapté à ces deux épis, un caducée de chaque côté.
36essai5_p_35Des analyses carpologiques, palynologiques et anthracologiques pourraient nous éclairer sur la nature des offrandes végétales qui, comme le laissent entendre les images, devaient inclure les fleurs.
Feuilles et palmettes [H. L. M.]
37essai5_p_36Si les feuilles apparaissent au sommet des palmiers, sur un grenadier ou encore sur une stèle jadis publiée par l’abbé Bourgade (Cat. 1380), très proche du corpus des stèles de La Ghorfa, elles apparaissent également en dehors de leur contexte d’origine, organisées en frises, guirlandes et rinceaux. C’est le cas notamment des feuilles cordiformes que l’on identifie en général comme du lierre. Sculptées de manière plus ou moins réaliste (Cat. 1005, Cat. 1227, Cat. 1361), ces feuilles sont rattachées au culte dionysiaque50.
38essai5_p_37Les identifications ne sont pas simples51 et l’on peut hésiter entre différentes variétés de végétaux, olivier ou laurier notamment. Les rameaux d’olivier composent des couronnes. Déposée dans les sanctuaires comme offrande aux dieux après une victoire, la couronne végétale est un thème courant dans le monde classique, grec et romain. Les guirlandes et les couronnes de laurier ornaient également les monuments funéraires52. Sur les stèles de Carthage, tantôt la guirlande est représentée comme un lien passé autour de l’ex-voto, au-dessous du fronton (Cat. 86, Cat. 194, Cat. 401, Cat. 430), tantôt elle est représentée en entier, circulaire, ouverte dans la partie supérieure. Le dessin en est simple, plus ou moins stylisé (Cat. 207, Cat. 466, Cat. 515, Cat. 918, Cat. 988, Cat. 1009). Une variante est composée de l’association de deux hampes d’acanthe autour d’une rosace (Cat. 133).
39essai5_p_38Les palmettes émanent de ce même répertoire classique. Au sommet des stèles, elles sont le reflet lointain des stèles à anthémion caractéristiques des monuments funéraires attiques. L’élément décoratif végétal n’est pas sculpté de telle sorte que le motif se détache, mais gravé à la roulette ou au burin dans le tympan53. Le terme « palmette » désigne les éléments phytomorphes dont les feuilles s’organisent de manière symétrique et verticale de part et d’autre d’une tige centrale. Si l’on suit la typologie établie par Colette Picard, les palmettes se déclinent au sein du corpus des stèles du Louvre en trois variétés54. La palmette prend la forme d’un bouquet de feuilles lancéolées, généralement recourbées à leur extrémité et disposées en éventail autour d’un cœur ou d’un motif triangulaire adorné de volutes en S (Cat. 156, Cat. 221, Cat. 402, Cat. 867, Cat. 999, Cat. 1002, Cat. 1040, Cat. 1069, Cat. 1325). Plus simplement, elle se caractérise par des feuilles verticales et parallèles, portées par deux volutes en S horizontales (Cat. 289, Cat. 428). Enfin, une autre variante se compose d’une tige haute lancéolée le long de laquelle se greffent des feuilles latérales dont les extrémités se recourbent dans certains cas alternativement vers le haut et vers le bas (Cat. 51, Cat. 78, Cat. 84, Cat. 112, Cat. 226, Cat. 250, Cat. 408, Cat. 460, Cat. 869, Cat. 1095, Cat. 1098, Cat. 1214).
Fleurs et rosaces [H. L. M.]
40essai5_p_39La forme florale la plus courante se compose de deux sépales plus ou moins recourbés de part et d’autre d’une corolle de forme lancéolée divisée par un axe de symétrie vertical (Cat. 26, Cat. 152, Cat. 501, Cat. 510, Cat. 836, Cat. 915, Cat. 940, Cat. 981). Les variantes sont nombreuses avec, par exemple, deux sépales encadrant une corolle fermée, renflée à la base et s’achevant en forme de pointe, séparée en deux de manière verticale (Cat. 269, Cat. 520, Cat. 967), hachurée transversalement (Cat. 1332) ou bien traitée sous la forme de chevrons ou de croisillons, comme un bourgeon (Cat. 201, Cat. 378, Cat. 479, Cat. 937). Suivant un schéma unique, les sépales se réduisent à deux volutes et les deux éléments verticaux émanant de la corolle pourraient correspondre à des étamines (Cat. 1185). Quand la corolle est épanouie, les pétales sont en général au nombre de trois, pointus et encadrés par deux sépales légèrement recourbés vers l’extérieur (Cat. 236) ou rectilignes (Cat. 995). La corolle est parfois plus développée, composée de cinq pétales, trois au premier plan et deux à l’arrière-plan (Cat. 1370), avec le réceptacle floral particulièrement présent. Les pétales se développent rarement en hauteur (Cat. 746). De manière plus exceptionnelle, on trouve des fleurs à la corolle en forme de trompette ou tubulée (Cat. 416, Cat. 857, Cat. 1165, Cat. 1172). Les pédoncules des fleurs ne sont pas systématiquement présents. Ils sont plus ou moins longs, larges et souples avec parfois des pédoncules adjacents, ce qui crée des compositions florales. Les végétaux secondaires ne sont pas toujours de la même variété ou pas toujours illustrés à la même étape de leur évolution. Soit ils s’épanouissent sous une forme triangulaire (Cat. 937), soit ils sont figurés à l’état de bourgeons (Cat. 912, Cat. 995).
41essai5_p_40L’identification de ces fleurs est loin d’être aisée, même si, selon Berger, « au premier rang il convient de placer la fleur de lotus. C’est à peine si l’on peut la compter parmi les plantes, tant elle est artificielle ; elle est très étroitement liée aux Tanit, aux caducées, à la main ouverte, au croissant ; on devait d’ailleurs mal la connaître à Carthage ; c’est la fleur de l’Égypte55. » On a en effet souvent interprété les fleurs du répertoire proche-oriental et méditerranéen comme des lotus, mais cela reste une hypothèse. L’épigraphiste56 distingue la fleur de lotus et la fleur de courge représentée « avec un ovaire infère que n’ont jamais les nymphéacées ». Si on se réfère au répertoire égyptien antique, on reconnaîtra dans les éléments de forme triangulaire davantage des ombelles de papyrus que des fleurs. Quant aux fleurs en forme de trompette, on est tenté de penser au grenadier ou à la bignone. Cette fleur est associée dans les frontons à un oiseau (Cat. 416), au signe de Tanit (Cat. 1172), à une palmette de type chypriote (Cat. 1165) et à un élément non identifié (Cat. 857). Nous ne nous aventurerons pas vers des identifications plus précises57. Les fleurs peuvent être génériques, renvoyant simplement au domaine végétal, à la nature, à l’épanouissement sans pour autant être rattachées à une variété particulière.
42essai5_p_41Les fleurs sont représentées seules ou dans des compositions plus ou moins stéréotypées. De manière originale, dressées telles des colonnes ou des caducées, elles créent un écrin pour une rosace (Cat. 836). Les fleurs sont plus fréquemment liées au signe de Tanit. Soit elles se composent entre elles et servent de base au signe de Tanit (Cat. 937), soit elles émanent de la base du signe de Tanit (Cat. 26, Cat. 992, Cat. 1370) comme elles le feraient d’une fleur. De la même manière, les avant-bras donnent naissance à ces rameaux floraux, au niveau de la base (Cat. 201) ou au niveau du poignet (Cat. 510).
