1essai3_p_0Des stèles dédiées aux divinités Tanit et Baal Hammon apparaissent dans des collections privées à partir de 1817 sans que la provenance archéologique et l’origine de ces ex-voto ne soient précisément connues1. Néanmoins, l’existence d’une aire sacrée est pressentie avant la découverte officielle du tophet plus d’un siècle après, en 1921 (fig. 3-1). Le plus souvent mutilées, les stèles sont rendues au jour isolées, en petits groupes ou en amas considérables, à l’occasion de fouilles clandestines, à la faveur de constructions nouvelles, ou encore à la suite d’orages violents. La carte publiée dans le CIS2 signale les principaux gisements de stèles (fig. 3-2). En ce qui concerne la mission d’Héron de Villefosse et la collection Marchant, nous ne pouvons apporter plus de précisions que nous ne l’avons fait dans la partie précédente du fait de l’absence de provenances. Quant à la mission du comte Maurice d’Irisson d’Hérisson (1839-1898) à Utique, malgré les contextes de découverte précis mentionnés dans la publication3, nous ne pouvons lui accorder l’importance qu’elle aurait méritée si les faits relatés avaient été réels. Évariste Pricot de Sainte-Marie (1843-1899), puis Ernest Babelon (1854-1924) et Salomon Reinach (1858-1932) sont les premiers archéologues à avoir documenté les contextes de découverte de ces ex-voto et c’est par leurs interprétations que nous commencerons ce chapitre avant d’élargir l’horizon aux hypothèses plus récentes.
Contextes de découverte et interprétations d’après Sainte-Marie
2essai3_p_1Au rythme des travaux des champs et des fêtes religieuses, Sainte-Marie effectue ses fouilles à Carthage, le long de la via Caelestis, entre l’ancien forum et la chapelle Saint-Louis de Carthage. Les excavations ont lieu en différents points4 (fig. 3-3). Le 25 août 1874, les fouilles commencent entre la chapelle Saint-Louis et la côte, à l’emplacement du Forum (lettre A sur ce plan), en suivant « le récit d’Arabes qui avaient affirmé y avoir découvert, dans le temps, plusieurs inscriptions puniques5 ». Sainte-Marie concentre sa recherche d’inscriptions sur cette parcelle du quartier de Dermech où, d’une part, l’archéologue britannique Nathan Davis (1812-1882) avait, entre 1856 et 1858, mis au jour une centaine de stèles aujourd’hui conservées au British Museum6, et où, d’autre part, Sidi Mohamed ben Mustapha Khaznadar avait découvert en 1866 plus de soixante-dix stèles qui avaient rejoint sa collection dans son palais7.
3essai3_p_2Au bout de trois jours de travail, après avoir creusé à un mètre de profondeur sur une largeur de un mètre cinq centimètres, et sur une longueur de trois mètres, je mis au jour vingt stèles votives dont trois seulement portaient une inscription ; les dix-sept autres offraient des dessins représentant une main, une amphore, le disque de la lune, des personnages tracés géométriquement, des colonnes, des palmiers, des moutons, etc. À première vue je compris que j’étais dans les ruines d’un temple d’une divinité carthaginoise ou au milieu de ses débris : les nombreuses formes d’ex-voto que j’avais devant moi étaient semblables à celles que j’avais relevées précédemment dans les collections de Tunis, de la Manouba, etc. Qui sait si ces dernières ne provenaient pas du même endroit8 ?
4essai3_p_3Le point A9 se révèle de très loin le plus fructueux en stèles puniques, tandis que les points B et C en livrent une cinquantaine, les points D et E10 quelques-unes seulement et les points F, G11 (au pied des citernes), K, L, P et R aucune. C’est également le cas de la nécropole de la colline de Gammart (point N) ou encore du temple de la Mémoire (point M), qui avait déjà été fouillé par Nathan Davis pour le compte du British Museum en 1858. Quant au point H12, s’il n’est pas important pour les stèles, il est néanmoins très intéressant pour les découvertes de sculptures romaines13. Sans le savoir, Sainte-Marie avait découvert l’emplacement du Sérapéum de Carthage.
