1essai4_p_0Parmi les stèles, plus ou moins fragmentaires, présentées dans ce catalogue, neuf cent quarante-six portent une inscription en punique ou néopunique1. Cette inscription est, le plus souvent, structurée autour d’une formule stéréotypée et relate un vœu en l’honneur de deux divinités : Tanit et Baʿal Ḥammon2. Le nombre important d’inscriptions représente un matériel unique permettant de mieux appréhender l’anthroponymie phénicienne et punique. En effet, la généalogie des dédicants est dans la quasi-totalité des cas précisée ; certains individus y ajoutent également leur profession ou leur origine. Le réexamen de ce corpus revêt aussi un intérêt en matière de conservation. Il a été l’occasion de faire le point sur l’état des inscriptions et de rétablir la concordance, parfois disparue, avec le Corpus Inscriptionum Semiticarum.
Méthodologie Stevens Bernardin
2essai4_p_1Le Corpus Inscriptionum Semiticarum (CIS) reste aujourd’hui encore la source la plus complète pour l’étude des inscriptions puniques (fig. 4-1, fig. 4-2 et fig. 4-3). Toutefois, les vicissitudes du siècle et demi qui nous sépare de cette remarquable entreprise sont à l’origine de plusieurs difficultés que nous rencontrons à l’heure de reprendre l’étude de ces inscriptions : c’est notamment le cas de la disparition de la correspondance entre les stèles publiées dans le CIS et celles présentes dans les différentes collections muséales. Cette correspondance des stèles épigraphiées du département des Antiquités orientales du musée du Louvre avec le CIS n’avait pas été établie, jusqu’à maintenant, de manière exhaustive. Dans certains cas, elle figurait dans les livres d’entrée dans les collections du département des Antiquités orientales du musée du Louvre. Dans le cadre de ce projet, le rétablissement de cette concordance fut relativement aisé lorsque les anthroponymes étaient conservés. En se fondant sur l’étude complète réalisée par Frank L. Benz, qui prend en compte l’intégralité des inscriptions publiées dans le CIS3, il fut possible de connaître toutes les attestations d’un nom dans la documentation en phénicien et en punique et, par un travail de recherche méticuleux, de retrouver le numéro CIS de la stèle inscrite. Cependant, pour certains fragments, l’absence d’anthroponymes conservés nécessitait une autre méthode, s’appuyant, cette fois, sur des éléments iconographiques et paléographiques ou, plus largement, sur la composition générale de la stèle (fig. 4-4). Quand cette entreprise réussit, quelle que soit la méthode utilisée, il est alors possible d’observer l’évolution de l’état de la stèle et de reconstituer, en se référant au CIS, l’inscription dans son état de découverte. Ainsi se justifie le double intérêt muséal et épigraphique du projet qui donne lieu à cette publication.
Langue et écriture Stevens Bernardin
3essai4_p_2À partir du milieu du Ier millénaire av. J.-C., l’écriture phénicienne tend à connaître une évolution particulière en Méditerranée occidentale : on l’appelle « écriture punique4 ». Elle compte, comme l’écriture phénicienne, vingt-deux lettres et se caractérise, le plus souvent, par l’absence de notation des voyelles, qui ne permet pas de saisir avec précision les nuances de cette langue flexionnelle. Ainsi, par exemple, le terme NDR peut être un verbe à l’accompli de la troisième personne, du singulier ou du pluriel, du masculin ou du féminin, signifiant « il (elle) a voué » ou « ils (elles) ont voué », mais également un nom commun avec le sens de « vœu » ; c’est la vocalisation qui permettait donc de les distinguer. Souvent délicate, la reconstruction de cette vocalisation se fonde sur des parallèles avec d’autres langues sémitiques vocalisées ou des transcriptions en grec ou en latin, tel le célèbre passage punique du Poenulus de Plaute faisant l’objet d’un réexamen par Maurice Sznycer5. Au-delà de l’épineuse question de la vocalisation, on observe l’apparition de matres lectionis et l’affaiblissement des gutturales, qui sont alors employées pour retranscrire les voyelles. Cet affaiblissement et cet emploi des gutturales commencent à être perceptibles dans l’écriture punique, mais sont largement répandus dans l’écriture néopunique.
4essai4_p_3Le présent catalogue compte également trois inscriptions en néopunique et deux inscriptions en punique et néopunique. Si la borne chronologique utilisée pour dater l’apparition de l’écriture néopunique est très souvent celle de la chute de Carthage en 146 av. J.-C., plusieurs inscriptions néopuniques semblent dater des iiie et iie siècles ; il faut alors admettre une phase de cohabitation entre les deux écritures. L’écriture néopunique, influencée par l’écriture cursive, se caractérise par un nombre important de lettres ayant des formes très proches, voire similaires, ce qui en complique parfois la lecture.
La formule de dédicace Stevens Bernardin
5essai4_p_4Les inscriptions présentées dans notre catalogue se caractérisent par une formule stéréotypée6. En tête, les destinataires, introduits par la préposition L, « pour », sont Tanit, qualifiée de RBT, « dame », et de PN BʿL, « face de Baʿal », et Baʿal Ḥammon, dont le nom est précédé du substantif ʾDN, « seigneur ». Viennent ensuite le pronom relatif ʾŠ, le verbe NDR, « vouer », à la troisième personne de l’accompli, et le nom du dédicant suivi de sa généalogie plus ou moins longue. Cette généalogie permet d’attester bon nombre de titres renvoyant à diverses fonctions politiques, religieuses ou plus largement professionnelles7. L’inscription se termine parfois par l’expression KŠMʿ QLʾ « parce qu’ils ont entendu sa voix », parfois suivie par BRKʾ, « ils l’ont béni ». La structure de l’inscription se caractérise donc le plus souvent par l’organisation suivante : dédicataire – expression verbale – dédicant – demande ou déclaration de grâce reçue de la ou des divinités.
6essai4_p_5Tanit apparaît ici en tête, devant le dieu Baʿal Ḥammon, alors qu’à El-Hofra, par exemple, c’est Baʿal Ḥammon qui apparaît le premier. Faut-il y voir une manifestation de l’importance prise par Tanit à Carthage à partir du ve siècle av. J.-C. ? C’est probablement le cas. Toutefois, de rares inscriptions carthaginoises diffèrent de ce modèle. C’est le cas, par exemple, de la stèle Cat. 209 qui porte une inscription dans laquelle seule la divinité Tanit est mentionnée.
7essai4_p_6L’expression comprenant le verbe « vouer » précédé du pronom relatif et que l’on retrouve dans la quasi-totalité des inscriptions du tophet connaît ici plusieurs variantes. Les inscriptions des stèles Cat. 1290 et Cat. 1077 comportent, à la place de l’expression ʾŠ NDR, « ce qu’a voué », le verbe NŠʾ, « a offert ». Quant à la stèle Cat. 285, elle se caractérise par la brièveté de sa dédicace. En effet, elle omet les deux divinités et débute par l’expression ʾŠ NDR, « ce qu’a voué ».
8essai4_p_7L’expression finale BRKʾ, « ils l’ont béni », connaît également une variante. En effet, certaines inscriptions voient cette formule conjuguée non pas à la troisième personne de l’accompli, mais à la troisième personne de l’inaccompli. Dans ce cas, l’expression exprimant un souhait peut être ainsi traduite : « puissent-ils le bénir8 ».
Les destinataires : la déesse Tanit et le dieu Baʿal Ḥammon Stevens Bernardin
9essai4_p_8Grâce aux milliers de stèles mises au jour dans le tophet de Carthage, Tanit et Baʿal Ḥammon sont les divinités les plus attestées dans la documentation épigraphique phénicienne et punique. En dépit de leurs attestations nombreuses à Carthage et ailleurs, et malgré l’importance de leur culte, la personnalité de chacune de ces deux divinités reste difficile à cerner.
La déesse Tanit
10essai4_p_9Tout comme Baʿal Ḥammon, la déesse Tanit doit sa renommée aux tophets et aux rites accomplis dans ces aires en périphérie des centres urbains. Identifiée à Héra, Junon, Artémis, Caelestis, etc., elle reste une divinité dont la personnalité nous échappe encore largement9.
11essai4_p_10La prononciation ancienne du nom de la déesse peut être restituée grâce à plusieurs documents en punique, néopunique ou grec. À El-Hofra, deux stèles sont dédiées au dieu BʿL ḤMN, « Baʿal Ḥammon », et à la déesse TYNT, « Tinit10 ». À Tirekbine, une autre inscription témoigne, cette fois-ci, de la vocalisation de la seconde syllabe du nom de la déesse ; ce dernier est écrit : TNYT11. Ces éléments sont corroborés par plusieurs inscriptions en grec qui mentionnent le couple Baʿal Ḥammon et Tanit. Le nom de la déesse est écrit comme suit : ΘΙΝΙΘ12 (fig. 4-5) ou ΘΕΝΕΙΘ13. Ainsi, la prononciation antique était probablement « Tinnit14 ».
12essai4_p_11Le sens du nom divin Tanit a donné lieu à de nombreuses hypothèses15. Si leur objectif était le plus souvent de découvrir son origine géographique, aucune de ces hypothèses ne fait aujourd’hui l’objet d’un consensus16.
