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    D’après Antoon Van Dyck

    Déploration sur le corps du Christ mort, ou Le Christ mort pleuré par la Vierge et des anges

    Notes sur l’état de l’œuvre

    cat22_p0En 1788, à « laver et vernir1 » ; divers changements de formats (voir infra) ont dû être accompagnés d’interventions, non documentées ; intervention sur la couche picturale, mai 1955 (Roullet) ; état actuel de présentation hétérogène.

    Historique

    cat22_p1Louis Henri de Loménie, comte de Brienne, avant 1662 (?) ; Everhard Jabach ; acquis par Louis XIV de Jabach (1662 ?)2 ; dans la collection royale en 1683, nº 76 par Charles Le Brun (comme Descente de Croix, sur cuivre3) ; signalé agrandi dans l’inventaire Paillet, 1695 (qui pense le tableau sur cuivre), alors dans le cabinet des médailles, Versailles ; idem dans l’inventaire Bailly, 1709-1710 (sans précision de support), alors placé dans le cabinet proche de la petite galerie du roi à Versailles (où François Lemoyne et Nicolas Lancret l’admirent et désirent de le copier)4 ; relevé entre 1753 et 1766 dans une description des tableaux du roi laissée par Jean-Marc Nattier5 ; en 1760 dans le deuxième cabinet particulier (neuvième pièce) de l’hôtel de la surintendance6 ; remis dans ses dimensions d’origine (avant 1784, date de l’inventaire de Durameau7) ; envoyé au Louvre, 15 Floréal an VI de la République (4 mai 1798), arrivé au musée le 6 Prairial an VI (25 mai 1798)8 ; envoyé au château de Montal durant la Seconde Guerre mondiale (retour en janvier 1946).

    Bibliographie

    cat22_p2Félibien Des Avaux, 1703 Jean-François Félibien Des Avaux, Description sommaire de Versailles ancienne et nouvelle. Avec des figures, Paris, 1703. , p. 114 ; Félibien, [1666-1688] 1725 André Félibien, Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, Paris, 1725, 6 vol. (1re édition 1666-1688). , vol. II ; Toulongeon, 1802-1808 François Emmanuel Toulongeon [d’Emskerque de Toulongeon], Manuel du Muséum français, avec une description analytique et raisonnée de chaque tableau, indiqué au trait par une gravure à l’eau forte, tous classés par écoles, et par œuvre des grands artistes, Paris, 1802-1808, 9 vol. , vol. 6 ; Filhol et Lavallée, 1804-1815 Galerie du musée Napoléon, publiée par Filhol, graveur, et rédigée par Lavallée (Joseph)…, Paris, 1804-1815, 12 vol. , vol. 11, pl. 50, p. 3 ; Landon, 1823-1835 Charles Paul Landon, Annales du musée et de l’école moderne des Beaux-Arts, Paris, 1823-1835 (2e édition), 17 vol. , vol. 9, nº 53 ; Notices Paris, 1825 Notices des tableaux exposés dans la galerie du Musée royal, Paris, 1825. , nº 425 ; Smith, 1829-1842 John Smith, A Catalogue Raisonné of the Works of the Most Eminent Dutch, Flemish and French Painters…, Londres, 1829-1842, 9 vol. dont un supplément. , vol. III, nº 46 ; Villot, 1852 Frédéric Villot, Notice des tableaux exposés dans les galeries du Musée national du Louvre. 2e partie. Écoles allemande, flamande et hollandaise, Paris, 1852. , nº 138 ; Loménie de Brienne, [1662] 1854 Louis Henri de Loménie de Brienne, Ludovicus Henricus Lomenius Briennae comes regi a consiliis actis et epistolis de pinacotheca sua ad Constantinum Hugenium… 1662, réédition sous la direction scientifique de Thomas Victor Arnauldet, Paul Amédée Chéron et Anatole de Montaiglon, Paris, 1854 (1re édition 1662). , p. 8 ; Brunet, 1855 Gustave Brunet, « Observations sur les attributions assignées à divers tableaux du musée du Louvre dans le catalogue de M. Villot », Revue universelle des arts, tome 2, Bruxelles et Paris, 1855, p. 405-418. , p. 417 ; Viardot, 1860 Louis Viardot, Les Musées de France. Paris. Guide et mémento de l’artiste et du voyageur, Paris, 1860 (1re édition 1855). , p. 142 ; Guiffrey, 1882 Jules Guiffrey, Antoine Van Dyck. Sa vie et son œuvre, Paris, 1882. , nº 130, p. 248 ; Bonnaffé, 1884 Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au xviie siècle, Paris, 1884. , p. 44-45 ; Engerand, 1899 Fernand Engerand, Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, publié pour la première fois avec des additions et des notes par Fernand Engerand, Paris, 1899. , p. 256 ; Cust, 1900 Lionel Cust, Anthony Van Dyck. An Historical Study of His Life and Works, Londres, 1900. , nº 36, p. 248 ; Stokes, 1904 Hugh Stokes, Sir Anthony Van Dyck, Londres, 1904. , p. xxvii ; Schaeffer, 1909 Emil Schaeffer, Van Dyck. Des Meisters Gemälde in 537 Abbildungen, Leipzig et Stuttgart, coll. « Klassiker der Kunst », 1909. , nº 97 ; Demonts, 1922 Louis Demonts, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. III. Écoles flamande, hollandaise, allemande et anglaise, Paris, 1922. , nº 1963 ; Glück, 1931 Gustav Glück, Van Dyck. Des Meisters Gemälde in 571 Abbildungen, Berlin et Stuttgart, coll. « Klassiker der Kunst », 1931. , p. 365 ; Salmi, 1955 Mario Salmi (dir.), 100 Opere di Van Dyck (catalogue d’exposition, Gênes, Palazzo dell’Accademia, 1955), Gênes 1955. , nº 70 ; Vey, 1956 Horst Vey, « Anton Van Dycks Ölskizzen », Bulletin des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, nº 5, Bruxelles, septembre 1956, p. 167-208. , note 32, p. 205 ; Sterling, 1960 Charles Sterling (dir.), Exposition de 700 tableaux de toutes les écoles, antérieurs à 1800, tirés des réserves du département des Peintures (catalogue d’exposition, Paris, musée du Louvre, 1960), Paris, 1960. , nº 213 ; Brejon de Lavergnée, Foucart et Reynaud, 1979 Arnauld Brejon de Lavergnée, Jacques Foucart et Nicole Reynaud, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre. I. Écoles flamande et hollandaise, Paris, 1979. , p. 54 ; Brejon de Lavergnée, 1987 Arnauld Brejon de Lavergnée, L’Inventaire Le Brun de 1683. La collection des tableaux de Louis XIV, Paris, coll. « Notes et documents de France, 17 », 1987. , nº 76, p. 147-148 ; Larsen, 1988 Erik Larsen, The Paintings of Anthony Van Dyck, Lingen, 1988, 2 vol. , vol. II, nº A309/3 (et nº 1 039 pour l’original de Munich), p. 513 ; Gautier, [1867] 1994 Théophile Gautier, Guide de l’amateur au musée du Louvre, Paris, 1994 (1re édition 1867). , p. 128 ; Lurie, 1995 Doron J. Lurie (dir.), Van Dyck and his Age (catalogue d’exposition, Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 1995-1996), Tel Aviv, 1995. , nº 24 ; Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , III. 31 (pour l’original de Munich) ; Szanto, 2008 Mickaël Szanto, Le Dessin ou la couleur ? Une exposition de peinture sous le règne de Louis XIV, Genève, 2008. , p. 150 ; Bergeon Langle et Curie, 2009 Ségolène Bergeon Langle et Pierre Curie, Peinture et dessin. Vocabulaire typologique et technique, Paris, 2009, 2 vol. , vol. I, p. 252 ; Foucart, 2009 Jacques Foucart, Catalogue des peintures flamandes et hollandaises du musée du Louvre, Paris, 2009. , p. 133.