5essai3_p_4Les vues en coupe des sites fouillés sont publiées de manière très succincte14. Au point A, dont la profondeur atteint neuf mètres, les stèles puniques sont découvertes sur plusieurs niveaux, au sein de trois chambres positionnées parallèlement les unes aux autres et autour d’un puits15. « La nature des matériaux rencontrés jusqu’ici et l’appareil des murs me firent comprendre que je démolissais une maison ou un édifice construit par les Romains avec des décombres provenant du dernier siège de Carthage16. » Sainte-Marie pense que ces stèles ont été prises dans un temple voisin.
6essai3_p_5L’ensemble des découvertes laisse alors croire qu’un ou plusieurs sanctuaires ont dû exister le long du littoral, en particulier dans le quartier de Dermech. Or cette interprétation est contredite quelques années plus tard par Babelon et Reinach.
Contextes de découverte et interprétations d’après Babelon et Reinach
7essai3_p_6Babelon et Reinach indiquent avoir effectué « une tranchée au lieu-dit Feddan el-Behim, “le champ de l’âne”, là où M. de Sainte-Marie avait découvert dix ans auparavant les nombreuses stèles puniques conservées à la Bibliothèque nationale17 ». Les deux archéologues reviennent sur le contexte de découverte qui avait été décrit par Sainte-Marie :
8essai3_p_7Les stèles puniques découvertes à Feddan el-Behim, dans le terrain déjà exploité par M. de Sainte-Marie, se sont rencontrées principalement à des profondeurs variant de 2 à 6 mètres, non pas encastrées dans des murs récents, comme l’a dit M. de Sainte-Marie, mais toujours mêlées à la terre, de manière à former avec elle comme des talus qui pouvaient donner l’impression de murs véritables lorsque les fouilles étaient pratiquées en mine. Aucune stèle ne porte la moindre trace de ciment, et nous avons pu nous assurer qu’il en est de même pour celles que M. de Sainte-Marie a rapportées à Paris. La grande tranchée que nous avons ouverte à l’endroit où l’on a découvert ces ex-voto présente un grand nombre de murs de diverses époques : aucun de ceux que nous avons examinés ne contenait une seule stèle. Les ex-voto recueillis en 1885 près du port militaire, au cours des fouilles qui ont malheureusement été remblayées, n’avaient pas été employés non plus dans des constructions d’époque romaine. Nous croyons devoir insister sur ce fait, parce que l’erreur commise par M. de Sainte-Marie a facilement trouvé créance et pourrait conduire à des conclusions erronées18.
9essai3_p_8Les fouilles de Babelon et Reinach dans une tranchée de cinquante-cinq mètres de longueur, treize mètres de largeur et près de neuf mètres de profondeur en certains points19 aident à mieux comprendre le contexte de découverte des stèles de Sainte-Marie :
10essai3_p_9De grands talus présentant l’aspect de murs où les pierres n’étaient pas unies avec du ciment, mais simplement empilées pêle-mêle ou séparées par une mince couche de terre ; la plupart de ces pierres étaient des ex-voto puniques. On eût dit un monte Testaccio où les stèles tenaient lieu de tessons, formé à une époque inconnue par la mise au rebut d’une quantité d’ex-voto brisés en morceaux ou éraflés par des chocs violents20.
11essai3_p_10Le plan et la coupe de la tranchée21 sont présentés de manière plus détaillée que dans l’ouvrage de Sainte-Marie.
12essai3_p_11Pour Babelon et Reinach, « il y a lieu de croire que ces fragments proviennent d’un même endroit, situé entre Byrsa et les ports, et le jour où on pourra le déterminer, y instituer des recherches scientifiques, une nouvelle ère commencera sans doute pour l’archéologie phénicienne22 ». L’intuition des deux archéologues était bonne.