13essai4_p_12Tanit est la déesse la plus attestée dans les inscriptions puniques. Carthage, avec ses milliers de stèles inscrites, fournit le plus important corpus mentionnant la divinité. Cependant, la présence de Tanit ne se limite pas à cette puissante métropole punique puisqu’on la retrouve ailleurs en Afrique du Nord, comme à Thinissut17, Hadrumète18, Tirekbine19 ou El-Hofra20, mais également ailleurs en Méditerranée occidentale, comme en Sardaigne, à Tharros21 et Nora22, en Sicile, à Lilybée23 et à Palerme24 ainsi qu’à Malte25. La grotte d’Es Cuieram à Ibiza a également livré une inscription mentionnant Tanit26.
14essai4_p_13La quasi-totalité des attestations de la divinité provient de Méditerranée occidentale. Pendant très longtemps, cette absence de mention de Tanit en Orient a été un argument pour défendre une origine africaine, ou du moins occidentale, de la divinité. En 1974, la découverte d’une plaquette d’ivoire à Sarepta a permis d’attester la présence de Tanit en Orient depuis au moins le vie siècle av. J.-C. et pourrait contredire l’hypothèse occidentale de la déesse (fig. 4-6)27.
15essai4_p_14Le nombre important des attestations de la divinité permet de rassembler certains indices à propos de sa personnalité28. L’inscription de Sarepta mentionnée précédemment est une dédicace à Tanit-Ashtart29, sans doute la marque d’une proximité entre les deux divinités30, qui pourrait également exister à Carthage puisqu’une inscription mentionne des sanctuaires dédiés à Ashtart et à Tanit du Liban31. Bien que leur sens précis nous échappe le plus souvent, plusieurs épithètes sont attribuées à la divinité. Les plus employées sont RBT, « dame32 », et PN BʿL, « face de Baʿal ». La première épithète pourrait marquer le rang de la divinité. Le sens de la seconde reste encore flou. Plusieurs hypothèses ont été développées ; la plus partagée d’entre elles interprète l’épithète PN BʿL, « face de Baʿal », comme illustrant un lien entre Tanit et la divinité masculine qui apparaît à ses côtés : Baʿal Ḥammon33. Tanit apparaît également comme Tanit du Liban34 ou comme ʾM, « mère35 ». D’autres inscriptions voient le nom de Tanit précédé de ṢD et suivi de MʿRT36. Toutefois, le sens de cette dernière expression, ṢD TNT MʿRT, fait encore débat37.
16essai4_p_15Dans l’anthroponymie, le nom de la déesse Tanit est relativement rare38. L’inscription bilingue découverte au Pirée et datée approximativement de 400 av. J.-C.39 mentionne, dans sa partie phénicienne, une certaine ʿBDTNT. Elle apparaît également dans l’anthroponymie sur des ostraca mis au jour à Kition40 et à Sidon41, respectivement datés des vie et ve siècles av. J.-C.
17essai4_p_16Si de nombreuses représentations féminines ont été mises au jour en Méditerranée occidentale, aucune d’entre elles ne porte une inscription indiquant le nom de Tanit42. De ce fait, leur identification est sujette à interprétation. Ces représentations peuvent être rassemblées en plusieurs catégories. La première consiste en une déesse féminine figurée sur un trône (fig. 4-7). Une statue fragmentaire de Carthage datée de la fin du iiie siècle emprunte ce type43, qu’on retrouve également à Sousse et à Thinissut. La seconde consiste à représenter la divinité sous la forme léontocéphale44 (fig. 4-8). C’est notamment le cas pour les statues mises au jour dans le sanctuaire à Thinissut. La dernière catégorie est illustrée, par exemple, par les centaines de figurines en terre cuite mises au jour dans la grotte dite d’Es Cuieram à Ibiza45 (fig. 4-9) qui se caractérisent par de grandes ailes repliées le long du corps. L’identification de ces représentations se fonde sur la dédicace mentionnée plus haut46. Ce type a été rapproché du sarcophage dit « de la prêtresse », mis au jour dans la nécropole de Sainte-Monique à Carthage47.
18essai4_p_17Bien que peu connue, la riche personnalité de Tanit semble avoir été l’objet de plusieurs interpretationes48. Le rapprochement entre Artémis et Tanit est attesté par une inscription du Pirée, datée de la deuxième moitié du ive siècle av. J.-C. Il s’agit de la stèle funéraire bilingue mentionnée plus haut49 qui présente un texte grec et phénicien. Cette stèle fut érigée en l’honneur de ʿBDTNT dans la version phénicienne. La version grecque retranscrit son nom par celui d’Artemidoros. Ainsi, les Anciens ont pu considérer qu’il existait un pont entre les deux divinités, pont se fondant possiblement sur la proximité de certains aspects de leur personnalité50.
19essai4_p_18L’intepretatio la plus répandue de Tanit en Afrique du Nord est très probablement celle de Caelestis. Elle est attestée notamment à Thinissut. À l’intérieur d’un sanctuaire dédié à Baʿal Ḥammon et Tanit durant la période punique ont été mises au jour plusieurs inscriptions dédiées à Caelestis51. Outre la continuité des pratiques cultuelles, la divinité romaine reprend les titres puniques de Tanit, traduits en latin. L’interpretatio semble de fait assurée.
20essai4_p_19Comme mentionné précédemment, Tanit connaît différentes épithètes renvoyant à plusieurs aspects de sa personnalité. Certaines d’entre elles semblent avoir perduré. C’est possiblement le cas du titre ʾM, « mère », qui pourrait s’être maintenu au travers de Nutrix Saturni, divinité dont les contours sont encore discutés. D’autres interpretationes de Tanit ont pu être proposées. Dans le célèbre serment d’Hannibal, certains ont pu voir dans Héra (Junon) un autre aspect de la déesse punique.
21essai4_p_20Ainsi, la multitude des interpretationes de Tanit dans les systèmes polythéistes grecs et romains démontre que le problème ne se pose pas de manière univoque ; les différents aspects de la personnalité de la divinité punique ont donné lieu à différentes interprétations, prenant la forme de différentes divinités.
Le dieu Baʿal Ḥammon
22essai4_p_21Le dieu Baʿal Ḥammon a fait, jusqu’à maintenant, l’objet d’une attention particulière52. Se fondant dans les figures de Kronos ou de Saturne, il doit sa célébrité aux pratiques mises en œuvre en son honneur à Carthage, plus exactement dans la zone appelée « tophet ». Des réprobations des auteurs grecs et romains puis des auteurs chrétiens jusqu’aux débats actuels pour connaître la réalité des rites pratiqués dans ce tophet, les discussions à propos des « sacrifices d’enfants » n’ont pas cessé53.
23essai4_p_22Le phénicien et le punique n’étant pas vocalisés, la documentation rédigée en grec et en latin fournit de précieux indices lorsqu’on s’interroge sur la prononciation du nom de la divinité. La vocalisation de Baʿal Ḥammon nous est parvenue par l’intermédiaire de transcriptions en grec, mises au jour par exemple à El-Hofra, sous la forme ΒΑΛ ΑΜΟΥΝ54 ou déclinée au datif ΒΑΛ ΑΜΟΥΝΙ55, et en latin sous la forme déclinée au datif BALAMONI56. Ces éléments justifient la vocalisation aujourd’hui admise : Baʿal Ḥammon.
24essai4_p_23Baʿal Ḥammon est un nom divin composé du substantif BʿL, « maître57 », et d’un terme dont le sens ne fait toujours pas consensus58. De nombreuses hypothèses ont été développées, qui conduisent à traduire le terme ḤMN par « brasier59 », « brûle-parfums60 », « Ḥammon » (nom de l’actuelle Umm el-Amed61), « lieu de culte62 », « installation cultuelle63 », ou dernièrement par un titre qualifiant Baʿal Ḥammon de « notre protecteur64 ». Certains auteurs, comme André Caquot, font appel à une lecture contextuelle du théonyme65. Ainsi, le Baʿal Ḥammon pourrait être le Baʿal d’Umm el-Amed alors que celui de Zinjirli pourrait être celui de l’Amanus. Le rapprochement entre ces deux théonymes ne serait donc « que pure apparence66 ».
25essai4_p_24De la zone syro-anatolienne et du Levant aux installations phéniciennes d’Afrique du Nord et des grandes îles de la Méditerranée, Baʿal Ḥammon est sans aucun doute le dieu qui compte le plus d’attestations dans la documentation phénicienne et punique. Toutefois, les informations à son sujet sont peu nombreuses.
26essai4_p_25L’origine orientale de Baʿal Ḥammon ne fait pas débat. La plus ancienne attestation de la divinité dans la documentation phénicienne se trouve dans l’inscription de Kilamuwa67, datée autour de 825 av. J.-C. Elle est invoquée dans le cadre d’une menace envers ceux qui pourraient marteler l’inscription. Baʿal Ḥammon est l’un des trois dieux capables de mettre cette menace à exécution. Il apparaît également dans la région de Tyr sur une amulette en lapis-lazuli publiée par Pierre Bordreuil68. Cette inscription mentionne BʿL ḤMN et BʿL ṢPN. Suivant le parcours des Phéniciens en Méditerranée, il apparaît également à Chypre sur une amphore peinte, sous la forme BLḤMN69 ; à Malte, sur les deux cippes mentionnant le MLK70 ; en Sicile, à Motyé71, Palerme72, Lilybée73 et dans la Grotta Regina74 ; en Sardaigne, à Sulcis75, Tharros76, peut-être Monte Sirai77 et Olbia78. En Afrique, en dehors des milliers de stèles provenant du tophet de Carthage, on le trouve à Sousse79, Dougga80, Téboursouk81, Maktar82, Médidi83 et Constantine84.