43essai5_p_42En dehors de ces compositions décoratives, la fleur est tenue dans la main de l’orant devant sa poitrine (Cat. 329). Des analyses palynologiques permettraient de préciser la nature des offrandes végétales. Ces études sont finalement peu nombreuses58 depuis les analyses menées sur les restes résineux mis au jour dans les tombes de Carthage par le père Delattre59. Un bloc de résine noire provenant d’une tombe carthaginoise du vie-ve siècle av. J.-C., étiqueté « labdanum » (résine de ciste), a été analysé60. Plus de trois cents constituants chimiques, fractionnés suivant leur polarité puis analysés par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS), ont été identifiés, relevant essentiellement des sesquiterpènes, diterpènes et cires végétales. L’identification de Cistus ladanifer a été confirmée, fournissant ainsi, grâce à la collaboration entre chimistes et (ethno-)botanistes, la plus ancienne attestation d’utilisation de résine de ciste en Méditerranée.
44essai5_p_43La corolle de la fleur de ciste évoque les rosaces, si courantes dans le répertoire iconographique de Carthage. La rosace est un élément à la fois phytomorphe et géométrique. C’est une figure symétrique, formée de courbes inscrites dans un cercle à partir d’un point ou bouton central, ayant plus ou moins la forme d’une rose ou d’une étoile stylisée (corolle rosacée ou ligulée), qui peut être directement associée à une fleur (Cat. 1177). Les variantes sont nombreuses avec des alternances de pétales majeurs et mineurs (Cat. 1344). Les rosaces s’intègrent également dans les cadres architecturaux, au sein de frises métopiques par exemple.
Le culte en image
45essai5_p_44Plusieurs inscriptions puniques traitent des pratiques cultuelles61 dans le monde carthaginois, même si ces dernières demeurent relativement mal connues. L’étude de l’iconographie des stèles de Carthage offre donc une opportunité de mieux comprendre les rites permettant de cultiver les liens avec le monde divin.
Représentations humaines [S. B.]
46essai5_p_45Les représentations humaines sont assez peu nombreuses. En dépit de ce faible nombre, deux types de scènes se distinguent.
essai5_h4_0Personnage devant l’autel
47essai5_p_46La collection du musée du Louvre compte seulement deux stèles (Cat. 579 et Cat. 1343) où apparaît une scène d’offrandes62. Leur état de conservation ne permet pas de savoir avec certitude si elles portaient ou non une inscription. Toutefois, la position centrale de ces représentations pourrait être un argument pour considérer qu’il s’agit de stèles anépigraphes. Les techniques employées afin de réaliser les représentations sont différentes : la scène de la stèle Cat. 1343 est réalisée en champlevé, alors que celle de la stèle Cat. 579 est exécutée à l’aide d’une simple gravure (fig. 5-15).
48essai5_p_47Deux constantes se dégagent : un individu dans une posture caractéristique et une table sur laquelle des offrandes sont disposées. Sur les deux stèles (Cat. 579 et Cat. 1343), un individu, portant une robe, adopte une posture très souvent attestée, notamment dans l’iconographie phénicienne, punique et plus largement proche-orientale63. Ce geste est caractérisé par une main droite levée à la hauteur du visage et une main gauche tenant un objet. De nombreuses études se sont polarisées sur ce geste afin de rechercher à quelle pratique il correspond64. Il pourrait tout autant s’agir d’un geste de prière que d’un geste d’adoration, de salutation, de dévotion ou de bénédiction.
49essai5_p_48Chacune de ces deux stèles porte également la représentation d’un autel, sur lequel sont disposées des offrandes. La forme des autels semble indiquer qu’ils sont en pierre. Celui de la stèle Cat. 579 est constitué d’un chapiteau disposé sur le corps de l’autel, alors que celui de la stèle Cat. 1343 se caractérise par une corniche à plusieurs décrochements dans sa partie supérieure et un corps reposant probablement sur une base moulurée, sur le modèle de la scène de la stèle CIS 3347. Sur la stèle Cat. 1343, on retrouve une tête de boviné ou de capriné et un objet pouvant être interprété comme un naïskos65. Ce dernier objet est également disposé sur l’autel de la stèle Cat. 579, accompagné d’un élément non identifié.
50essai5_p_49Cette même stèle Cat. 579 montre un arrière-plan composé d’un édifice caractérisé par deux colonnes, un fronton et ses trois acrotères66. De part et d’autre de la colonne de gauche, deux individus semblent agenouillés dans une posture de prière. Ainsi, l’ensemble de ces éléments permet de replacer, avec certitude, la scène au sein d’un sanctuaire.
51essai5_p_50La stèle Cat. 1368 représente une scène, souvent interprétée comme cultuelle, dont le sens dans ce contexte n’est pas cerné avec précision. Réalisée à l’aide d’une simple gravure, la scène comporte trois personnages. Un premier personnage est allongé sur une kliné. À gauche, un deuxième personnage, un homme debout et coiffé d’un bonnet rond, lève une main et semble poser l’autre sur l’extrémité du lit. De l’autre côté, un troisième personnage, interprété comme étant possiblement une femme, est assis sur un siège, les pieds sur un repose-pieds. Son bras gauche est étendu sur le bord du lit. Entre les deux personnages se trouve une table à offrandes ou un bassin reposant sur un trépied. Cette scène n’est pas sans rappeler celles que l’on trouve sur les monuments funéraires grecs67.
essai5_h4_1Personnage seul
52essai5_p_51Deux stèles, Cat. 329 et Cat. 369, se caractérisent par le même motif. Orant, prêtre ou défunt68, il peut être décrit comme un homme debout portant une tunique et une cape, levant le bras droit, paume de la main ouverte et rabattant sa main gauche sur le torse. Contrairement à l’individu de la stèle Cat. 369, celui de la stèle Cat. 329 tient une fleur que l’on retrouve sur d’autres stèles du corpus. Les deux stèles diffèrent quant à leur composition. Sur la stèle épigraphiée Cat. 329, il prend place sur le tympan, alors que sur la stèle anépigraphe Cat. 369 le personnage se situe sur le corps de la stèle, entouré de deux signes de Tanit, au-dessus du signe de la main.
53essai5_p_52Trois temple boys sont également attestés dans le catalogue69. Issus du même motif, ces trois exemplaires comptent plusieurs différences notables. L’individu de la stèle Cat. 27 est assis sur la jambe droite, a la jambe gauche repliée et tient dans la main gauche un oiseau. Celui de la stèle Cat. 738 prend place sur un podium, est assis sur la jambe gauche, a la jambe droite repliée et lève la main droite, paume ouverte. Les deux prennent place dans le tympan de la stèle. Bien que les interprétations de l’homme debout, main tendue, et du temple boy soient loin d’être certaines, leur rattachement à la sphère cultuelle ne fait pas débat.
54essai5_p_53Deux autres motifs, ceux du chasseur et du phlyake, sont plus difficiles à cerner. Le premier se retrouve sur la stèle Cat. 32. Pouvant être interprété comme un chasseur, il se caractérise par une tête (casquée ?) schématique ayant la forme d’un triangle, un vêtement représenté par des croisillons et des lignes verticales d’où émergent deux jambes. L’élément qui illustre la fonction de l’individu est sans aucun doute cette longue lance avec à sa tête la représentation d’un fer pointu. Le second motif est celui d’un individu grotesque, interprété par Colette Picard comme étant un phlyake (Cat. 34)70. Représenté de profil, il se caractérise par un nez proéminent, une barbe, un ventre flasque et un sexe démesuré. Il tient une paire de crotales71.
Animaux [S. B.]