Questions de provenance et d’origine
13essai3_p_12En décembre 1921, un champ de stèles est repéré dans le quartier des ports23, après que la célèbre stèle dite « du prêtre à l’enfant » (fig. 3-4) a été proposée à Paul Gielly. Appelé d’abord « sanctuaire de Tanit », puis, sous la double caution de la Bible et de Gustave Flaubert, « tophet de Salammbô », le site est exploré à partir du mois de janvier 192224. Cette découverte est essentielle et connaît un retentissement dans le monde savant25. Des campagnes de fouilles se succèdent en certains points du site, dirigées par François Icard en 1922 (fig. 3-5 et fig. 3-6), Byron Khun de Prorok et Jean-Baptiste Chabot en 1924, Francis Willey Kelsey en 1925, Gabriel-Guillaume Lapeyre de 1934 à 1936, Pierre Cintas de 1944 à 1947, puis de 1975 à 1979 par Lawrence Stager. Les fouilles reprennent en 2015 sous la direction d’Imed ben Jerbania.
14essai3_p_13L’exploration du site révèle quatre niveaux d’occupation entre le viiie et le iie siècle av. J.-C., composés d’un empilement d’urnes cinéraires surmontées de cippes et de stèles de typologies différentes selon la chronologie (fig. 3-7). En raison de leur similitude avec ces découvertes in situ, la plupart des stèles éparses mises au jour jusque-là sont intuitivement rattachées à cet espace de culte qui était régulièrement pillé. Quant à l’origine des stèles dégagées de manière massive dans le quartier de Dermech, à mille deux cents mètres à vol d’oiseau du tophet, dans un premier temps par Sainte-Marie, puis par Babelon et Reinach, la communauté savante se montre divisée. Pour certains26, elles proviennent d’un sanctuaire distinct du tophet, contemporain de sa strate la plus récente (iiie-iie siècle av. J.-C.). Pour d’autres27, au contraire, toutes les stèles découvertes au xixe siècle proviennent du site du tophet.
15essai3_p_14En objectivant les données du problème, en procédant à une analyse quantifiée des monuments des deux ensembles concernés, à savoir les stèles mises au jour à Dermech et les stèles découvertes dans le tophet, en sélectionnant des critères de nature typologique, épigraphique et iconographique, l’étude d’Hélène Bénichou-Safar28 aboutit à une conclusion tout d’abord de nature chronologique. Les stèles de Dermech s’inscrivent dans le prolongement des stèles mises au jour dans le tophet29. Datables des dernières années précédant la chute de Carthage, elles proviennent donc soit du tophet, dont elles constitueraient la couche supérieure, soit d’un sanctuaire de Dermech de même nature. Or, du fait qu’aucun ex-voto n’ait jamais été découvert in situ dans le secteur de Dermech, que les stèles de Sainte-Marie apparaissent privées de leur base alors que de nombreux talons de stèles ont été retrouvés fichés en terre dans le tophet, et du fait que toutes les stèles soient dédiées aux mêmes divinités, l’étude penche en faveur du tophet. Le rattachement des stèles de Sainte-Marie au tophet de Salammbô (voir fig. 3-8) est l’hypothèse la plus couramment admise30 et reste fondée tant que les découvertes dans le quartier de Dermech et ailleurs sur le site de Carthage ne révèlent pas de manière certaine d’autres sanctuaires évoqués par les inscriptions lapidaires31.
16essai3_p_15La question de l’origine des stèles de Sainte-Marie, d’une part, et de Babelon et Reinach, d’autre part, ressurgit en 1990 après la découverte par Friedrich Rakob, dans le « quartier Didon », dans la rue Ibn-Chabâat, à cinquante mètres de la tranchée de Feddan el-Behim, des vestiges d’un édifice public monumental32 et de nombreux objets33. La découverte de plus de cinq mille sceaux de papyrus avec des iconographies pour la plupart égyptiennes et grecques révèle l’existence d’archives qui pourraient confirmer l’interprétation religieuse de ce complexe34 que Rakob associe à la favissa voisine, découverte un siècle plus tôt avec trois mille stèles votives35.