27essai4_p_26L’anthroponymie n’a pas conservé de nom théophore construit à l’aide de l’expression Baʿal Ḥammon. De nombreux noms comportent l’élément BʿL sans que l’on puisse définir de quel Baʿal il s’agit. Quant à ḤMN, il apparaît très tôt dans l’anthroponymie phénicienne85. Dès le xie ou xe siècle, une inscription sur un cône d’argile mis au jour à Byblos mentionne un certain ʿBDḤMN86. On le retrouve également dans la documentation akkadienne, très probablement porté par des Phéniciens87, ou dans la documentation en araméen88.
28essai4_p_27Quand il s’agit de s’intéresser aux attributions de la divinité, il est nécessaire de distinguer les informations fournies par la documentation phénicienne et punique – qui couvre déjà une plage chronologique importante – de celles issues des différentes œuvres en grec et en latin.
29essai4_p_28Les informations provenant des sources phéniciennes et puniques sont peu nombreuses. Baʿal Ḥammon est le plus souvent qualifié par le substantif ʾDN, « seigneur », dans les inscriptions dédicatoires. On trouve également plusieurs inscriptions où il est qualifié de QDŠ, « saint89 ». Deux inscriptions mentionnent Baʿal Ḥammon parmi d’autres dieux. La première inscription est celle de Kilamuwa90. La fin de l’inscription comporte une malédiction envers ceux qui viendraient effacer l’inscription. Baʿal Ḥammon y apparaît au côté de Baʿal Ṣemed et Rakabʾel. La seconde inscription est une dédicace provenant de Carthage91. Le dieu Baʿal Ḥammon suit BʿL ŠMM, Tanit et précède BʿL MGNM. Seule une inscription nous renseigne particulièrement sur le champ d’action de la divinité. Une stèle provenant d’El-Hofra présente Baʿal Ḥammon comme BL BT, « maître de la maison92 ». Cette inscription rappelle la fin de l’inscription de Kilamuwa où Rakabʾel était présenté en tant que BʿL BT, « maître de la maison93 ». Le dédicant de cette stèle d’El-Hofra reconnaîtrait donc Baʿal Ḥammon comme un dieu possiblement protecteur d’un cercle familial plus ou moins large.
30essai4_p_29En dépit d’une identification parfois discutable, plusieurs représentations de Baʿal Ḥammon nous sont parvenues94. Elles présentent des caractéristiques communes (fig. 4-10). Le dieu est représenté comme un individu d’un âge certain doté d’une barbe et porte un couvre-chef qui diffère selon les représentations. Il siège sur un trône flanqué de deux sphinx ; il lève la main droite, paume ouverte, et tient dans la main gauche un sceptre. Ce dernier peut parfois être surmonté d’un épi de blé, référence au caractère agraire de la divinité punique95. Suivant ce modèle, le chaton de bague découvert à Utique dans une tombe datée du ve siècle av. J.-C. pourrait représenter Baʿal Ḥammon96. C’est également le cas d’une stèle de Sousse datée entre le ve et le iiie siècle av. J.-C.97 et de la statuette en terre cuite mise au jour à Thinissut datée entre la fin du iie et le ier siècle av. J.-C. (fig. 4-11)98.
31essai4_p_30Les auteurs de langue grecque ou latine ont façonné en partie l’image que nous avons de Baʿal Ḥammon par leurs descriptions des pratiques ayant cours dans les tophets. De Sophocle, au ve siècle av. J.-C., à Minucius Felix, ayant vécu à la fin du iie ou du iiie siècle apr. J.-C., de nombreux auteurs se sont attachés à décrire ces pratiques du tophet dédiées aux interpretationes de Baʿal Ḥammon que sont Kronos et Saturne.
32essai4_p_31L’identification de Baʿal Ḥammon avec Kronos se fonde sur plusieurs stèles provenant d’El-Hofra. Sur l’une d’elles99, la dédicace punique est traduite en grec. Il est possible de lire ΚΡΟΝWI ΘΕΝΝΕΙΘ ΦΕΝΗ ΒΑΛ : « À Kronos, à Tanit, face de Baʿal ». Dans cette inscription, Kronos a pris la place de Baʿal Ḥammon et est accompagné de Tanit. Kronos en tant qu’interpretatio grecque de Baʿal Ḥammon apparaît également dans plusieurs épisodes de la littérature grecque. Dès le ve siècle av. J.-C., Sophocle assimile la divinité punique à Kronos100. C’est également le cas chez Diodore de Sicile. Lors de l’épisode du siège de Carthage par Agathocle, tyran de Syracuse, la défaite des Carthaginois est justifiée par une volonté divine101. Ce mécontentement des dieux serait lié à une modification des pratiques cultuelles qui aurait déplu à Kronos, interpretatio grecque de Baʿal Ḥammon. Un autre épisode, toujours chez Diodore de Sicile, décrit encore les mêmes pratiques sacrificielles pour Kronos. Cette fois, elles sont réalisées, lors du siège d’Agrigente, au moment où l’armée est en proie à une maladie contagieuse souvent qualifiée de « peste ». La divinité prenant les traits de Kronos et honorée par ces pratiques est très certainement Baʿal Ḥammon.
33essai4_p_32L’identification de Baʿal Ḥammon à Saturne est attestée dans la documentation épigraphique, archéologique et littéraire102. Souvent défini en termes de continuité, ce passage de la divinité punique à la divinité romaine demeure un phénomène complexe qui ne se limite pas au remplacement du nom de Baʿal Ḥammon par celui de Saturne.
34essai4_p_33La proximité entre les deux divinités est illustrée par les épithètes qu’elles portent. Comme mentionné ci-dessus, Baʿal Ḥammon porte les qualificatifs ʾDN, « seigneur », et QDŠ, « saint103 ». Saturne reçoit plusieurs épithètes correspondantes en latin : Dominus, Sanctus et Augustus. Toutefois, la divinité romaine porte d’autres titres, preuve que sa personnalité ne se résume pas à celle de Baʿal Ḥammon104.
35essai4_p_34Les liens entre Baʿal Ḥammon et Saturne s’expriment également au travers de leurs sanctuaires. En effet, nombre de sanctuaires de Baʿal Ḥammon voient le développement d’un culte à Saturne. C’est notamment le cas dans les tophets de Bethioua105 ou de Dougga106. Toutefois, tous les sanctuaires de Saturne ne sont pas précédés de sanctuaires à Baʿal Ḥammon et tous les sanctuaires de Baʿal Ḥammon ne sont pas « remplacés » par des sanctuaires de Saturne.
36essai4_p_35L’iconographie des deux divinités connaît de nombreux points communs. Sur le modèle de ce qui a été présenté précédemment à propos de Baʿal Ḥammon, Saturne apparaît sous la forme d’un homme âgé portant une barbe épaisse et une chevelure longue et bouclée. Cependant, plusieurs éléments permettent de le différencier de la divinité punique : c’est le cas du caput velatum et de la harpé (fig. 4-12). La différenciation entre l’iconographie des deux divinités se manifeste également par l’ajout de deux dieux, Sol et Luna, aux représentations de Saturne.
37essai4_p_36Du fait de la relative pauvreté des sources épigraphiques et iconographiques, les personnalités de Tanit et de Baʿal Ḥammon demeurent mystérieuses107. Citées parmi les plus éminentes divinités puniques, elles semblent jouir d’un prestige proportionnel à l’importance des pratiques liées aux tophets. Toutefois, il faut veiller à ne pas tirer de conclusions hâtives à propos de leur place de choix au sein du panthéon carthaginois. Si ces deux entités sont les divinités principales du tophet de Carthage, rien ne permet aujourd’hui de les présenter comme les divinités tutélaires de la ville de Carthage.
Les dédicants : noms, origines et professions François Bron
Étude onomastique
38essai4_p_37La grande majorité des noms propres puniques sont des noms théophores, c’est-à-dire des noms constitués d’un nom divin et d’un prédicat. Cela permet de répertorier les divinités adorées à Carthage, mais aussi de comprendre lesquelles étaient les plus implorées et quelles étaient les faveurs qu’on leur demandait ou pour lesquelles on les remerciait. Ainsi le dieu qui revient le plus souvent est Baʿal, sans doute abréviation de Baʿal Ḥammon, dédicataire avec Tinnit des stèles du tophet. Mais Tinnit n’apparaît que très exceptionnellement dans l’onomastique. On trouve ensuite Milqart, à l’origine grand dieu de Tyr, puis ʿAshtart, divinité phénicienne par excellence, et Eshmoun, divinité poliade de Sidon, alors que Ṣid semble vénéré surtout en Sardaigne.