55essai5_p_54De nombreux animaux sont représentés sur les stèles du catalogue72. Parmi eux, le mouton ou bélier tient une place de premier plan (fig. 5-16). De manière plus ou moins naturaliste, il compte plusieurs dizaines d’attestations. Divers éléments iconographiques peuvent être observés. Le plus souvent tourné vers la gauche73, il porte un certain nombre de caractères distinctifs, comme des cornes ou une queue. Cette dernière permet de l’identifier à ces moutons à queue grasse que l’on trouve notamment sur le pourtour méditerranéen et au Proche-Orient74. Sa toison est figurée par de petites incisions. Le contour de son corps est le plus souvent gravé. Il apparaît généralement seul, sans inscription dédicatoire. Bien qu’aucune scène ne permette de connaître la finalité de la représentation de ce mouton, sa qualité sacrificielle semble plus que probable.
56essai5_p_55Le taureau compte trois attestations dans notre corpus75. La façon de traiter cet animal varie selon les stèles : en relief sur la stèle Cat. 1094, en léger relief sur les stèles Cat. 578 et Cat. 581. Le taureau adopte des postures différentes sur ces trois stèles. Il est représenté marchant (Cat. 1094), agenouillé (Cat. 578) ou monté par un individu qui, en l’état de conservation de la stèle, ne peut être identifié (Cat. 581). De plus, rappelons que la tête d’un taureau est présentée en offrande sur la stèle Cat. 1343.
57essai5_p_56Le lapin ou le lièvre compte, quant à lui, une unique attestation dans ce catalogue (Cat. 1375)76. L’élément notable de cette représentation consiste en cette base horizontale sur laquelle est positionné l’animal : il permet d’avancer l’hypothèse d’une finalité sacrificielle.
58essai5_p_57Trois stèles du catalogue possèdent un décor dans lequel figurent un ou des oiseaux, identifiés comme des colombes77. Dans les trois cas, le motif prend place dans le tympan de la stèle. Sur la stèle Cat. 300, on trouve un oiseau de part et d’autre du signe d’une main levée. Pour les deux autres stèles, Cat. 416 et Cat. 440, l’oiseau se situe sur le fronton triangulaire de la stèle, dans les deux cas tourné vers la gauche. Celui de la stèle Cat. 416 est en lien avec un élément végétal.
59essai5_p_58Le cheval apparaît sur deux stèles78. La première, Cat. 755, représente un équidé de profil, tourné vers la gauche. Son identification est certaine, notamment grâce à sa crinière. L’identification sur la seconde, la stèle Cat. 753, est plus hypothétique. Sur cette dernière, l’animal est également de profil tourné vers la gauche.
60essai5_p_59Trois représentations de poisson, dont l’identification précise est délicate79, figurent dans le corpus du Louvre. En léger relief ou simplement gravé, l’animal est aisément reconnaissable : sa tête est tournée vers la gauche, et on peut identifier ses différentes nageoires dorsale, ventrale et caudale. Le poisson de la stèle Cat. 66 se situe sur le tympan, alors que, pour les deux autres stèles (Cat. 105 et Cat. 884), l’état de conservation empêche de connaître l’intégralité de l’agencement iconographique.
61essai5_p_60Gravé ou en relief, le dauphin apparaît dans différentes compositions. Sur la stèle Cat. 818, le dauphin se situe sous un navire. De manière symétrique, deux dauphins se rejoignent sous une inscription au milieu de la stèle Cat. 461. La stèle Cat. 570 représente un dauphin en relief, sans que l’état de conservation permette de connaître la composition générale. Le motif du dauphin apparaît comme élément décoratif, à l’instar de la stèle dite « du prêtre à l’enfant » (voir fig. 3-4).
62essai5_p_61Si la finalité de certaines représentations d’animaux nous échappe, une partie d’entre eux, tels les moutons, les bovinés, les petits mammifères, les oiseaux, peuvent être rattachés au service sacrificiel80. L’exemple le plus probant est sans aucun doute la stèle Cat. 1099. Sous un signe de Tanit et deux caducées ou colonnes, un mouton dont la toison est figurée à l’aide de petits traits se caractérise par une absence de tête. Faut-il lier cette représentation à celles qui mettent en scène un individu devant un autel sur lequel on trouve une tête de bovidé ? Si tel est le cas, la stèle Cat. 1099 représenterait un animal pendant le processus sacrificiel.
Mobilier cultuel [S. B.]
63essai5_p_62Le mobilier représenté dans ce corpus se compose de nombreux contenants, de tables d’offrandes ou de brûle-parfums liés à la sphère cultuelle (fig. 5-17). Des outils sont également représentés. Parmi ceux-ci, on trouve des couteaux et un rasoir81.
64essai5_p_63Les contenants sont principalement des vases recevant un liquide. On trouve des cruches décorées ou non82, des unguentarium caractérisés par un col cylindrique, une forme piriforme, une panse godronnée et un petit pied annelé83, des vases à panse globulaire ou aryballe84, des cratères dont la panse est godronnée ou décorée de guirlandes85, des canthares86, une amphore87, des situles88 et des pélikés89. On trouve également plusieurs pyxides90. Leur forme se rapproche de celle d’une bobine avec un corps plus fin que la base et le couvercle. Ce dernier est le plus souvent arrondi.
65essai5_p_64Les tables d’offrandes peuvent être représentées de deux manières. Deux d’entre elles sont montrées par une vue en plongée, sous la forme d’un rectangle d’où émerge un manche91. Sur ces tables, on retrouve plusieurs pains disposés de manière systématique92. Le second type se retrouve sur la stèle Cat. 1064 et se caractérise par une représentation de profil. Au-dessus de la table d’offrandes, on retrouve une pile triangulaire d’éléments non déterminés.
66essai5_p_65Plusieurs brûle-parfums ou thymiatères sont attestés. On en compte trois exemplaires, tous différents les uns des autres. Le premier, sur la stèle Cat. 923, est de type chypriote à boutons de lotus inversés, le deuxième, sur la stèle Cat. 196, est caractérisé par un corps rectangulaire possédant un pied, et le dernier, sur la stèle Cat. 219, prend la forme d’une colonne moulurée. Des fumées sont représentées au-dessus des deux derniers brûle-parfums.
67essai5_p_66Des outils sont également présents dans ce corpus. Certains, comme le couteau93, peuvent facilement être liés à la sphère cultuelle. L’objet figuré sur la stèle Cat. 1025 a, quant à lui, été interprété comme un rasoir94 ou une corne de bélier95. Dans les deux cas, il serait lié à une pratique cultuelle.
68essai5_p_67Comme l’a étudié Hélène Bénichou-Safar, l’intérêt de ces objets réside également dans la compréhension de leur accumulation96. En effet, plusieurs stèles montrent le regroupement de plusieurs motifs. C’est le cas, par exemple, de la stèle Cat. 1064 qui regroupe un guéridon à trois pieds, une pyxide et une œnochoé, ou de la stèle Cat. 757 avec un assemblage constitué d’un signe de Tanit, d’un caducée et de deux contenants (œnochoé et péliké).
69essai5_p_68Les objets représentés dans ce corpus ne prennent pas tous part au mobilier cultuel. En effet, comme l’indique Bénichou-Safar97, certains d’entre eux semblent se rapporter à la profession du dédicant. Ainsi, l’araire98, la balance, le bateau, l’équerre99, la masse100 et la tenaille101 évoqueraient l’agriculteur, le comptable, le marin, l’architecte ou le maçon102. Toutefois, pour d’autres outils, comme la hache103 ou la pointe de flèche104, les raisons justifiant leur représentation sont moins claires.