17essai3_p_16Au vu de ces découvertes, que pouvons-nous dire de la favissa de Feddan el-Behim remplie de stèles ? Il est certain que la dernière phase d’occupation du tophet (entre 300-275 et 146-125 av. J.-C.) est particulièrement bouleversée et caractérisée selon Bénichou-Safar par un sol encombré de débris, souvent marqué par l’action du feu, de très nombreux monuments arasés, brisés, renversés, déplacés et entassés36. Les fouilles menées depuis 2015 par Imed ben Jerbania et son équipe pourront certainement apporter des indications sur cette dernière phase d’occupation du site et sa destruction. Par ailleurs, la pratique de l’enfouissement est bien attestée dans le monde punique, sans que l’aménagement des favissae soit nécessairement lié à un événement belliqueux37. Au sein même de l’aire sacrée carthaginoise, dans la propriété du docteur Carton, le père Lapeyre38 met au jour en 1934 une favissa qui contient un millier de stèles datant aussi de la dernière époque du tophet, entre les stèles des fouilles d’Icard (strate D) et de Cintas (strates C et D)39. La fermeture de cette fosse dans l’aire cultuelle semble donc avoir été accomplie avant 146 av. J.C.40 Cette pratique de l’enfouissement de stèles de tophet dans le sanctuaire est également attestée sur le site d’El-Hofra41 à Constantine (Algérie). Le tophet de Salammbô a sans nul doute été affecté par les événements de 146 av. J.-C.42, avec une fréquentation sporadique dans la ou les deux décennies qui suivent la chute de Carthage. Dans ce contexte, une partie des stèles offertes à la fin du iiie et dans la première moitié du iie siècle, et donc en place en 146 av. J.-C., aurait pu être transportée par les fidèles dans un geste de piété et de protection, sur un site qui revêtait probablement un sens particulier pour les Anciens, et pourquoi pas en lien avec l’édifice monumental mis au jour par Rakob.
18essai3_p_17Considéré à la lueur des témoignages de la tradition littéraire classique43, biblique44 et moderne45, le tophet de Carthage a longtemps été tenu pour le théâtre de sacrifices (rite molk) d’enfants offerts au dieu Baal Hammon et à « Tanit face de Baal ». Avec ses milliers d’urnes46 et d’ex-voto de pierre, il offre la plus spectaculaire illustration de ce type de sanctuaires47 à ciel ouvert connue en Méditerranée centrale et occidentale. La question des sacrifices d’enfants a largement été commentée, revue et nuancée48 à la lecture et relecture des découvertes archéologiques, ostéologiques et archéozoologiques.
19essai3_p_18Que les stèles aujourd’hui conservées au Louvre proviennent du tophet de Salammbô (fig. 3-8) ou non, elles sont dédiées aux mêmes divinités, Baal Hammon et Tanit, et présentent les mêmes formules dédicatoires. Découvertes en dehors de leur contexte initial, elles ne sont bien évidemment pas ou plus associées aux urnes cinéraires. Si les urnes témoignent de l’exécution du rite, les stèles sont quant à elles des marqueurs votifs et, comme les inscriptions l’indiquent explicitement, c’est par elles que les fidèles remercient les dieux d’avoir accueilli leurs prières ou encore leur demandent une grâce.
Humbert, 1821 Jean-Émile Humbert, Notice sur quatre cippes sépulcraux et deux fragments découverts en 1817 sur le col de l’ancienne Carthage, La Haye, 1821, p. 2.
Hérisson, 1881 Maurice d’Irisson d’Hérisson, Relation d’une mission archéologique en Tunisie, Paris, 1881, p. 143 : « […] à un mètre de profondeur et en pleine terre les ouvriers trouvent une épingle […]. Les ouvriers trouvent également une pierre de 50 centimètres de long sur 15 de large, se terminant en pointe par en haut […] » ; p. 178 : « Près de la maison, toujours dans la nécropole, on découvre quatre stèles portant chacune un bas-relief, semblables à celles que nous avons trouvées précédemment […] » ; p. 191 : « Il est à remarquer que bien que trouvées dans un cimetière, la plus grande partie de ces épigraphes n’est pas funéraire et se compose d’ex-voto qui ont dû être consacrés dans le temple de Tanit et de Baal-Hamon situé sur l’acropole, à l’exception d’une dédiée à Aden le Lybien, dont le sanctuaire exploré par nous devait se trouver au-dessous et au nord du précédent. Ces stèles ont dû être jetées aux gémonies par ordre de Galla Placidia avec tout le mobilier des temples païens convertis en cimetière, et c’est dans ces sortes de voirie ou de charnier que nous avons fouillé. »
L’Académie demande un croquis représentant l’emplacement des diverses fouilles opérées par Sainte-Marie jusqu’au 1er janvier 1875 : CRAIBL, séance du 21 mai 1875 Séance du 21 mai 1875, CRAIBL, 19e année, no 2, 1875, p. 103 (envoi de cent estampages de stèles ou inscriptions puniques nos 1601-1700 et deux cents nouveaux estampages de stèles nos 1701-1900). Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 9 : « Plan partiel de Carthage indiquant en lettres capitales les fouilles de M. de Sainte-Marie ».