39essai4_p_38On peut donner la liste des noms composés avec le théonyme Baʿal :
- essai4_ul_0
- essai4_li_0ʾDNBʿL, « Baʿal est mon seigneur »
- essai4_li_1ʾDRBʿL, « Baʿal est puissant »
- essai4_li_2ʿBDBʿL, « Serviteur de Baʿal »
- essai4_li_3ʿZBʿL, « Force de Baʿal »
- essai4_li_4ʿZRBʿL, parfois ʿŠRBʿL, « Baʿal a aidé »
- essai4_li_5BʿLḤLṢ – ḤLṢBʿL, « Baʿal a délivré »
- essai4_li_6BʿLḤNʾ, « Baʿal a favorisé »
- essai4_li_7BʿLMLʾK, « Baʿal est messager »
- essai4_li_8BʿLMLK ou BʿMLK, « Baʿal est roi »
- essai4_li_9BʿLPDʾ, « Baʿal a délivré »
- essai4_li_10BʿLPLS, « Baʿal a aplani le chemin »
- essai4_li_11BʿLṢLḤ, « Baʿal a prospéré »
- essai4_li_12BʿLŠLK, « Baʿal a protégé »
- essai4_li_13BʿLŠMʿ, « Baʿal a entendu »
- essai4_li_14BʿLYTN – YTNBʿL, « Baʿal a donné » – « Puisse Baʿal donner »
- essai4_li_15BDBʿL, « Dans la main de Baʿal »
- essai4_li_16BRKBʿL, « Baʿal a béni »
- essai4_li_17ḤNBʿL, « Faveur de Baʿal »
- essai4_li_18MTNBʿL, « Don de Baʿal »
- essai4_li_19SKRBʿL, « Baʿal s’est souvenu »
- essai4_li_20ŠMRBʿL, « Baʿal a conservé »
D’autres noms restent plus difficiles à expliquer, tels MHRBʿL, BʿLʿLK ou ʿṢBʿL.
40essai4_p_39Dans ces listes de noms propres, il convient de signaler ceux qui comptent des dizaines, voire des centaines d’attestations et rendent si fastidieuse l’identification de telle ou telle inscription et impossible toute tentative d’établir des généalogies ou des regroupements familiaux. Parmi les noms composés avec BʿL, ce sont : ʾDNBʿL, BʿLḤNʾ, BʿLYTN, BʿLŠLK, ḤNBʿL, ʿZRBʿL.
41essai4_p_40Avec Milqart, la liste des noms théophores se réduit déjà considérablement :
- essai4_ul_1
- essai4_li_21ʿBDMLQRT, « Serviteur de Milqart »
- essai4_li_22BDMLQRT, « Dans la main de Milqart »
- essai4_li_23MLQRTʿMS, « Milqart a porté »
- essai4_li_24MLQRTBRK, « Milqart a béni »
- essai4_li_25MLQRTḤLṢ, « Milqart a délivré »
- essai4_li_26MLQRTḤNʾ, « Milqart a favorisé »
- essai4_li_27MLQRTŠMʿ, « Milqart a entendu »
Les noms ʿBDMLQRT et BDMLQRT sont particulièrement fréquents.
42essai4_p_41La liste est de longueur à peu près équivalente avec Eshmoun :
- essai4_ul_2
- essai4_li_28ʾŠMNʿMS, « Eshmoun a porté »
- essai4_li_29ʾŠMNḤLṢ, « Eshmoun a délivré »
- essai4_li_30ʾŠMNYTN, « Eshmoun a donné »
- essai4_li_31ʿBDʾŠMN, « Serviteur d’Eshmoun »
- essai4_li_32BDʾŠMN, « Dans la main d’Eshmoun »
- essai4_li_33YŠDʾŠMN, « Eshmoun est puissant »
ʿBDʾŠMN est de loin le plus apprécié.
43essai4_p_42La liste se fait un peu plus réduite avec ʿAshtart :
- essai4_ul_3
- essai4_li_34ʾMʿŠTRT, « ʿAshtart est mère »
- essai4_li_35ʿBDʿŠTRT, « Serviteur de ʿAshtart »
- essai4_li_36BDʿŠTRT, « Dans la main de ʿAshtart »
- essai4_li_37GRʿŠTRT, « Client de ʿAshtart »
BDʿŠTRT semble être, avec ʿBDMLQRT, le grand favori de la population carthaginoise.
44essai4_p_43On rencontre également quatre noms composés avec Ṣid, mais leur usage se fait beaucoup plus rare :
- essai4_ul_4
- essai4_li_38ʿBDṢD, « Serviteur de Ṣid »
- essai4_li_39ṢDŠMR, « Ṣid a conservé »
- essai4_li_40YTNṢD - ṢDYTN, « Ṣid a donné »
45essai4_p_44Les noms composés avec MLK, « roi », et MLKT, « reine », posent un problème particulier. S’agit-il d’épithètes indiquant que le dieu est roi et la déesse reine, ou de substituts du nom divin ? Ainsi, MLK pourrait désigner MLQRT, le « Roi de la Cité », et MLKT peut-être ʿŠTRT.
- essai4_ul_5
- essai4_li_41ʾDRMLK, « le Roi est puissant »
- essai4_li_42ʿBDMLKT, « Serviteur de la Reine »
- essai4_li_43ʿBMLK, « Serviteur du Roi », pour ʿBDMLK
- essai4_li_44ḤMLK, « Frère du Roi »
- essai4_li_45ḤMLKT, « Frère de la Reine »
- essai4_li_46MLKRM, « le Roi est exalté »
- essai4_li_47RʿMLK, « Raʿ est roi » : il s’agirait d’une rare mention d’un dieu égyptien, d’autant qu’un personnage de ce nom est le grand-père d’une femme portant le nom de MṢRT, « l’Égyptienne ».
Parmi ces noms, ḤMLK et surtout ḤMLKT sont les plus populaires.
46essai4_p_45Les noms composés avec ʿBD, « Serviteur de », nous livrent encore quelques noms divins plus rares :
- essai4_ul_6
- essai4_li_48ʿBDʾDM, « Serviteur d’Edom », divinité mentionnée une fois dans la Bible
- essai4_li_49ʿBDʾRŠ, « Serviteur du Désiré ? »
- essai4_li_50ʿBDʾSR, « Serviteur d’Osiris », autre dieu égyptien
- essai4_li_51ʿBDʿZZ, « Serviteur du Puissant »
- essai4_li_52ʿBDṢPN, « Serviteur de Ṣaphôn », épithète divine de Baʿal, qui désignait à l’origine une montagne au nord d’Ougarit.
47essai4_p_46Il faut noter enfin quelques noms divins isolés :
- essai4_ul_7
- essai4_li_53BNḤDŠ, « Fils de la Nouvelle Lune »
- essai4_li_54GRMSKR, « Client de Miskar »
- essai4_li_55GRSKN, « Client de Sakkôn »
- essai4_li_56PMYTN, « Poumay a donné », du nom d’une divinité originaire de Chypre
- essai4_li_57ŠMŠŠLK, « le Soleil a délivré »
- essai4_li_58YḤWLN, « Puissent les dieux faire vivre »
48essai4_p_47Dans les noms dits « hypocoristiques », le nom divin n’est pas mentionné, ainsi le fidèle peut-il avoir l’impression de s’adresser à toutes les divinités à la fois. Ce sont des noms très courts, au contraire des noms théophores :
- essai4_ul_8
- essai4_li_59ʿBDʾ, « Serviteur »
- essai4_li_60BDʾ, « Dans la main »
- essai4_li_61BRK, « Il a béni »
- essai4_li_62GDʾ, « Fortune »
- essai4_li_63ḤNʾ, « Faveur »
- essai4_li_64MGN, « Don »
- essai4_li_65PLS, « Il a aplani la voie »
- essai4_li_66ŠLM, « Il a récompensé »
- essai4_li_67ŠPṬ, « Juge »
Les trois noms ḤNʾ, MGN et ŠPṬ sont particulièrement fréquents.
49essai4_p_48Quelques noms peu courants sont, à l’origine, des noms d’animaux :
- essai4_ul_9
- essai4_li_68ʿKBR ou ʿKBRM, « Souris »
- essai4_li_69KYŠR, peut-être un nom de l’éléphant en punique
- essai4_li_70NML ou NMLM, « Fourmi »
50essai4_p_49Trois noms indiquent l’origine du dédicant :
- essai4_ul_10
- essai4_li_71LBY, « Libyen »
- essai4_li_72MṢRY, « Égyptien »
- essai4_li_73GRGŠ ou GRGŠY ?
51essai4_p_50Pour d’autres noms, on peut tenter divers explications et rapprochements :
- essai4_ul_11
- essai4_li_74BRQNY, « l’Éclair » ?
- essai4_li_75KLBʾLM, « Chien de la divinité » = prostitué sacré ?
- essai4_li_76QṬNʾ, « Petit »
- essai4_li_77ŠṢP, ŠṢPʾ ou ŠṢPM désigne un type de sacrifice punique
52essai4_p_51On trouve enfin de rares noms libyques, dont le sens est inconnu :
- essai4_ul_12
- essai4_li_78MZBQM
- essai4_li_79ZYBQ, ZYBQʾ ou ZYBQM
53essai4_p_52Un certain nombre de noms restent obscurs, tel ʿLŠY, pourtant à l’origine du nom Elissa donné par Virgile à Didon (voir ʿLŠT, n. f.108).