70essai5_p_69Les éléments iconographiques en rapport avec le culte sont bien plus que de simples éléments décoratifs. Il ne s’agit pas de répéter ou d’illustrer le texte de l’inscription mais de créer un autre discours. Ce propos iconographique vise à mettre en avant tel ou tel épisode d’un processus cultuel dont les détails nous échappent trop souvent. Ainsi, la représentation de l’animal ou du contenant (et, par métonymie, de ce qu’il y a à l’intérieur) vise à mettre l’accent sur l’offrande sacrifiée, et celle de la scène d’offrande sur le geste d’offrande.
Architecture [H. L. M.]
71essai5_p_70Les stèles de Carthage du Louvre sont liées à l’architecture d’un point de vue typologique105, mais aussi par leur ornementation106. Architraves, frises, colonnes, piliers, chapiteaux constituent en effet la base du décor de 29,8 % des stèles de ce corpus. On distinguera plusieurs cas de figure suivant que le lien entre le support et le décor est structurel ou non : d’une part les stèles que nous qualifierons de « façades » pour certaines, de « pilastres » pour d’autres, et de « structurées » pour la plupart, d’autre part les stèles sur lesquelles sont représentés des morceaux d’architecture.
72essai5_p_71Parmi les stèles, 0,9 % s’apparentent à une façade de temple, naos, ou baldaquin107. Les colonnes ou pilastres gravés sur la face antérieure supportent une architrave et un entablement décoré d’une ou plusieurs frises juste au-dessous du fronton et des éventuels acrotères de l’ex-voto. Ces stèles-façades sont traitées dans des styles et selon des techniques qui varient. Certaines d’entre elles témoignent d’une attention particulière portée aux détails, au niveau des volutes et des fleurons des chapiteaux d’ordre ionique (Cat. 102), de l’abaque (Cat. 1325), au niveau de l’entablement qui peut être extrêmement riche (Cat. 63) ou encore au niveau de la base moulurée de la colonne (Cat. 1001). Une variante consiste à représenter le fronton sous la partie supérieure de l’ex-voto. Entre les deux colonnes est généralement gravée la dédicace (Cat. 215, Cat. 280, Cat. 328), parfois au-dessus (Cat. 355). Les élévations sont loin d’être toutes bien conservées, néanmoins des ensembles se dégagent : des façades composées de pilastres ou demi-pilastres surmontés de chapiteaux éoliques, supports d’une architrave de tradition phénicienne décorée d’un disque solaire ailé (Cat. 307) ; des façades composées de colonnes ou demi-colonnes d’ordre ionique avec des entablements plus ou moins décorés (Cat. 406) et, dans certains cas, une palmette au sein du tympan qui pourrait correspondre à un acrotère faîtier (Cat. 1069). Rares sont les fûts de colonne renflés et ligaturés correspondant aux colonnes papyriformes (Cat. 355) avec un chapiteau hathorique confirmant l’inspiration égyptienne ou chypriote (Cat. 568). La plupart des colonnes sont cannelées, le gorgerin marqué, les bases moulurées et la construction de blocs isodomes représentée sous ou devant les bases de deux colonnes (Cat. 96) correspond très probablement à la crépis à trois degrés de l’édifice. Sur certains ex-voto, le chapiteau occupe toute la largeur, déployant plus ou moins librement ses volutes et son échine, créant une stèle-pilastre. Les exemples du Louvre sont plus ou moins ornés et de facture de qualité variable (Cat. 283, Cat. 572, Cat. 841).
73essai5_p_72Des éléments du répertoire architectural sont représentés sur 23,6 % des stèles : ils organisent le décor sous la forme de registres superposés et encadrent la dédicace dans un cartouche. Ces stèles structurées sont les plus nombreuses, plus ou moins richement décorées (Cat. 67, Cat. 74, Cat. 79, Cat. 381, Cat. 382). Des frises horizontales ornées délimitent la face antérieure de la stèle de manière plus ou moins stricte. Leurs motifs dérivent du répertoire architectural grec. On y trouve les oves et fers de lance « classiques » (Cat. 1363), stylisés, simplifiés et géométrisés (Cat. 1337, Cat. 1372), pointus (Cat. 1243), ainsi que des oves sans fers de lance (Cat. 1348). De manière tout aussi courante, les perles et les pirouettes investissent les frises, pour certaines d’entre elles sculptées en relief (Cat. 1341), pour d’autres stylisées à l’extrême, gravées sous la forme de cercles et de traits verticaux (Cat. 1334), ce qui les apparente aux frises de duoglyphes et métopes ornées de perles (Cat. 57). Scandées par des glyphes parallèles dont le nombre varie de deux à quatre, les frises métopiques sont particulièrement bien représentées dans ce corpus, les métopes laissées vides (Cat. 1242, Cat. 1246, Cat. 1362, Cat. 1370), parfois ornées de rosaces (Cat. 14, Cat. 851) ou de diagonales (Cat. 28, Cat. 284). À ce répertoire ornemental s’ajoutent avec ou sans cadre des lignes ondulées simples (Cat. 820) ou doubles, parallèles (Cat. 29, Cat. 824, Cat. 1348, Cat. 1366), des lignes festonnées (Cat. 25, Cat. 50, Cat. 166, Cat. 1243), des chevrons plus ou moins complexes (Cat. 14, Cat. 277, Cat. 336, Cat. 839), des postes (Cat. 840), des spirales (Cat. 129), des tresses, rubans, torsades (Cat. 35, Cat. 36, Cat. 359, Cat. 1100), des dents de loup (Cat. 76), des croisillons (Cat. 167, Cat. 334, Cat. 357, Cat. 511, Cat. 903, Cat. 1249), des motifs cordiformes (Cat. 832). La répétition de certains motifs crée des frises décoratives plus originales, à partir de cercles concentriques (Cat. 168), de motifs trilobés (Cat. 178), de motifs triangulaires associés à des arcs de cercle (Cat. 233), de lignes ondulées composées avec des disques (Cat. 304) ou demi-disques (Cat. 477, Cat. 483), de rinceaux végétaux (Cat. 305). Certaines associations de frises horizontales se révèlent tout à fait uniques (Cat. 359). De manière tout aussi singulière, les frises se développent également à la verticale, encadrant des motifs ou la dédicace. Ainsi, un mouton est encadré de perles et de pirouettes stylisées représentées très librement (Cat. 298) et les cartouches sont bordés verticalement d’oves (Cat. 80) ou de perles et pirouettes miniatures (Cat. 84).
74essai5_p_73Comme nous l’avons vu, des images de monuments sont attestées sur les ex-voto de Carthage, dans des scènes en lien avec le culte108. Or la colonne connaît une grande fortune dans les derniers temps de Carthage punique jusqu’à perdre son rôle architectonique, comme le prouvent les représentations de colonnes sans architrave (Cat. 842, Cat. 95). Le monument se dresse souvent au centre de l’ex-voto (Cat. 3, Cat. 5, Cat. 931), une grenade posée sur l’abaque de certains chapiteaux (Cat. 18, Cat. 220, Cat. 238, Cat. 242, Cat. 323, Cat. 357, Cat. 458, Cat. 942, Cat. 959, Cat. 1352). Les volutes des chapiteaux sont plus ou moins développées avec ou sans fleuron, les bases moulurées, les fûts cannelés avec ou sans gorgerin. Dans le contexte religieux, la colonne est très certainement votive et ostentatoire. Sur une stèle du musée de Carthage, la colonne est surmontée de manière tout à fait exceptionnelle d’un sphinx féminin ailé de face109. Si l’autel fait partie des monuments figurés dans les scènes de culte, avec en général des offrandes carnées et des parfums, il est le support d’un avant-bras (Cat. 548).