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 11.
Mendleson, 2003 Carol Mendleson, Catalogue of the Punic Stelae in the British Museum, Londres, 2003.
Voir, supra dans le présent ouvrage, II, « Missions archéologiques et collections » : « Les stèles du palais de La Manouba », paragraphes II. §33 et suivants.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 11.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 31, coupe de la fouille A. Dans Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 36, cette coupe est qualifiée d’inexacte.
Le point E a livré vingt-six inscriptions puniques et des fragments de sculptures d’époque romaine.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 14 : « Quelques-unes des inscriptions puniques, déposées au jardin de la Manouba, auraient été découvertes dans cette tranchée » (au pied des citernes), point G.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 18-19.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 22-24, fig. p. 23 : un pied d’homme de marbre blanc chaussé d’une sandale, un hermès, une tête d’Apollon, des inscriptions grecques et latines et un portrait en pied en marbre de l’impératrice Sabine en six fragments presque complet.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 31.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 12.
Sainte-Marie, 1884 Évariste-Charles Pricot de Sainte-Marie, Mission à Carthage, Paris, 1884, p. 13.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 8.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 10-11. D’après le registre conservé au cabinet du Corpus de l’AIBL (boîte 20) : trois cent trente stèles épigraphiées et deux cent cinquante-trois stèles anépigraphes proviennent de la troisième tranchée (d’après Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 8-9), dite « tranchée arabe » sur les fiches. La stèle anépigraphe n⁰ 46 du registre avec poisson provient de la « seconde tranchée » dite « du Cardinal » sur le plan du registre, et les stèles 47 et 48 ont été trouvées dans la seconde tranchée et le bord de mer (fouille Nicolas sur le plan). Sur le désir exprimé par le cardinal Lavigerie, une partie des stèles mises au jour par les deux archéologues ont été laissées au musée Saint-Louis. Elles ont ensuite été encastrées dans les murs autour de la chapelle.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 36.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 37.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, pl. V.
Reinach et Babelon, 1886 Salomon Reinach et Ernest Babelon, « Recherches archéologiques en Tunisie (1883-1884) », Bulletin archéologique. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1886, p. 4-78, p. 40.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 1-2 au sujet de la découverte du site et de la première fouille dès le mois de janvier 1922, à l’initiative de ses deux inventeurs Paul Gielly et François Icard. Lancel, 1992 Serge Lancel, Carthage, Paris, 1992, p. 247-276, pour une synthèse sur le tophet.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 25, fig. 1 : tableau récapitulatif des différentes campagnes de fouilles dans le tophet de Carthage.
CRAIBL, séance du 11 août 1922 Séance du 11 août 1922, CRAIBL, 66e année, 1922, no 4, p. 281-282 (Poinssot Louis et Lantier Raymond, « Un sanctuaire de Tanit récemment trouvé à Carthage », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 66e année, no 4, 1922, p. 281-282) ; CRAIBL, séance du 18 août 1922 Séance du 18 août 1922, CRAIBL, 66e année, no 4, 1922, p. 296-297 (M. le Secrétaire Perpétuel donne lecture de la dernière partie du mémoire de MM. L. Poinssot et R. Lantier sur le sanctuaire de Tanit à Carthage. En s'appuyant sur des antiquités du même ordre découvertes en Sicile, les auteurs cherchent à dater les stèles et vases qu'ils ont retrouvés eux-mêmes dans leurs fouilles).