54essai4_p_53Parmi les milliers de stèles du tophet, un nombre limité, mais non négligeable, puisqu’il est légèrement supérieur à 10 %, a été dédié par des femmes. Ces femmes, comme il se doit, indiquent leur patronyme et leur généalogie jusqu’au grand-père et, plus rarement, jusqu’à l’arrière-grand-père, mais la mention de leur mari est exceptionnelle. Leur onomastique est plus variée que celle des hommes et comporte moins de noms théophores. Parmi ceux-ci, on note :
- essai4_ul_13
- essai4_li_80ʾMʾŠMN, « Eshmoun est mère (?) », ou erreur du graveur pour ʾMTʾŠMN, « Servante d’Eshmoun » ?
- essai4_li_81ʾMʿŠTRT, « Ashtart est mère »
- essai4_li_82ʾMTʿŠTRT, « Servante de ʿAshtart »
- essai4_li_83ʾMTMLQRT, « Servante de Milqart »
- essai4_li_84ʾRŠTBʿL, « Épouse de Baʿal »
- essai4_li_85ʿMTBʿL, « Servante de Baʿal », pour ʾMTBʿL
- essai4_li_86BTBʿL, « Fille de Baʿal »
- essai4_li_87BTNʿMT, « Fille de bon augure »
- essai4_li_88GDNʿMT, « Bonne Fortune »
- essai4_li_89ḤTMLKT, « Sœur de la Reine »
- essai4_li_90ḤTMLQRT, « Sœur de Milqart »
- essai4_li_91MTNʾL, « Don de El »
- essai4_li_92MTNBʿL, « Don de Baʿal »
- essai4_li_93NʿMGDʾ, « Bonne Fortune »
- essai4_li_94ṢPNBʿL, Sophonisbe, nom forgé sur le nom divin BʿLṢPN, personnification du mont Casios, sur la côte du Levant, au nord d’Ougarit
- essai4_li_95TḤWʾ, « Puisse (la déesse) faire vivre »
55essai4_p_54Noms profanes :
- essai4_ul_14
- essai4_li_96ʾRŠT, « Désirée »
- essai4_li_97ʿLŠTY, « Elissa »
- essai4_li_98GRGŠY, ?
- essai4_li_99KBDT, « Honorée »
- essai4_li_100LBT, « la Libyenne »
- essai4_li_101MṢRT, « l’Égyptienne »
- essai4_li_102ŠRDNT, « la Sarde »
Origine géographique
56essai4_p_55Parmi les dédicants, rares sont ceux qui indiquent leur lieu d’origine. Quelques-uns cependant tiennent à rappeler leur provenance orientale et leur généalogie remonte jusqu’à BN ṢR, « fils de Tyr ». Toutefois, la plupart revendiquent une origine moins lointaine, qu’ils indiquent par la formule ʾŠ BʿM, « qui (appartient) au peuple de ». Ainsi, ʾŠ BʿM YRNM (Cat. 239 = CIS 265), « qui appartient au peuple de Cossura », aujourd’hui Pantelleria. Un autre vient d’Ebusus, Ibiza, YBŠM (Cat. 241 = CIS 266). Un troisième d’un lieu non identifié, YNR (Cat. 876 = CIS 267), sans doute une île, si l’on en croit la préformante ʾY- ou Y-. Un quatrième est originaire de l’intérieur de la Tunisie, d’un lieu nommé ʾPTBGN (Cat. 450 = CIS 310), qui correspondrait au site d’Abthugni, au sud d’El-Fahs.
57essai4_p_56D’autres préfèrent l’appellation BʿL, « citoyen de », tel un BʿL TBRBŠY (Cat. 566 = CIS 309), « citoyen de Thabarbusis », nom antique d’Aïn Nechma, non loin de Guelma, en Algérie.
58essai4_p_57On trouve encore tel ou tel toponyme, précédé de la préposition B-, « dans », comme B-YRʿŠ (Cat. 883 = CIS 268), autre nom d’île non identifiée, ou B-KWKN (Cat. 110 = CIS 311), que l’éditeur du CIS a voulu identifier à Cuicul, aujourd’hui Djemila, entre Sétif et Constantine, en Algérie.
59essai4_p_58Enfin, PḤLM, précédé de la mention d’un suffète (ŠPṬ), pourrait être un nom de ville (Cat. 438 = CIS 226).
Fonctions et métiers
60essai4_p_59Les inscriptions nous livrent deux titres de magistrats, ŠPṬ et RB. Le nom ŠPṬ, formé sur une racine sémitique signifiant à la fois « gouverner, commander » et « juger », est transcrit en français sous la forme « suffète », d’après le latin suffes. Il désignait à Carthage les deux magistrats qui étaient à la tête de la ville pour un an et donnaient leur nom à l’année. Les généalogies transmises dans les inscriptions du tophet nous montrent que le titre pouvait se transmettre dans une famille sur plusieurs générations (Cat. 502 = CIS 210).
61essai4_p_60Le nom RB, « grand, chef », peut se rencontrer muni d’un complément : RB KHNM, « chef des prêtres », RB SPRM, « chef des scribes ». Mais, le plus souvent, il est seul et dès lors on ignore quelles étaient ses fonctions (Cat. 849 = CIS 235, Cat. 1313 = CIS 252).
62essai4_p_61Dans le domaine sociétal, une curieuse formule semble indiquer l’existence d’affranchis : ʾŠ ṢDN LMYʿMS ʿM QRTḤDŠT, « affranchi par décret du peuple de Carthage », sans doute de l’Assemblée du peuple (Cat. 1312 = CIS 271, voir aussi Cat. 343 = CIS 270). Autre formule : ʾŠ ṢDN BD ʾDNY, « affranchi par son seigneur » (Cat. 255 = CIS 269). La formule semble pouvoir s’appliquer également à une femme (Cat. 487 = CIS 279).
63essai4_p_62Certains dédicants se rattachent au culte de telle ou telle divinité : on a un ʿBD BT ʾŠMN, « serviteur du temple d’Eshmoun » (Cat. 1311 = CIS 252). Un autre se dit KHN ʾLT, « prêtre de la déesse » (Cat. 461 = CIS 243). On rencontre aussi deux « barbiers du dieu », GLB ʾLM (Cat. 926 = CIS 259, Cat. 572 = CIS 257).
64essai4_p_63Les noms de métiers sont nombreux, pas toujours compréhensibles :
- essai4_ul_15
- essai4_li_103BRʾ, « graveur (?) » (Cat. 1306 = CIS 347)
- essai4_li_104ḤRŠ, « artisan » (Cat. 39 = CIS 325)
- essai4_li_105MDD, « mesureur » (Cat. 490 = CIS 349)
- essai4_li_106MKR, « marchand » (Cat. 291 = CIS 335)
- essai4_li_107NGR, « charpentier » (Cat. 58 = CIS 354)
- essai4_li_108RPʾ, « médecin » (Cat. 344 = CIS 323, Cat. 995 = CIS 2129)
- essai4_li_109SḤB, ? (Cat. 1344 = CIS 3327)
65essai4_p_64On trouve encore quelques « fabricants », PʿL, d’objets divers, dont le sens nous échappe souvent (Cat. 106 = CIS 337, Cat. 159 = CIS 336. Cat. 504 = CIS 339, PʿL HGGPM). Il faut sans doute restituer PʿL devant ʿGLT ʿṢ, « (fabricant de) chariots en bois » (Cat. 381 = CIS 346).
Le texte qui suit ne vise pas à reprendre l’intégralité des thématiques touchant aux inscriptions mises au jour dans les tophets. Pour un aperçu de l’ensemble de ces problématiques, voir, par exemple, Amadasi Guzzo et Zamora Lopez, 2012 Maria Giulia Amadasi Guzzo et José Ángel Zamora Lopez, « The Epigraphy of the Tophet », Studi epigrafici e linguistici sul Vicino Oriente antico, no 29-30, 2012, p. 159‑192.
Dans cet essai, cette graphie, la plus fidèle à la transcription du punique, a été choisie par les auteurs.
Benz, 1972 Frank L. Benz, Personal Names in the Phoenician and Punic Inscriptions: A Catalog, Grammatical Study and Glossary of Elements, Rome, 1972.
De nombreuses présentations du phénicien, du punique et du néopunique ont été réalisées jusqu’à aujourd’hui. Pour une première approche concernant le punique, voir Lipiński, 1992b Edward Lipiński, « Écriture », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 140-143 ; Amadasi Guzzo, 2007 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Carthage, Paris, 2007, p. 119‑122. Pour une approche plus pointue, voir Briquel-Chatonnet et Hawley, 2020 Françoise Briquel-Chatonnet et Robert Hawley, « Phoenician and Punic », in Rebecca Hasselbach-Andee (dir.), A companion to Ancient Near Eastern Languages, Hoboken, 2020, p. 297‑318. La référence reste toujours à ce propos la grammaire de Johannes Friedrich et Wolfgang Röllig révisée par Maria Giulia Amadasi Guzzo (Friedrich et Röllig, 1999 Johannes Friedrich et Wolfgang Röllig, Phönizisch-punische Grammatik, Rome, 1999).