75essai5_p_74Tous ces éléments empruntés aux répertoires grec, phénicien, chypriote ou égyptien n’en sont pas moins puniques par leurs transformations et leurs compositions. Les motifs subissent des simplifications et des complexifications et le phénomène de phytomorphisation que nous avons pu mettre en évidence autour du signe de Tanit ou encore des caducées se retrouve ici. Les chevrons (Cat. 268) et les oves et fers de lance deviennent des éléments végétaux (fleurs, feuilles) et, inversement, des guirlandes de feuilles simplifiées (Cat. 401, Cat. 502, Cat. 958) par rapport à des modèles plus rarement naturalistes (Cat. 567) deviennent des chevrons. De même, on se demande dans quelle mesure d’une stylisation à l’extrême d’oves et de fers de lance n’émergerait pas un motif de nature végétale (Cat. 170, Cat. 1345). Par ailleurs, une ambiguïté entre l’orant et la colonne (Cat. 268) demeure, qui n’est pas sans évoquer la question de l’anthropomorphisation que nous rencontrons également dans les cas de l’idole-bouteille et du signe de Tanit.
Objets de natures diverses [H. L. M.]
76essai5_p_75Au répertoire des objets cultuels110 qui sont représentés sur les stèles s’ajoutent des outils et instruments111 qui ne sont pas toujours identifiables. Parmi ceux-ci figurent notamment des instruments en lien avec la navigation, d’autres avec l’artisanat et l’armement.
77essai5_p_76Contrairement au musée de Carthage (fig. 5-18), au Louvre, les représentations de bateaux sont très rares. Une embarcation décorée d’un œil au niveau de sa proue (Cat. 818) semble de dimensions relativement réduites si on la compare au dauphin qui l’accompagne dans sa course. Son étrave est curviligne avec, dans sa partie supérieure, un éventuel système d’abordage112 qui pourrait d’ailleurs être mis en relation avec le mécanisme de mâts qui se trouve au milieu de la coque. Les gouvernails sont plus nombreux, composés d’un axe portant à son sommet une poignée permettant la manœuvre ; le safran est taillé en biais (Cat. 832, Cat. 846, Cat. 907, Cat. 1034, Cat. 1170, Cat. 1297, Cat. 1383). Un exemple de gouvernail positionné verticalement au niveau de l’étambot d’un bateau sur une stèle du musée de Carthage113 permet de mieux comprendre son positionnement lors de son utilisation. Il est associé au signe de Tanit (Cat. 914) surmonté d’un caducée (Cat. 1101) ou encore à une main encadrée de caducées (Cat. 1140). De manière exceptionnelle, le gouvernail est gravé verticalement, bordant la dédicace, de manière plus logique par rapport à l’usage effectivement vertical qui en était fait (Cat. 1016). Dans le même registre naval, une ancre, quant à elle, est représentée à l’horizontale, au-dessus d’un cratère (Cat. 1004).
78essai5_p_77L’agriculture est évoquée par ce qui pourrait être un araire (Cat. 146, Cat. 566) et par un chariot avec ses roues et ses montants à claire-voie (Cat. 274), tandis que des outils comme la masse (Cat. 549, Cat. 1054) ou encore la hache (Cat. 30) et l’équerre (Cat. 292, Cat. 490) illustrent l’artisanat et différents corps de métier, liés notamment à la construction. On peut se demander dans quelle mesure une balance associée à une situle (Cat. 343) ne pourrait pas renvoyer au métier de commerçant. La fonction et le statut de militaire sont matérialisés par une pointe de lance (Cat. 577) que l’on retrouve au sommet d’une représentation hybride anthropoïde, elle-même munie d’une lance portée de manière transversale (Cat. 32).
79essai5_p_78Parmi les éléments plus difficilement identifiables, nous retiendrons dans des registres différents un éventuel instrument de musique circulaire de type cymbale ou autre instrument de percussion (Cat. 1068), une anse ou un poids (Cat. 1006). Enfin, deux éléments représentés ensemble sur deux stèles (Cat. 1025, Cat. 1207) pourraient correspondre à des rasoirs en alliage cuivreux en forme de hachette et extrémité en protomé de canard, qui sont bien attestés dans le mobilier des tombes de Carthage114.
80essai5_p_79Certains fidèles pourraient, à travers ces images, avoir demandé une protection divine dans l’exercice de leur profession, comme les marins ou les familles de marin pouvaient le faire sous la forme de maquettes de bateaux, dont un exemplaire semble venir du même dépôt de Feddan el-Behim115.
81essai5_p_80Chacune de ces stèles permet au fidèle d’entrer en relation de manière individuelle avec la déesse Tanit et le dieu Baal Hammon. Ensemble, les stèles témoignent d’une piété collective que l’on imagine extrêmement puissante pour perdurer à travers le temps et les générations sur un même site à ciel ouvert, le tophet, et à quelques kilomètres de là après sa destruction. Néanmoins, en l’absence de texte punique, le rituel qui avait lieu dans le tophet de Carthage est mal connu et l’interprétation qu’en donnent des auteurs classiques se trouve biaisée par un contexte de guerres qui opposent Rome à Carthage. L’examen des différents symboles, du mobilier liturgique, des espèces animales et végétales ou encore des édifices représentés sur les stèles invite à proposer un cadre architectural et à préciser un certain nombre de pratiques cultuelles, sacrifices d’animaux et offrandes, sans pour autant pouvoir se prononcer sur leur déroulement dans le temps et dans l’espace. L’établissement de parallèles entre les éléments mobiliers du quotidien, des mondes funéraire et cultuel replace ces stèles au cœur de la cité de Carthage aux iiie et iie siècles av. J.-C.
82essai5_p_81L’étude matérielle – restauration, analyse des pierres et des techniques mises en œuvre dans la fabrication de ces ex-voto – a largement contribué à une approche plus sensible du corpus. Derrière chaque stèle se trouvent des fidèles – hommes et femmes –, des familles et des enfants, mais aussi des artisans – carriers, sculpteurs et graveurs –, des choix, des erreurs et des omissions, un goût et une mode, des usages et des coutumes, même si nous sommes encore loin de pouvoir dresser un tableau complet de ce dispositif cultuel et de ses acteurs qui ont nourri l’imaginaire des Anciens et des Modernes.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 67-84, la première partie du chapitre v intitulé « Inscriptions puniques et néopuniques de Carthage » est consacrée aux images.
Berger, 1876 Philippe Berger, « Lettre à M. Fr. Lenormant. Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1876, p. 114-126 ; Berger, 1877 Philippe Berger, « Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1877, p. 22-29.
En 1876 et 1877, les stèles présentes à la Bibliothèque nationale sont exclusivement celles de la mission de Sainte-Marie repêchées dans le port de Toulon.
Berger, 1877 Philippe Berger, « Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1877, p. 22-29, p. 22.
Par exemple, dans Lipiński, 1992a Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX.
Bénichou-Safar, 2007 Hélène Bénichou-Safar, « Iconologie générale et iconographie carthaginoise », Antiquités africaines – L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, no 43, 2007, p. 5-46.
Bénichou-Safar met en évidence et distingue les procédés : ordonnateurs (répétition, symétrie, combinaison, fusion, juxtaposition…), descriptifs et suggestifs.
Parmi les stèles à fronton simple qui ont conservé leur fronton, 39,4 % sont aniconiques.