Carton, 1923 Louis Carton, La beauté des ruines de Carthage, Paris, 1923, p. 333 et 337 ; Hours-Miédan, 1951 Madeleine Hours-Miédan, « Les représentations figurées sur les stèles de Carthage », Cahiers de Byrsa, t. I, 1951, p. 15-160, pl. I-XXXIX, p. 16, 18, 21, 54 et 69.
Picard, 1954-1955 Colette Picard, Catalogue du musée Alaoui, Tunis, 1954-1955, p. 215 ; Bisi, 1967 Anna Maria Bisi, Le stele puniche, Rome, 1967, p. 59.
Bénichou-Safar, 1989 Hélène Bénichou-Safar, « Les stèles dites de “Sainte-Marie” à Carthage », in Hubert Devijver et Edward Lipiński (dir.), Punic Wars: Proceedings of the Conference Held in Antwerp from the 23th to the 26th of November 1988, coll. « Studia Phoenicia », no 10, Louvain, 1989, p. 353-365. Choix des stèles de référence : stèles de Sainte-Marie et stèles du tophet des strates supérieures de la fouille de F. Icard en 1922 et 1923 et de P. Cintas en 1940 ; choix de quinze critères de référence.
Bénichou-Safar, 1989 Hélène Bénichou-Safar, « Les stèles dites de “Sainte-Marie” à Carthage », in Hubert Devijver et Edward Lipiński (dir.), Punic Wars: Proceedings of the Conference Held in Antwerp from the 23th to the 26th of November 1988, coll. « Studia Phoenicia », no 10, Louvain, 1989, p. 353-365, p. 359-363 : mise en évidence d’une évolution typologique continue des stèles : Icard-strate C, Icard-strate D, Cintas, Sainte-Marie. Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 146-147 : étude des stèles de la dernière phase d’occupation du tophet tant du point de vue iconographique que du point de vue typologique et technique, avec notamment des dimensions.
D’Andrea, 2017a Bruno D’Andrea, « La guerre et le sanctuaire, la guerre dans le sanctuaire. Traces d’abandon, de destruction et de spoliation dans les aires de culte phéniciennes et puniques en Méditerranée centrale (vie-iie s. av. J.-C.), in Tahar Mohamed (dir.), Guerre et religion dans le monde punique. À la mémoire de Alia Krandel-Ben Younès, Tunis, 2017, p. 257-296, p. 282, note 110.
RES 17 : inscription punique évoquant la construction de nouveaux sanctuaires à Astarté et à Tanit du Liban ; Berger, 1898 Philippe Berger, « Inscription dédicatoire des sanctuaires d’Astarté et Tanit à Carthage », Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale, no 5, 1898, p. 11-25.
Rakob, 1990 Friedrich Rakob (dir.), Karthago. Die deutschen Ausgrabungen in Karthago, t. I, Mayence, 1990 ; Rakob, 1991a Friedrich Rakob, « Ein punisches Heiligtum in Karthago und sein römischer Nachfolgebau. Erster Vorbericht », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts – Römische Abteilung, no 98, 1991, p. 33-80 et pl. III-XXVII (pour la traduction française, voir Rakob, 1997) ; Rakob, 1998 Friedrich Rakob, « Cartago. La topographïa de la ciudad pûnica. Nuevas investigaciones », Cuadernos de Arqueología Mediterránea, no 4, 1998, p. 14-46, p. 30, fig. 9 pour la reconstitution du sanctuaire punique au iie siècle av. J.-C. ; Laporte, 2008 Jean-Pierre Laporte, « Maquette de bateau punique et topographie de Carthage », in Lieux de cultes : aires votives, temples, églises, mosquées. IXe Colloque international sur l’histoire et l’archéologie de l’Afrique du Nord antique et médiévale (Tripoli, 19-25 février 2005), Paris, 2008, p. 37-46, p. 42-44 ; Flügel et Dolenz, 2018 Christof Flügel et Heimo Dolenz, « Carthage, rue Ibn Chabâat (“quartier Didon”) : le développement urbanistique de la période punique ancienne à la période punique tardive », Antiquités africaines, no 54, 2018, p. 27-39 (https://doi.org/10.4000/antafr.845, consulté le 2 novembre 2023), pour une synthèse sur le développement urbanistique dans le « quartier Didon ».
