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Notes sur l’état de l’œuvre
cat29_p01962 : nettoyage superficiel, retouches, revernissage ; 1978 : dépoussiérage, masticage, petites retouches. Panneau chanfreiné, couche picturale d’aspect satisfaisant1.
Historique
cat29_p1Comte Widman, château de Wiese, près d’Iglau (Tchéquie) ; August de Ridder, villa Schönberg, près de Kronberg2 ; 1911-1913 : après la disparition de Ridder, tableau en prêt au Städelsches Kunstinstitut de Francfort-sur-le-Main ; 1913 : transporté à Paris par la famille Ridder avec le reste de la collection ; 1914 : la collection est saisie comme bien ennemi par les autorités françaises ; 2 juin 1924 : vente A. de Ridder, lot 18 (expert : Petit) ; acquis à cette vente par André Schoeller, marchand d’art, Paris (39 000 francs3) ; collection Victor Lyon (1878-1963) ; 1961 : donation sous réserve d’usufruit d’Hélène et Victor Lyon au profit de leur fils Édouard ; 1977 : entrée définitive dans les collections du musée.
Bibliographie
cat29_p2Bode, 1913 Wilhelm von Bode, Die Gemäldegalerie des weiland Herrn A. de Ridder in seiner Villa zu Schönberg bei Cronberg im Taunus, Berlin, 1913 (1re édition 1910). , p. 16 ; Glück, 1925-1926 Gustav Glück, « Van Dycks Anfänge. Der Heilige Sebastian im Louvre zu Paris », Zeitschrift für bildende Kunst, vol. 59, Leipzig, 1925-1926, p. 257-264. , p. 257-258 ; Glück, 1931 Gustav Glück, Van Dyck. Des Meisters Gemälde in 571 Abbildungen, Berlin et Stuttgart, coll. « Klassiker der Kunst », 1931. , p. 526 ; Compin, 1978 Isabelle Compin, « La donation Hélène et Victor Lyon », La Revue du Louvre et des musées de France, nº 5-6, Paris, 1978, p. 379-406. , p. 385, et note 10, p. 403 ; Brejon de Lavergnée, Foucart et Reynaud, 1979 Arnauld Brejon de Lavergnée, Jacques Foucart et Nicole Reynaud, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre. I. Écoles flamande et hollandaise, Paris, 1979. , p. 54 ; Rosenberg, 1984 Pierre Rosenberg (dir.), Musée du Louvre. Catalogue de la donation Othon Kaufmann et François Schlageter au département des Peintures, Paris, 1984. , p. 130 ; Larsen, 1988 Erik Larsen, The Paintings of Anthony Van Dyck, Lingen, 1988, 2 vol. , vol. II, nº 240, p. 103 ; Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , I. 48 ; Foucart, 2009 Jacques Foucart, Catalogue des peintures flamandes et hollandaises du musée du Louvre, Paris, 2009. , p. 135 ; Díaz Padrón, 2012a Matías Díaz Padrón, « Un nuevo Van Dyck en la Casa Consistorial de Palma de Mallorca : El Martirio de San Sebastián del Conde de Monterrey », Archivo español de arte, vol. 85, nº 339, Madrid, juillet-septembre 2012, p. 233-250. , fig. 9, p. 241.
1cat29_p3Sans doute une copie tardive d’après le grand format aujourd’hui à Munich.
2cat29_p4Écrivant au début du xxe siècle le catalogue de la collection August de Ridder dans lequel se trouvait alors notre panneau, Wilhelm Bode le trouve « particulièrement charmant » (« besonders reizvoll4 »). Commentant a posteriori la vente Ridder de 1924, Édouard Michel le juge « médiocre5 ». Cette évolution de l’appréciation de notre tableau en moins d’un demi-siècle – évolution sans doute initiée par Gustav Glück au milieu des années 1920 – n’a pas connu de nouveau retournement6. Le tableau est toujours considéré comme peint « d’après » Van Dyck7. Nora De Poorter a d’ailleurs fait, en 2004, la liste des copies (« un nombre considérable ») qui, un temps, passèrent pour des esquisses de l’un des chefs-d’œuvre de Van Dyck, le grand saint Sébastien de l’Alte Pinakothek de Munich : le tableau du Louvre s’y retrouve8 (fig. 29-1).
3cat29_p5Le fait que nous ayons affaire à une copie en manière d’esquisse explique justement qu’il y ait eu confusion, d’autant que la question des esquisses chez Van Dyck est délicate. Le peintre en réalisa fort peu, préférant dans sa jeunesse les tronies, ou têtes de caractères dont certaines destinées à incarner des figures d’apôtres9. L’intense créativité qui s’exprime dans ces œuvres, leur facture brillante, tout à la fois enlevée, sèche et très mûre, l’évident désir de prendre ses distances vis-à-vis des esquisses rubéniennes – le pôle sans lequel il est malaisé de comprendre Van Dyck – détonnent face à la manière correcte et sans axe fort du panneau du Louvre. Qu’il s’agisse d’une copie faite au xviie siècle n’est pas, en droit, impossible, mais il faudrait en chercher l’auteur hors du cercle du prodige. Il est, peut-être, plus raisonnable d’y voir une œuvre bien plus tardive, disant le goût pour Van Dyck au xixe siècle. Le grand saint Sébastien de Munich est d’ailleurs entré dans les collections bavaroises en 1799, le rendant disponible aux copistes.
La collection Ridder était principalement composée de tableaux flamands et hollandais. Ces derniers furent présentés par Ernst Benkard dans un bel article de 1912 (le collectionneur venait de mourir l’année passée) : Ernst A. Benkard, « Die Sammlung de Ridder. Bemerkungen zur Kunst der Holländer des 17. Jahrhunderts », Kunst und Künstler. Illustrierte Monatsschrift für Kunst und Gewerbe, cahier 12, Berlin, 1912, p. 602-609.
Le Figaro artistique, 12 juin 1924, Curiosa, « une vente sensationnelle, la collection A. de Ridder ».
Bode, 1913 Wilhelm von Bode, Die Gemäldegalerie des weiland Herrn A. de Ridder in seiner Villa zu Schönberg bei Cronberg im Taunus, Berlin, 1913 (1re édition 1910). , p. 16.
Texte non daté (documentation du département des Peintures du musée).
Voir Glück, 1925-1926 Gustav Glück, « Van Dycks Anfänge. Der Heilige Sebastian im Louvre zu Paris », Zeitschrift für bildende Kunst, vol. 59, Leipzig, 1925-1926, p. 257-264. , p. 257-258, qui voit le tableau comme copie contemporaine d’après Van Dyck.
Foucart, 2009 Jacques Foucart, Catalogue des peintures flamandes et hollandaises du musée du Louvre, Paris, 2009. , p. 135.
Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , I. 48 : relevons que le tableau du Louvre est présenté comme sur toile ; il s’agit bien d’un panneau. Voir aussi Larsen, 1988 Erik Larsen, The Paintings of Anthony Van Dyck, Lingen, 1988, 2 vol. , vol. II, nº 240 et suivants, dans lequel sont mentionnés d’autres exemples. De passage au musée le 17 juin 1968, Erik Larsen avait déjà jugé l’œuvre une copie – en accord avec Colin Thompson, le 30 septembre 1963 (documentation du département des Peintures).
Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , I. 52-63, ou encore I. 89-98.