Pour les interprétations du signe, voir Bertrandy, 1992b François Bertrandy, « Signe dit de Tanit », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 416-418 ; Bénichou-Safar, 2007 Hélène Bénichou-Safar, « Iconologie générale et iconographie carthaginoise », Antiquités africaines – L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, no 43, 2007, p. 5-46, p. 13. Largement diffusé dans le monde punique, ce signe est également attesté au Levant, notamment sur des figurines en terre cuite datées du ve siècle av. J.-C., découvertes au large de Shavé Zion, et, de manière plus tardive, sur les poids en plomb des cités de Tyr, Béryte, Arados et Marathos. Bisi, 1979 Anna Maria Bisi, « Les sources syro-palestiniennes et chypriotes de l’art punique (à propos de quelques objets de Carthage) », Antiquités africaines, no 14, 1979, p. 17-35, p. 17-18, sur la question des origines phéniciennes du signe de Tanit ; au sujet de l’interprétation cultuelle des figurines en terre cuite découvertes au large de Shavei Zion, voir Edrey, Erlich et Yasur-Landau, 2020 Meir Edrey, Adi Erlich et Assaf Yasur-Landau, « Shipwreck or Sunken Votives? The Shavei Zion Assemblage Revisited », International Journal of Nautical Archaeology, no 49, fasc. 1, 2020, p. 249-262 ; Finkielsztejn, 2007 Gérald Finkielsztejn, « Poids de plomb inscrits du Levant : une réforme dʼAntiochos IV ? », Topoi. Orient-Occident, supplément 8, 2007 : Productions et échanges dans la Syrie grecque et romaine (Actes du colloque de Tours, juin 2003), 2007, p. 35-60.
La stèle CIS 5689 est taillée en forme de signe de Tanit et dans sa partie supérieure, au centre du disque, est gravée une idole-bouteille (musée archéologique de Carthage).
BN 1521, d’après une photo du cabinet du Corpus Inscriptionum Semiticarum de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Caducée, signe de Tanit, main : Cat. 233, Cat. 359, Cat. 828, Cat. 1100, Cat. 1111, Cat. 1156, Cat. 1217, Cat. 1366. Main, signe de Tanit, caducée : Cat. 504, Cat. 1164, Cat. 1193, Cat. 1341.
Suivant la typologie établie par Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 175-190.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 24-26 ; Bertrandy, 1992a François Bertrandy, « Idole-bouteille », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 227-228.
Quillard, 1979 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. I : Les colliers d’après les collections du Musée national du Bardo et du Musée national de Carthage, Louvain-la-Neuve, 1979, pl. VI-IX, XII, XXII-XXIII ; Quillard, 2013 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. III : Les colliers. Apport de trois décennies (1979-2009), Paris, 2013, p. 31-36, 188-189 et 191.
L’état fragmentaire du Cat. 1220 ne permet pas d’affirmer cette association.
À ce propos, voir Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 36‑37.
Par exemple, pour ce motif dans le tympan, voir Cat. 1274. Quant au Cat. 1334, il illustre une situation où le motif se situe sous l’inscription.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 36‑37.
C’est le cas par exemple sur les bijoux mis au jour à Mari (Nicolini, 2010 Gérard Nicolini, Les ors de Mari, Beyrouth, 2010, p. 433‑455).
À titre d’illustration, ce motif est représenté sur le pectoral d’une statue mise au jour à Sarepta (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, n⁰ 109).
Plusieurs pendentifs empruntent cette forme (Quillard, 1979 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. I : Les colliers d’après les collections du Musée national du Bardo et du Musée national de Carthage, Louvain-la-Neuve, 1979 ; Quillard, 1987 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. II : Porte-amulettes, sceaux-pendentifs, pendants, boucles, anneaux et bagues d’après les collections du Musée national du Bardo et du Musée national de Carthage, Louvain-la-Neuve, 1987 ; Quillard, 2013 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. III : Les colliers. Apport de trois décennies (1979-2009), Paris, 2013 et plus particulièrement, Quillard, 1979 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. I : Les colliers d’après les collections du Musée national du Bardo et du Musée national de Carthage, Louvain-la-Neuve, 1979, p. 97‑91 ; Quillard, 2013 Brigitte Quillard, Bijoux carthaginois, t. III : Les colliers. Apport de trois décennies (1979-2009), Paris, 2013, p. 58‑62).
Voir Gubel, 1992a Éric Gubel, « Disque ailé », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 131.
Comme sur la stèle de Shadrapha (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, n⁰ 38), celle de Yehawmilk (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, n⁰ 50), la stèle à trois faces d’Arwad (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, n⁰ 7), un trône votif d’Umm el-Amed (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, n⁰ 136) ou certaines stèles d’Umm el-Amed (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, nos 155 et 156).
Par exemple, voir le chapiteau hathorique AM 93 mis au jour à Kition et conservé au musée du Louvre. Le naïskos sur la tête féminine possède une frise portant un disque ailé. À ce propos, voir Parayre, 1990a Dominique Parayre, « Deux chapiteaux hathoriques à Amathonte : étude des disques solaires ailés », Bulletin de correspondance hellénique, no 114, fasc. 1, 1990, p. 215‑240.
À propos du disque ailé dans la glyptique, voir Parayre, 1990b Dominique Parayre, « Les cachets ouest-sémitiques à travers l’image du disque solaire ailé (perspective iconographique) », Syria. Archéologie, art et histoire, no 67, fasc. 2, 1990, p. 269‑314.
Plusieurs linteaux de porte portent ce motif. C’est le cas d’un linteau mis au jour à Umm el-Amed (Caubet, Fontan et Gubel, 2002 Annie Caubet, Élisabeth Fontan et Éric Gubel (dir.), Art phénicien : la sculpture de tradition phénicienne – Musée du Louvre, Département des antiquités orientales, Paris et Gand, 2002, p. 140) et de celui mis au jour à Kharayeb (Kaoukabani, 1973 Brahim Kaoukabani, « Rapport préliminaire sur les fouilles de Kharayeb (1969-1970) », Bulletin du Musée de Beyrouth, t. XXVI, 1973, p. 41‑58, p. 54).
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 34-36, pour le caducée.
Finkielsztejn, 2007 Gérald Finkielsztejn, « Poids de plomb inscrits du Levant : une réforme dʼAntiochos IV ? », Topoi. Orient-Occident, supplément 8, 2007 : Productions et échanges dans la Syrie grecque et romaine (Actes du colloque de Tours, juin 2003), 2007, p. 35-60.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, pl. XXXIII C.
Musée de Carthage, CIS 4799 : Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, pl. XXIV E.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 31-34, pour la main.
Berger, 1876 Philippe Berger, « Lettre à M. Fr. Lenormant. Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1876, p. 114-126, p. 119 ; Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, pl. X, C.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 70. Stèle actuellement conservée à la Bibliothèque nationale : inv. 54.pun.10, BN 61, SM 47, CIS 1083.
Stèle représentant des seins (Cat. 255), stèle représentant des yeux ou des bouches (Cat. 926, où ces motifs sont visibles au-dessus de la main).
Cannavò et Le Meaux, 2021 Anna Cannavò et Hélène Le Meaux, « Inscriptions, oreilles et yeux votifs : les dieux de Chypre écoutent et regardent-ils ? », Cahiers du Centre d’études chypriotes, no 51, 2021, p. 99-119 (https://doi.org/10.4000/cchyp.733, consulté le 22 mai 2024), p. 99-119 ; exemple du tophet d’El-Hofra à Constantine, AO 5274 : Bertrandy et al., 1987 François Bertrandy, Maurice Sznycer, Annie Caubet, Jeanne Gautier et Jean Marcillet-Jaubert, Les stèles puniques de Constantine, Paris, 1987, cat. 106, p. 45, p. 137.