Sznycer, 1967 Maurice Sznycer, Les passages puniques en transcription latine dans le « Poenulus » de Plaute, Paris, 1967.
À propos des formules des inscriptions provenant des tophets, voir Amadasi Guzzo, 2002 Maria Giulia Amadasi Guzzo, « Le iscrizioni dei tofet: osservazioni sulle espressioni d’offerta », in Otto Eißfeldt, Carlos González Wagner et Luis Alberto Ruiz Cabrero (dir.), Molk als Opferbegriff im Punischen und Hebräischen, und das Ende des Gottes Moloch, Madrid, 2002, p. 93‑119.
Voir, infra dans le présent ouvrage, IV, « Les dédicants : noms, origines et professions », paragraphes IV. §38 et suivants.
À propos de cette formule finale, voir Bonnet et al., 2021 Corinne Bonnet, Giuseppe Minunno et Fabio Porzia, « “Parce qu’il a écouté ma voix, qu’il me bénisse”. Usages et portée d’une formule phénicienne et punique », Cahiers du Centre d’études chypriotes, no 51, 2021, p. 41‑71, Jongeling, 1999 Karel Jongeling, « The concluding formulae in Punic votive inscriptions », DS NELL IV, 1999, p. 39‑79.
Pour une première approche, voir Lipiński, 1992c Edward Lipiński, « Tanit », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 438-439 ; Bonnet et Niehr, 2014 Corinne Bonnet et Herbert Niehr, La religion des Phéniciens et des Araméens, Genève, 2014, p. 93‑95 ; Garbati, 2013a Giuseppe Garbati, « Tradizione, memoria e rinnovamento Tinnit nel tofet di Cartagine », in Oswzld Loretz, Sergio Ribichini, Wilfred G. E. Watson et José Á. Zamora (dir.), Ritual, Religion and Reason: Studies in the Ancient World in Honour of Paolo Xella, coll. « Alter Orient und Altes Testament », no 404, Münster, 2013, p. 529-542 ; Garbati, 2013b « Baal Hammon and Tinnit in Carthage: The Tophet between the Origin and the Expansion of the Colonial World », Studi epigrafici e linguistici sul Vicino Oriente antico, no 29-30, 2013, p. 49-64 ; Lipiński, 1995 Edward Lipiński, Dieux et déesses de l’univers phénicien et punique, coll. « Studia Phoenicia », no 14, Louvain, 1995, p. 199‑215 ; Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 251‑262 ; Lipiński, 1987 Edward Lipiński, « Les racines syro-phéniciennes de la religion carthaginoise », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 8, 1987, p. 28‑44, p. 29‑32 ; Lipiński, 2015 Edward Lipiński, Peuples de la Mer, Phéniciens, Puniques : études d’épigraphie et d’histoire méditerranéenne, coll. « Orientalia Lovaniensia Analecta », no 237, Louvain, 2015, p. 63-94 ; Moscati, 1981 Sabatino Moscati, « Un bilancio per TNT », Oriens Antiquus, no 20, 1981, p. 107-117 ; Müller, 2003 Hans-Peter Müller, « Philologische und Religionsgeschichtliche Beobachtungen zur Göttin Tinnit », Rivista di studi fenici, no 31, vol. 2, 2003, p. 123-138. À ce jour, la seule monographie consacrée à la déesse Tanit est Hvidberg-Hansen, 1979 Finn Ove Hvidberg-Hansen, La déesse TNT : une étude sur la religion canaanéo-punique, Copenhague, 1979. Pour un état récent de la question, voir Marín Ceballos, 2021 María Cruz Marín Ceballos, « Tinnit », in Herbert Niehr et Paolo Xella (dir.), Encyclopaedic Dictionary of Phoenician Culture, t II. 1 : Religion – Deities and Mythical Characters, Louvain, Paris et Bristol, 2021, p. 227‑235.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol 24 et 80.
Chabot, 1943-1945 Jean-Baptiste Chabot, « Sur une inscription de Tirekbine », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1943‑1945, p. 462‑463.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol grec 1 = KAI 175.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol grec 3.
Par commodité, nous maintiendrons ici, dans la majorité des cas, la prononciation « Tanit », prononciation qui s’est imposée, notamment grâce à Gustave Flaubert et son œuvre Salammbô.
Jo Ann Hackett a récemment proposé une analyse du nom de Tanit (Hackett, 2022 Jo Ann Hackett, « The Carthaginian Deity Tinit », in Christopher Rollston, Susanna Garfein et Neil H. Walls (dir.), Biblical and Ancient Near Eastern Studies in Honor of P. Kyle McCarter Jr., Atlanta, 2022).
Pour un résumé sur la question, voir Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 252‑254.
Merlin, 1910 Alfred Merlin, Le sanctuaire de Baal et de Tanit près de Siagu, Paris, 1910, p. 22‑24 = RES 942.
Bénichou-Safar, 2010 Hélène Bénichou-Safar, « Les inscriptions puniques du sanctuaire de Sousse », Semitica et Classica, no 3, 2010, p. 99‑123 ; Cintas, 1947 Pierre Cintas, « Le sanctuaire punique de Sousse », Revue africaine, no 91, 1947, p. 1‑80. Au sud de Sousse, à El-Kenissa, plusieurs inscriptions mentionnant Tanit ont été mises au jour (Carton, 1908 Louis Carton, « Le sanctuaire de Tanit à El-Kénissia », Mémoires présentés par divers savants étrangers à l’Académie, vol. 12, no 1, 1908, p. 1‑160, p. 87).
Chabot, 1943-1945 Jean-Baptiste Chabot, « Sur une inscription de Tirekbine », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1943‑1945, p. 462‑463.
Bertrandy et al., 1987 François Bertrandy, Maurice Sznycer, Annie Caubet, Jeanne Gautier et Jean Marcillet-Jaubert, Les stèles puniques de Constantine, Paris, 1987 ; Berthier et Charlier, 1955 André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 93-94.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 104.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 56-57.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 60.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 28-29.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 143-145.
Pritchard, 1982 James B. Pritchard, « The Tanit Inscription from Sarepta », in Hans Georg Niemeyer (dir.), Phönizier im Westen. Die Beiträge des Internationalen Symposiums über « Die phönizische Expansion im westlichen Mittelmeerraum » in Köln vom 24. bis 27. April 1979, Mayence, 1982, p. 83‑92.
On pourrait ajouter l’inscription CIS 3778 dans laquelle Tanit apparaît au côté de Baʿal Ḥammon : BʿL ŠMM et BʿL MGNM.
Inscription mentionnée plus haut. À ce sujet, voir Amadasi Guzzo, 1991 Maria Giulia Amadasi Guzzo, « Tanit-’ŠTRT e Milk-’ŠTRT: ipotesi », Orientalia, no 60, fasc. 2, 1991, p. 82‑91, et plus largement sur les divinités doubles, voir Xella, 1990 Paolo Xella, « Divinités doubles dans le monde phénico-punique », Semitica, no 39, 1990, p. 167‑175.
À propos de cette question, voir Bonnet, 1991 Corinne Bonnet, « Tinnit, sœur cadette d’Astarté ? À propos des cultes de Deir el-Qalʽa près de Beyrouth », Die Welt des Orients, no 22, 1991, p. 73-84.
CIS 3914. Voir également Bordreuil, 1987 Pierre Bordreuil, « Tanit du Liban (Nouveaux documents religieux phéniciens III) », in Edward Lipiński (dir.), Phoenicia and the East Mediterranean in the First Millennium B.C. Proceedings of the Conference held in Leuven from the 14th to the 16th of November 1985, coll. « Studia Phoenicia », no 5, Louvain, 1987, p. 79‑85.
Le sens littéral du terme est « grande ». Toutefois, nous suivons la tradition qui consiste à le traduire par « dame ». Sur plusieurs inscriptions, il est possible de noter la présence d’un pronom personnel à la première personne du pluriel accolé au substantif RBT. Voir, par exemple, CIS 5510 et CIS 5942.
Voir Hvidberg-Hansen, 1979 Finn Ove Hvidberg-Hansen, La déesse TNT : une étude sur la religion canaanéo-punique, Copenhague, 1979, p. 15‑18, et la proposition d’Hélène Bénichou-Safar (Bénichou-Safar, 2016 Hélène Bénichou-Safar, « L’Africaine Tanit pené Ba’al rendait-elle des oracles ? », Semitica et Classica, no 9, 2016, p. 61‑78).
Bordreuil, 1987 Pierre Bordreuil, « Tanit du Liban (Nouveaux documents religieux phéniciens III) », in Edward Lipiński (dir.), Phoenicia and the East Mediterranean in the First Millennium B.C. Proceedings of the Conference held in Leuven from the 14th to the 16th of November 1985, coll. « Studia Phoenicia », no 5, Louvain, 1987, p. 79‑85.
Voir, par exemple, Garbati, 1999 Giuseppe Garbati, « Note sulle coppie divine Sid-Melqart e Sid-Tanit », Egitto e Vicino Oriente, no 22-23, 1999, p. 167‑177.
Benz, 1972 Frank L. Benz, Personal Names in the Phoenician and Punic Inscriptions: A Catalog, Grammatical Study and Glossary of Elements, Rome, 1972, p. 429‑431.