Rakob, 1997 Friedrich Rakob, « Un temple punique à Carthage et l’édifice qui lui succède à l’époque romaine. Premier rapport préliminaire », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 16-17, 1997, p. 53-82 (traduction de Rakob, 1991a), p. 63 pour les vestiges et le mobilier ; Rakob, 1998 Friedrich Rakob, « Cartago. La topographïa de la ciudad pûnica. Nuevas investigaciones », Cuadernos de Arqueología Mediterránea, no 4, 1998, p. 14-46, pl. VII-IX pour les illustrations des fragments monumentaux, éléments architectoniques, protomé féminin en terre cuite de la fin de la période archaïque, cinq mille sceaux égyptiens, étrusques, puniques, grecs des vie et ve siècles av. J.-C., objets égyptiens en bronze, amulettes égyptiennes et égyptisantes, thymiatères, statues votives, dont la tête d’un temple boy ; Redissi, 1991 Taoufik Redissi, « Les empreintes de sceaux égyptiens et égyptisants de Carthage », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 12, 1991, p. 13-24 ; Redissi, 1999 Taoufik Redissi, « Étude des empreintes de sceaux de Carthage », in Friedrich Rakob (dir.), Karthago. Die deutschen Ausgrabungen in Karthago, t. III, 1999, p. 4-92 ; Redissi, 2002 Taoufik Redissi, « Les objets égyptiens et égyptisants en provenance des fouilles dans le secteur de la rue Ibn-Chabâat, à Carthage Dermech », Revue des études phéniciennes-puniques et des antiquités libyques, t. XII, 2002, p. 109-143.
Sur l’identification du temple, voir la courte synthèse dans Laporte, 2008 Jean-Pierre Laporte, « Maquette de bateau punique et topographie de Carthage », in Lieux de cultes : aires votives, temples, églises, mosquées. IXe Colloque international sur l’histoire et l’archéologie de l’Afrique du Nord antique et médiévale (Tripoli, 19-25 février 2005), Paris, 2008, p. 37-46, p. 44 ; D’Andrea, 2017a Bruno D’Andrea, « La guerre et le sanctuaire, la guerre dans le sanctuaire. Traces d’abandon, de destruction et de spoliation dans les aires de culte phéniciennes et puniques en Méditerranée centrale (vie-iie s. av. J.-C.), in Tahar Mohamed (dir.), Guerre et religion dans le monde punique. À la mémoire de Alia Krandel-Ben Younès, Tunis, 2017, p. 257-296, p. 280.
Rakob, 1997 Friedrich Rakob, « Un temple punique à Carthage et l’édifice qui lui succède à l’époque romaine. Premier rapport préliminaire », Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage, no 16-17, 1997, p. 53-82 (traduction de Rakob, 1991a), p. 61.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 100.
D’Andrea, 2017a Bruno D’Andrea, « La guerre et le sanctuaire, la guerre dans le sanctuaire. Traces d’abandon, de destruction et de spoliation dans les aires de culte phéniciennes et puniques en Méditerranée centrale (vie-iie s. av. J.-C.), in Tahar Mohamed (dir.), Guerre et religion dans le monde punique. À la mémoire de Alia Krandel-Ben Younès, Tunis, 2017, p. 257-296 sur les traces d’abandon, de destruction et de spoliation dans les aires de culte phéniciennes et puniques en Méditerranée centrale et plusieurs exemples de favissae, et p. 280-283 sur la destruction de Carthage.