Gatier et Bel, 2008 Pierre-Louis Gatier et Nicolas Bel, « Mains votives de la Phénicie romaine », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. LXXXVII, 2008. p. 69-104. Les mains votives sont bien attestées. Une série de mains en bronze provenant de Phénicie du Sud correspond à une typologie bien particulière : il s’agit d’une main droite ouverte, les doigts dressés vers le haut avec une dédicace sur le poignet ou dans la paume. Ces mains votives étaient offertes par des fidèles dans des sanctuaires ruraux, à la suite d’un vœu exaucé. Le thème de la main apparaît également sur des cippes et des stèles, l’exemple le plus évident étant celui d’Arima en Syrie, qui présente dans une niche deux mains, dont l’une porte un bracelet et un foudre, pour symboliser l’un des dieux de la montagne et de l’orage, et l’autre est ouverte, la paume en avant, pouvant correspondre à la main de sa parèdre féminine.
Berger, 1877 Philippe Berger, « Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1877, p. 22-29, p. 28 : l’auteur note l’absence du silphium qu’il qualifie de plante de la côte d’Afrique par excellence.
Caubet et Michel-Dansac, 2013 Annie Caubet et Fanny Michel-Dansac, « L’iconographie et le symbolisme du palmier-dattier dans l’Antiquité (Proche-Orient, Égypte, Méditerranée orientale) », Revue d’ethnoécologie, no 4, 2013 ; Danthine, 1937 Hélène Danthine, Le palmier-dattier et les arbres sacrés dans l’iconographie de l’Asie occidentale ancienne, Paris, 1937 ; Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 45-46 ; Wallert, 1962 Ingrid Wallert, Die Palmen im Alten Ägypten. Eine Untersuchung ihrer praktischen, symbolischen und religiösen Bedeutung, Berlin, 1962.
La palme devient également l’attribut de la déesse Tanit. Le symbole est en effet associé à une palme représentée de manière très simple et stylisée sur certaines stèles d’El-Hofra. Palmes, rameaux et dattes participent probablement du culte en tant qu’offrandes faites à la divinité.
Stèle du musée Lavigerie, musée national de Carthage : Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, pl. XIX, d.
Chandra et al., 2010 Ram Chandra, Dhinesh K. Babu, Vilas Tejrao Jadhav et Jaime A. Teixeira da Silva, « Origin, History and Domestication of Pomegranate », Fruit, Vegetable and Cereal Science and Biotechnology, t. IV, no 2, 2010, p. 1-6.
Picard, 1979 Colette Picard, « Les représentations du cycle dionysiaque à Carthage dans l’art punique », Antiquités africaines, no 14, 1979, p. 83‑113, p. 86.
La distinction entre la feuille et la plume n’est pas toujours évidente (Cat. 1020, Cat. 1184).
Picard, 1967 Colette Picard, « Thèmes hellénistiques sur les stèles de Carthage », Antiquités africaines, no 1, 1967, p. 9-30, p. 24.
Picard, 1967 Colette Picard, « Thèmes hellénistiques sur les stèles de Carthage », Antiquités africaines, no 1, 1967, p. 9-30, p. 22-24.
Picard, 1967 Colette Picard, « Thèmes hellénistiques sur les stèles de Carthage », Antiquités africaines, no 1, 1967, p. 9-30, p. 22-24.
Berger, 1877 Philippe Berger, « Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1877, p. 22-29, p. 26.
Berger, 1877 Philippe Berger, « Sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque nationale », Gazette archéologique, 1877, p. 22-29, p. 26-27.
Shefton, 1989 Brian B. Shefton, « The Paradise Flower, a “Court Style” Phoenician Ornament: Its History in Cyprus and the Central and Western Mediterranean », in Proceedings of the 7th British Museum Classical Colloquium, April 1988, Londres, 1889, p. 97-113 ; Germer, 1985 Renate Germer, Flora des pharaonischen Ägypten, Sonderschrift (Deutsches Archäologisches Institut, Abteilung Kairo), no 14, Mayence, 1985 pour une mise en parallèle de la botanique et de l’iconographie.
Cardoso et al., 2016 João Luís Cardoso, José Luis López Castro, Ahmed Ferjaoui, Alfredo Mederos Martín, Víctor Martínez Hahnmüller et Imed ben Jerbania, « What the People of Utica (Tunisia) Ate at a Banquet in the 9th Century BCE. Zooarchaeology of a North African Early Phoenician Settlement », Journal of Archaeological Science. Reports, no 8, 2016, p. 314‑322 (https://doi.org/10.1016/j.jasrep.2016.06.019, consulté le 11 octobre 2023).
Bénichou-Safar, 1982 Hélène Bénichou-Safar, Les tombes puniques de Carthage. Topographie, structures, inscriptions et rites funéraires, Paris, 1982, p. 270, sur les pains de résine parfumée ; p. 273-275 au sujet de l’embaumement.
Garnier et Dodinet, 2013 Nicolas Garnier et Élisabeth Dodinet, « Une offrande de ciste dans une tombe carthaginoise (vie-ve s. av. J.-C.). Une approche interdisciplinaire alliant archéo-ethnobotanique et chimie organique analytique », ArchéoSciences, no 37, 2013, p. 51-66 (https://doi.org/10.4000/archeosciences.3985, consulté le 2 novembre 2023).
Certaines inscriptions, qualifiées de « tarifs sacrificiels », décrivent la redevance due aux prêtres en fonction de la nature des offrandes présentées (voir CIS 165 = KAI 69, CIS 167 = KAI 74 et les fragments CIS 3915, CIS 3916 = KAI 75 et CIS 3917 = KAI 76).
À propos de ces deux stèles, voir Chabot, 1916 Jean-Baptiste Chabot, « Les inscriptions puniques de la collection Marchant », CRAIBL, 60e année, no 1, 1916, p. 17-34, p. 27‑29.
Parmi les plus connues, on trouve les scènes représentées sur les stèles mises au jour à Umm el-Amed, voir Annan, 2013 Bilal Annan, « “Parce qu’il a entendu sa voix, qu’il le bénisse” : représentations d’orants et d’officiants dans les sanctuaires hellénistiques d’Oumm el-’Amed (Liban) », Histoire de l’art, no 73, 2013, p. 39‑50.
Jean Ferron et Hélène Bénichou-Safar – cette dernière proposant une nouvelle hypothèse – font le point à ce propos (Ferron, 1975 Jean Ferron, Mort-Dieu de Carthage, ou les stèles funéraires de Carthage, Paris, 1975, p. 266‑271 ; Bénichou-Safar, 2005 Hélène Bénichou-Safar, « Le geste dit “de l’orant” sur les stèles puniques de carthage », in El mundo funerario. Actas del III Seminario Internacional sobre Temas Fenicios, 2005, p. 99-116).
Gubel, 1992b Éric Gubel, « Naos, naïskos », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 308.
Interprété par Madeleine Hours-Miédan comme un naos (Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 56).
Ferron, 1975 Jean Ferron, Mort-Dieu de Carthage, ou les stèles funéraires de Carthage, Paris, 1975, p. 17‑38, et, plus particulièrement pour cette stèle, p. 25‑26 ; Chabot, 1916 Jean-Baptiste Chabot, « Les inscriptions puniques de la collection Marchant », CRAIBL, 60e année, no 1, 1916, p. 17-34, p. 30‑31.
Chabot, 1916 Jean-Baptiste Chabot, « Les inscriptions puniques de la collection Marchant », CRAIBL, 60e année, no 1, 1916, p. 17-34, note 13.