Amadasi Guzzo et Karageorghis, 1977 Maria Giulia Amadasi Guzzo et Vassos Karageorghis, Fouilles de Kition, t. III : Inscriptions phéniciennes, Chypre, 1977, p. 171‑173.
Vanel, 1967 Alain Vanel, « Six “ostraca” phéniciens trouvés au temple d’Echmoun, près de Saïda », Bulletin du musée de Beyrouth, no 20, 1967, p. 45‑95.
Pour un point sur les différents types de représentations de Tanit, voir Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 257‑260.
Cintas, 1952 Pierre Cintas, « La “Grande Dame” de Carthage », CRAIBL, 96e année, no 1, 1952, p. 17‑20.
À propos de l’identification de ces représentations, voir Marín Ceballos, 1995 María Cruz Marín Ceballos, « La diosa leontocéfala de Cartago », Kolaios, no 4, vol. 2, 1995, p. 827-843.
Aubet Semmler, 1969 María Eugenia Aubet Semmler, La cueva d’Es Cuyram, Ibiza, coll. « Publicaciones eventuales », no 15, Barcelona, 1969. De plus, les travaux de María Cruz Marín Ceballos à propos de la grotte d’Es Cuieram à Ibiza et son matériel sont nombreux. À propos des figurines, voir, par exemple, Marín Ceballos et al., 2015 María Cruz Marín Ceballos, Ana Maria Jiménez Flores, María Belén Deamos, Jorge H. Fernández, Frédérique Horn et Ana Mezquida, « Les terres cuites de la grotte d’Es Culleram (Ibiza, Espagne) : iconographie et fonction », in Stéphanie Huysecom-Haxhi et Arthur Muller (dir.), Figurines grecques en contexte. Présence muette dans le sanctuaire, la tombe et la maison, Villeneuve-d’Ascq, 2015, p. 199‑217 (http://books.openedition.org/septentrion/61659, consulté le 2 novembre 2023).
Marín Ceballos et al., 2015 María Cruz Marín Ceballos, Ana Maria Jiménez Flores, María Belén Deamos, Jorge H. Fernández, Frédérique Horn et Ana Mezquida, « Les terres cuites de la grotte d’Es Culleram (Ibiza, Espagne) : iconographie et fonction », in Stéphanie Huysecom-Haxhi et Arthur Muller (dir.), Figurines grecques en contexte. Présence muette dans le sanctuaire, la tombe et la maison, Villeneuve-d’Ascq, 2015, p. 199‑217 (http://books.openedition.org/septentrion/61659, consulté le 2 novembre 2023), note 25.
Charles-Picard, 1954 Gilbert Charles-Picard, Les religions de l’Afrique antique, Paris, 1954, p. 66‑67.
Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, p. 65‑112.
Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, note 38.
À propos des modalités de transcription des noms phéniciens en noms grecs, voir Briquel-Chatonnet, 1995 Françoise Briquel-Chatonnet, « Quelques remarques sur l’onomastique des Phéniciens d’après les inscriptions grecques », in Mhamed Hassine Fantar et Mansour Ghaki (dir.), Actes du IIIe Congrès international d’études phéniciennes et puniques (Tunis, 11-16 novembre 1991), vol. 1, Tunis, 1995, p. 203‑210 ; Amadasi Guzzo et Bonnet, 1991 Maria Giulia Amadasi Guzzo et Corinne Bonnet, « Anthroponymes phéniciens et anthroponymes grecs : remarques sur leurs correspondances », Studi epigrafici e linguistici sul Vicino Oriente antico, no 8, 1991, p. 1‑21.
À propos du lien entre Tanit et Caelestis, voir Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, p. 65‑112. Une monographie a été consacrée à la divinité romaine (Lancellotti, 2010 Maria Grazia Lancellotti, Dea Caelestis. Studi e materiali per la storia di una divinità dell’Africa romana, Pise, 2010).
Pour une première approche, voir Lipiński, 1992d Edward Lipiński, « Baal Ḥamon », in Edward Lipiński (dir.), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Turnhout, 1992, p. 57-58 ; Bonnet et Niehr, 2014 Corinne Bonnet et Herbert Niehr, La religion des Phéniciens et des Araméens, Genève, 2014, p. 73‑74 ; Lipiński, 1995 Edward Lipiński, Dieux et déesses de l’univers phénicien et punique, coll. « Studia Phoenicia », no 14, Louvain, 1995, p. 252-264 et p. 441‑447 ; Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 262‑285 ; Fantar, 1990 Mhamed Hassine Fantar, « Baal Hammon », Reppal. Revue des études phéniciennes-puniques et des antiquités libyques, no 5, 1990, p. 67-105 ; Lipiński, 1987 Edward Lipiński, « Les racines syro-phéniciennes de la religion carthaginoise », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 8, 1987, p. 28‑44, p. 33‑35. La monographie de référence reste Xella, 1991 Paolo Xella, Baal Hammon. Recherches sur l’identité et l’histoire d’un dieu phénico-punique, Rome, 1991. Pour un état récent de la question, voir Xella, 2021 Paolo Xella, « Baal Hammon », in Herbert Niehr et Paolo Xella (dir.), Encyclopaedic Dictionary of Phoenician Culture, t II. 1 : Religion – Deities and Mythical Characters, Louvain, Paris et Bristol, 2021, p. 37‑45.
Voir, par exemple, Xella, 2012 Paolo Xella (dir.), Studi epigrafici e linguistici sul Vicino Oriente antico – The Tophet in the Phoenician Mediterranean, no 29‑30, 2012.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol grec 1.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol grec 2.
Ferron, 1953 Jean Ferron, « Dédicace latine à Baal-Hammon », Cahiers de Byrsa, t. III, 1953, p. 113‑118.
Il apparaît dans bon nombre de noms divins en phénicien et en punique et plus largement dans les langues ouest-sémitiques. Voir Benz, 1972 Frank L. Benz, Personal Names in the Phoenician and Punic Inscriptions: A Catalog, Grammatical Study and Glossary of Elements, Rome, 1972, p. 288‑290.
Il n’est pas ici question de prendre position pour telle ou telle proposition. De ce fait, je renvoie à la présentation de certaines hypothèses (dont la sienne) dans Xella, 1991 Paolo Xella, Baal Hammon. Recherches sur l’identité et l’histoire d’un dieu phénico-punique, Rome, 1991, p. 144‑225 et Xella, 2021 Paolo Xella, « Baal Hammon », in Herbert Niehr et Paolo Xella (dir.), Encyclopaedic Dictionary of Phoenician Culture, t II. 1 : Religion – Deities and Mythical Characters, Louvain, Paris et Bristol, 2021, p. 37‑45.
Février, 1956 James Germain Février, « Paralipomena Punica », Cahiers de Byrsa, t. VI, 1956, p. 13‑28, p. 19‑20, reprenant l’hypothèse de Ingholt, 1939 Harald Ingholt, « Le sens du mot hamman », in Mélanges syriens offerts à Monsieur René Dussaud, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres par ses amis et ses élèves, t. II, Paris, 1939, p. 795‑802.
Charles-Picard, 1954 Gilbert Charles-Picard, Les religions de l’Afrique antique, Paris, 1954, p. 59.
Bordreuil, 1986 Pierre Bordreuil, « Attestations inédites de Melqart, Baal Hamon et Baal Saphon à Tyr (Nouveaux documents religieux phéniciens II) », in Corinne Bonnet, Edward Lipiński et Patrick Marchetti (dir.), Religio phoenicia: acta colloquii Namurcensis habiti diebus 14 et 15 mensis Decembris anni 1984, Namur, 1986, p. 77‑86.
Bordreuil, 1986 Pierre Bordreuil, « Attestations inédites de Melqart, Baal Hamon et Baal Saphon à Tyr (Nouveaux documents religieux phéniciens II) », in Corinne Bonnet, Edward Lipiński et Patrick Marchetti (dir.), Religio phoenicia: acta colloquii Namurcensis habiti diebus 14 et 15 mensis Decembris anni 1984, Namur, 1986, p. 77‑86, p. 84.
Lipiński, 1986 Edward Lipiński, « Zeus Ammon et Baal-Hammon », in Corinne Bonnet, Edward Lipiński et Patrick Marchetti (dir.), Religio phoenicia : acta colloquii Namurcensis habiti diebus 14 et 15 mensis Decembris anni 1984, Namur, 1986, p. 307‑332 ; Lipiński, 1987 Edward Lipiński, « Les racines syro-phéniciennes de la religion carthaginoise », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 8, 1987, p. 28‑44.
Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 268‑269.
Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 267 ; Caquot, 1969 André Caquot, « Nouveaux documents ougaritiens », Syria. Archéologie, art et histoire, no 46, fasc. 3, 1969, p. 241-265 (https://doi.org/10.3406/syria.1969.6097, consulté le 17 janvier 2024), p. 260-261.
Caquot, 1969 André Caquot, « Nouveaux documents ougaritiens », Syria. Archéologie, art et histoire, no 46, fasc. 3, 1969, p. 241-265 (https://doi.org/10.3406/syria.1969.6097, consulté le 17 janvier 2024), p. 260-261.