Lapeyre, 1935 Gabriel-Guillaume Lapeyre, « Fouilles récentes à Carthage », CRAIBL, 79e année, no 1, 1935, p. 81-87, p. 83 : « Sans nul doute, nous sommes ici en présence d’une favissa du sanctuaire de Tanit, analogue à celle que Sainte-Marie avait trouvée à Dermech. On a enfoui à cet endroit d’anciens ex voto pour en ériger de nouveaux à leur place dans le sanctuaire. La plupart ont été brisés, intentionnellement semble-t-il, en deux, quelquefois en plusieurs morceaux. Ils n’ont pas été jetés au hasard dans cette fosse, mais entassés régulièrement, les uns au-dessus des autres, le plus grand nombre a été trouvé en deux ou trois rangées, sous une espèce de chemin, orienté du Nord au Sud et recouvert au milieu de trois couches de matières, la couche supérieure formée d’un ciment bleuté très dur. »
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 146-147 et 190-193.
D’Andrea, 2017a Bruno D’Andrea, « La guerre et le sanctuaire, la guerre dans le sanctuaire. Traces d’abandon, de destruction et de spoliation dans les aires de culte phéniciennes et puniques en Méditerranée centrale (vie-iie s. av. J.-C.), in Tahar Mohamed (dir.), Guerre et religion dans le monde punique. À la mémoire de Alia Krandel-Ben Younès, Tunis, 2017, p. 257-296, p. 282.
El-Hofra voir André Berthier et René Charlier, Le sanctuaire punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955, 2 vol 6.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 134-137 ; D’Andrea, 2014 Bruno D’Andrea, I tofet del Nord Africa dall’età arcaica all’età romana (viii sec. A. C. - ii sec. D. C.), Pise et Rome, 2014, p. 67-68.
La Bible condamne le rituel de « passage » des enfants par le feu qui était pratiqué dans la vallée de Ben-Hinnom, dans un endroit appelé « tophet » : Ancien Testament, Jérémie, 7, 31-32 ; II Rois, 23, 10.
Flaubert, Salammbô ; Gutron, 2008 Clémentine Gutron, « La mémoire de Carthage en chantier : les fouilles du tophet Salammbô et la question des sacrifices d’enfants », L’Année du Maghreb, no 4, 2008, p. 45-65 (https://doi.org/10.4000/anneemaghreb.427, consulté le 2 novembre 2023) sur le lien entre le roman de Flaubert et l’interprétation du tophet, sur la question des sacrifices humains et les questions identitaires.
Urnes contenant des restes brûlés de tout petits enfants souvent mêlés de cendres animales et de menues offrandes : minuscules bijoux ou amulettes. L’urne AO 8668, actuellement conservée au Louvre, contenant des ossements, provient des fouilles d’Icard dans le tophet de Carthage ; elle a été offerte au musée en 1923 par Jaubert de Bénac.
D’Andrea et Giardino, 2009 Bruno D’Andrea et Sara Giardino, « Le tophet : où et pourquoi. L’identité phénicienne, le cercle de carthage et la phase tardo-punique », in Ahmed Ferjaoui et Taoufik Redissi, La vie, la mort et la religion dans l'univers phénicien et punique : actes du VIIe Congrès international des études phéniciennes et puniques (Hammamet, 9-14 novembre 2009), vol. 3 : La mort, la religion, Tunis, 2019, p. 1519-1551 pour une synthèse sur ce type de sanctuaire et leur origine.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 171 pour la pratique occasionnelle du sacrifice humain par les Carthaginois ; Xella, 2017 Paolo Xella, « Pourquoi tous ces enfants ? Quelques réflexions sur les sanctuaires infantiles à incinération de tradition phénicienne (“tophet”) », Pallas, no 104, 2017, p. 345-357 pour des remarques générales concernant l’interprétation du phénomène tophet à la lumière des débats récents et notamment sur le lien entre la déposition de l’urne et l’érection de la stèle. L’interprétation du tophet comme lieu de culte où les nouveau-nés ou les bébés (et des animaux) étaient sacrifiés aux dieux suite à un vœu est, pour l’auteur, compatible avec toutes les sources et fournit des réponses convaincantes à des questions qui resteraient autrement sans explication ; D’Andrea, 2018 Bruno D’Andrea, Bambini nel limbo. Dati e proposte interpretative sur tofet fenici et punice, Rome, 2018 pour la dernière synthèse sur le sujet.