Cat. 27, Cat. 738 et Cat. 777. Attestés au Levant et à Chypre. La bibliographie est relativement importante, voir, par exemple, Beer et Caubet, 1992 Cecila Beer et Annie Caubet, « Temple boy », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 443-444 ; Bénichou-Safar, 2013 Hélène Bénichou-Safar, « Les temple-boys : des desservants en puissance pour le sanctuaire », in Françoise Briquel-Chatonnet, Catherine Fauveaud-Brassaud et Iwona Gajda (dir.), Entre Carthage et l’Arabie heureuse : mélanges offerts à François Bron, Paris, 2013, p. 177‑192 ; Beer, 1987 Cecilia Beer, « Comparative Votive Religion: The Evidence of Children in Cyprus, Greece and Etruria », Boreas, no 15, 1987, p. 21‑29 ; Beer, 1994 Cecilia Beer, Temple-boys: A Study of Cypriote Votive Sculpture, Jonsered, 1994, 2 vol.
Picard, 1979 Colette Picard, « Les représentations du cycle dionysiaque à Carthage dans l’art punique », Antiquités africaines, no 14, 1979, p. 83‑113, p. 92.
Madeleine Hours-Miédan y voit des poissons (Picard, 1979 Colette Picard, « Les représentations du cycle dionysiaque à Carthage dans l’art punique », Antiquités africaines, no 14, 1979, p. 83‑113, p. 92).
À ce propos, voir Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 49‑54. Pour un aperçu plus large, voir D’Andrea, 2020 Bruno D’Andrea, « Gli animali nelle stele votive puniche e di tradizione punica del Nord Africa (V sec. a.C. – IV sec. d.C.) », in Cartagine, il Mediterraneo centro-occidentale e la Sardegna. Società, economia e cultura materiale tra Fenici e autoctoni. Studi in onore di Piero Bartoloni, a cura di Michele Guirguis [en ligne], Sassari, vol. 1, 2020, p. 25‑46 (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02890383, consulté le 29 novembre 2023).
Dans ce catalogue, seul celui de la stèle Cat. 1105 marche vers la droite.
Pour une première approche sur cet animal largement répandu, voir Perry, 2014 Charles Perry, « Fat-tailed Sheep », in Alan Davidson, The Oxford Companion to Food, Oxford, 2014 [1999], p. 300.
Pour d’autres exemples mis au jour à Carthage, voir Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 53 ; Vassel, 1925 Eusèbe Vassel, « Le taureau sur les stèles de Carthage », Revue de l’histoire des religions, no 91, 1925, p. 7‑14.
Il s’agit d’une des trois stèles présentant un lièvre dans Vassel, 1921 Eusèbe Vassel, « Les animaux exceptionnels des stèles de Carthage », Revue de l’histoire des religions, no 84, 1921, p. 36-76, p. 58‑61.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 50‑52 ; Vassel, 1919 Eusèbe Vassel, « Études puniques, X. Les animaux des stèles de Carthage : la colombe », Revue tunisienne, no 134‑135, 1919, p. 390‑396.
Pour d’autres exemples mis au jour à Carthage, Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 50 ; Vassel, 1921 Eusèbe Vassel, « Les animaux exceptionnels des stèles de Carthage », Revue de l’histoire des religions, no 84, 1921, p. 36-76, p. 41‑46.
Madeleine Hours-Miédan propose d’y voir des squales, des thons ou des turbots (Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 52).
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, note 12 ; Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 54. À propos des sacrifices, voir Lipiński, 1992e Edward Lipiński, « Sacrifices », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 382-383 ; Février, 1955 James Germain Février, « Le vocabulaire sacrificiel punique », Journal asiatique, no 243, fasc. 1, 1955, p. 49-63 ; Février, 1964 James Germain Février, « Les rites sacrificiels chez les Hébreux et à Carthage », Revue des études juives, no 123, fasc. 1-2, 1964, p. 7-18 ; Dussaud, 1921 René Dussaud, Les origines cananéennes du sacrifice israélite, Paris, 1921.
À propos de tout ce mobilier, voir Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 57‑59.
Cat. 20, Cat. 25, Cat. 80, Cat. 85, Cat. 196, Cat. 237, Cat. 473, Cat. 576, Cat. 757, Cat. 863, Cat. 1053, Cat. 1064, Cat. 1227 et Cat. 1360.
Cat. 123, Cat. 231, Cat. 322, Cat. 558, Cat. 888, Cat. 961 et Cat. 1118.
Cat. 344, Cat. 380, Cat. 451, Cat. 511, Cat. 538, Cat. 550, Cat. 559, Cat. 960, Cat. 965, Cat. 1004, Cat. 1015, Cat. 1026 et Cat. 1147.
Cat. 56, Cat. 196, Cat. 237, Cat. 521, Cat. 923 et Cat. 1064.
Bénichou-Safar les interprète comme des pelles utilisées pour brûler des charbons et de l’encens (Bénichou-Safar, 2000 Hélène Bénichou-Safar, « Le symbolisme punique : nouvelles interprétations », in María Eugenia Aubet Semmler et Manuela Barthélemy (dir.), Actas del IV congreso internacional de estudios fenicios y púnicos, Cádiz, 2 al 6 de Octubre de 1995, vol. 2, Cadix, 2000, p. 543-549, p. 547).
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 57.
Bénichou-Safar, 2000 Hélène Bénichou-Safar, « Le symbolisme punique : nouvelles interprétations », in María Eugenia Aubet Semmler et Manuela Barthélemy (dir.), Actas del IV congreso internacional de estudios fenicios y púnicos, Cádiz, 2 al 6 de Octubre de 1995, vol. 2, Cadix, 2000, p. 543-549, p. 546.
Pour une meilleure compréhension des méthodes de composition employées, voir particulièrement Bénichou-Safar, 2007 Hélène Bénichou-Safar, « Iconologie générale et iconographie carthaginoise », Antiquités africaines – L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, no 43, 2007, p. 5-46.
Bénichou-Safar, 2007 Hélène Bénichou-Safar, « Iconologie générale et iconographie carthaginoise », Antiquités africaines – L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, no 43, 2007, p. 5-46, p. 9‑10.
Voir, infra dans le présent ouvrage, V, « Le culte en images » : « Objets de natures diverses », paragraphes V. §76 et suivants.
L’architecture punique monumentale de Carthage est peu connue. Récemment, les fouilles du tophet menées par Imed ben Jerbania ont révélé un chapiteau de pilastre d’ordre ionique tout à fait similaire à ceux que l’on trouve représentés sur les stèles.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 39-44, pour la décoration architecturale.
Bénichou-Safar, 2007 Hélène Bénichou-Safar, « Iconologie générale et iconographie carthaginoise », Antiquités africaines – L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, no 43, 2007, p. 5-46, p. 17 et 19.
Voir, supra dans le présent ouvrage, V, « Le culte en image », paragraphes V. §45 et suivants.
Répertoire d’objets de culte auquel on ne sait pas toujours quels éléments, sortis de leur contexte, pourraient être rattachés : c’est notamment l’exemple d’un couteau (Cat. 966) qui pourrait aussi bien être utilisé en boucherie traditionnelle et non sacrificielle. Voir, supra, V, « Le culte en image » : « Mobilier cultuel », paragraphes V. §63 et suivants.
Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 65-68, pour le chapitre viii sur les métiers.
Ce mécanisme d’abordage est minutieusement décrit dans Polybe, Histoire, I, 22.
Delattre, 1901 Alfred Louis Delattre, « Fouilles exécutées dans la nécropole punique voisine de Sainte-Monique, à Carthage », CRAIBL, 45e année, no 5, 1901, p. 583-602, p. 592-597.
Laporte, 2008 Jean-Pierre Laporte, « Maquette de bateau punique et topographie de Carthage », in Lieux de cultes : aires votives, temples, églises, mosquées. IXe Colloque international sur l’histoire et l’archéologie de l’Afrique du Nord antique et médiévale (Tripoli, 19-25 février 2005), Paris, 2008, p. 37-46.