Bordreuil, 1986 Pierre Bordreuil, « Attestations inédites de Melqart, Baal Hamon et Baal Saphon à Tyr (Nouveaux documents religieux phéniciens II) », in Corinne Bonnet, Edward Lipiński et Patrick Marchetti (dir.), Religio phoenicia: acta colloquii Namurcensis habiti diebus 14 et 15 mensis Decembris anni 1984, Namur, 1986, p. 77‑86.
Masson et Sznycer, 1972 Olivier Masson et Maurice Sznycer, Recherches sur les Phéniciens à Chypre, Genève et Paris, 1972, p. 116‑117.
CIS 123 et 123 bis ; KAI 61A et B ; Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 19-22 et 22-23 ; Sznycer, 1975 Maurice Sznycer, « Antiquités et épigraphie nord-sémitiques », Annuaire de l’École pratique des hautes études, IVe section, Sciences historiques et philologiques, 1974-1975, Paris, 1975, p. 191‑208, p. 202.
Par exemple, CIS 135 et plus largement, Amadasi Guzzo, 1986 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Scavi a Mozia. Le iscrizioni, Rome, 1986.
RES 525 = Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 60.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 56-57 ; CIS 138 = KAI 63 = Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 57-58.
Coacci Polselli, Amadasi Guzzo et Tusa, 1979 Gianna Coacci Polselli, Maria Giulia Amadasi Guzzo et Vincenzo Tusa (dir.), Grotta Regina: rapporto della missione congiunta con la Soprintendenza alle antichità della Sicilia occidentale, t. II, Rome, 1979, p. 85‑86.
CIS 147 = Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 97-98.
Uberti, 1976 Maria Luisa Uberti, « Tharros – III. Le stele », Rivista di studi fenici, no 4, 1976, p. 207‑214, p. 213‑214 ; Uberti, 1978 Maria Luisa Uberti, « Tharros – IV. Le stele e le epigrafi », Rivista di studi fenici, no 5, 1978, p. 69‑76, p. 73‑75.
Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 121-123.
RES 1216 = KAI 68 = Amadasi Guzzo, 1967 Maria Giulia Amadasi Guzzo, Le iscrizioni fenicie e puniche delle colonie in Occidente, coll. « Studi semitici », no 28, Rome, 1967, p. 113-115.
Bénichou-Safar, 2010 Hélène Bénichou-Safar, « Les inscriptions puniques du sanctuaire de Sousse », Semitica et Classica, no 3, 2010, p. 99‑123 ; Cintas, 1947 Pierre Cintas, « Le sanctuaire punique de Sousse », Revue africaine, no 91, 1947, p. 1‑80.
Ghaki, 2019 Mansour Ghaki, « Épigraphie libyque et punique à Dougga (TBGG) », in Mustaphe Khanoussi et Louis Maurin (dir.), Dougga (Thugga). Études épigraphiques, Pessac, 2019, p. 27‑45 (http://books.openedition.org/ausonius/8742, consulté le 2 novembre 2023).
Fantar, 1975 Mhamed Hassine Fantar, « Téboursouk, stèles anépigraphes et stèles à inscriptions néopuniques », Mémoires présentés par divers savants étrangers à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XVI, 1975, p. 378‑431, p. 411‑412. À propos des stèles de Téboursouk, seule l’une d’entre elles mentionne la divinité destinataire : il s’agit de Baʿal. Il pourrait s’agir de Baʿal Ḥammon.
Fantar et al., 2015 Mhamed Hassine Fantar, Maurice Sznycer, François Bron, Colette Picard et Catherine Fauveaud, Stèles à inscriptions néopuniques de Maktar, vol. 1 : Corpus des antiquités phéniciennes et puniques, France 3/Tunisie 1, Paris, 2015.
Fantar, 1986 Mhamed Hassine Fantar, « Nouvelles stèles à épigraphes néopuniques de Mididi », Semitica, no 36, 1986, p. 25‑42.
Bertrandy et al., 1987 François Bertrandy, Maurice Sznycer, Annie Caubet, Jeanne Gautier et Jean Marcillet-Jaubert, Les stèles puniques de Constantine, Paris, 1987 ; Berthier et Charlier, 1955 André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol.
Notamment dans la documentation néo-assyrienne, voir Benz, 1972 Frank L. Benz, Personal Names in the Phoenician and Punic Inscriptions: A Catalog, Grammatical Study and Glossary of Elements, Rome, 1972, p. 312‑313.
Dunand, 1950 Maurice Dunand, Fouilles de Byblos, t. II : 1933-1938, Paris, 1950, n⁰ 7765.
Zadok, 1978 Ran Zadok, « Phoenicians, Philistines, and Moabites in Mesopotamia », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, no 230, 1978, p. 57‑65, p. 58.
Cowley, 1923 Arthur Ernest Cowley (éd.), Aramaic Papyri of the Fifth Century B.C., Oxford, 1923, n⁰ 59, p. 163.
C’est le cas de l’inscription El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol 20 et peut-être de la stèle El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol 64 (où il est question d’un Baʿal). L’inscription RES 327 pourrait également être ajoutée, bien que la traduction du terme QDŠ soit débattue.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol 25.
Le terme BT peut aisément être traduit par « dynastie » dans le cadre d’une inscription royale (Jean et Hoftijzer, 1954-1960 Charles-François Jean et Jacob Hoftijzer, Dictionnaire des inscriptions sémitiques de l’ouest, Leyde, 1954-1960, « byt2 »).
Pour plus de détails et d’autres types de représentations identifiées, voir, par exemple, Niehr, 2008 Herbert Niehr, « Baal Hammon », in Iconography of Deities and Demons: Electronic Pre-Publication [en ligne], 2008 (https://www.religionswissenschaft.uzh.ch/idd/prepublications/e_idd_baal_hammon.pdf, consulté le 15 janvier 2024) ; Fantar, 1993 Mhamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, Tunis, 1993, p. 278‑285.
Cela n’est pas sans rappeler les fonctions attribuées à Kronos ou Saturne.
Certains datent cet objet du viie-vie siècle. Voir Picard, 1970 Colette Picard « Victoires et trophées puniques », Studi Magrebini, no 3, 1970, p. 55‑72, p. 69.
Cintas, 1947 Pierre Cintas, « Le sanctuaire punique de Sousse », Revue africaine, no 91, 1947, p. 1‑80, p. 13‑19.
Merlin, 1910 Alfred Merlin, Le sanctuaire de Baal et de Tanit près de Siagu, Paris, 1910, p. 17.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol grec 3 = KAI 176.
Sophocle, fragment n⁰ 126, in Hugh Lloyd-Jones (éd. et trad.), Sophocles. Fragments, vol. 3, Cambridge (Mass.), 1996, p. 50-51.
Concernant la présence de Saturne en Afrique, le travail de Marcel Leglay est toujours une référence inégalée (Leglay, 1961 Marcel Leglay, Saturne africain. Monuments, t. I : Afrique proconsulaire, Paris, 1961 ; Leglay, 1966 Marcel Leglay, Saturne africain. Histoire, t. I : Numidie, Maurétanies, Paris, 1966 ; Leglay, 1988 Marcel Leglay, « Nouveaux documents, nouveaux points de vue sur Saturne africain », in Carthago : Acta Colloquii Bruxellensis habiti diebus 2 et 3 mensis Maii anni 1986, coll. « Studia Phoenicia », no 6, Louvain, 1988, p. 187-237). Plus récemment, voir D’Andrea, 2017b Bruno D’Andrea « De Baal Hammon à Saturne, continuité et transformation des lieux et des cultes (iiie siècle av. J.-C. - iiie siècle apr. J.-C.) », Fondation Maison des sciences de l’homme – Working Papers, no 125, 2017 ; Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, p. 25‑64.
Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, p. 37‑38.
Cadotte, 2007 Alain Cadotte, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leyde et Boston, 2007, p. 43‑44. L’auteur reconnaît deux phases : une première au iie siècle de notre ère, durant laquelle les épithètes de la divinité romaine sont celles de la divinité punique, et une seconde à partir du iiie siècle, où Saturne s’en voit octroyer de nouvelles. À propos des différents titres portés par Saturne, voir Leglay, 1966 Marcel Leglay, Saturne africain. Histoire, t. I : Numidie, Maurétanies, Paris, 1966, p. 107‑131.
D’Andrea, 2014 Bruno D’Andrea, I tofet del Nord Africa dall’età arcaica all’età romana (viii sec. A. C. - ii sec. D. C.), Pise et Rome, 2014, p. 285‑286.
D’Andrea, 2014 Bruno D’Andrea, I tofet del Nord Africa dall’età arcaica all’età romana (viii sec. A. C. - ii sec. D. C.), Pise et Rome, 2014, p. 154‑168.
C’est également l’avis d’André Caquot, qui écrit dans une recension de l’ouvrage de Paolo Xella : « C’est un peu une gageure que de présenter une thèse cohérente et plausible sur une de ces divinités sémitiques connues seulement par des références épigraphiques laconiques, une iconographie pauvre et incertaine, des interpretationes très peu explicites […]. » (Caquot, 1991 André Caquot, « P. Xella. Baal Hammon. Recherches sur l’identité et l’histoire d’un dieu phénico-punique », Revue de l’histoire des religions, no 208, fasc. 4, 1991, p. 442‑444, p. 442.)
Voir, infra dans le présent ouvrage, Index épigraphique.