    1cat22_p3Objet de désir des « curieux » dès le xviie siècle ; une copie (ancienne) d’après Van Dyck.

    2cat22_p4Cette Déploration sur le corps du Christ mort, ou Le Christ mort pleuré par la Vierge et des anges, est arrivée en France fort tôt. Jean-François Félibien Des Avaux (qui publie dans les dernières années du règne de Louis XIV), décrivant le contenu du cabinet des médailles, à Versailles, en parle avec respect : « […] la decente de Croix de Vandeix qu’on estime beaucoup9. » L’« un des curieux les plus distingués du xviie siècle », Louis Henri de Loménie de Brienne possédait la toile dès avant 166210. Loménie de Brienne décrit en termes saisissants son tableau :

    3cat22_p5« A vergine incaepi, in Christo desino, qui in sinu jacet inconsolabilis matris : nihil flebilius ars erudita Vandickii expressit : plorant angeli, imbre lacrymarum irroratam tellurem crederes ; in tabula moerorem angulus omnis habet. » (« La Vierge tout d’abord, le Christ ensuite, ayant perdu le sens, dans le giron de cette inconsolable mère : rien de plus pathétique ne fut jamais exprimé par l’art de Van Dyck : les anges pleurent, il y a tant de larmes que la terre en paraît couverte de rosée ; tout dans ce tableau est empreint de douleur. »)

    4cat22_p6Cette possession par le comte de Brienne est vraisemblable, mais il importe de noter que c’est une interprétation que de voir, dans le tableau que cite le collectionneur, notre peinture. La pinacothèque de Brienne fut finalement acquise par Everhard Jabach et Richelieu (séparément) ; on retrouve notre tableau chez le premier, première donnée sûre dans la provenance. Le roi l’acquit ensuite (en 1662 ?) ; la Déploration resta dans la collection royale.

    Peinture de Van Dyck représentant la même scène de déploration, inversée et de couleurs plus vives, avec la Vierge éplorée tenant contre elle le corps du Christ mort.
    Fig. 22-1 Antoon Van Dyck, Le Christ mort pleuré par la Vierge et des anges, vers 1628-1630, huile sur panneau, 108,7 × 149,3 cm, Munich, Alte Pinakothek, 606. Photo © BPK, Berlin, dist. RMN-Grand Palais / image BStGS
    Le corps nu et raidi du Christ mort occupe le centre du tableau. Son buste repose contre la Vierge vêtue de bleu qui soutient un des bras du Christ et lève les yeux vers le ciel tout en ouvrant la paume de sa main gauche dans un geste de déploration. La grande croix abattue sur laquelle flotte l’inscription se trouve derrière elle. Deux clous sont représentés au premier plan. À droite, deux grands anges, l’un vêtu de bleu et d’orange, l’autre de rouge, se tiennent devant le corps du Christ et expriment leur douleur. Dans le ciel à gauche, parmi les nuées, des chérubins apparaissent.

    5cat22_p7Notre tableau est une copie, inversée, d’après l’un des chefs-d’œuvre de l’Alte Pinakothek de Munich, datable vers 1628-163011 (fig. 22-1). On y voit le Christ, mort, les lèvres presque noires, dans les bras de la Vierge. Sa pose évoque celle de Dieu, à la voûte de la chapelle Sixtine, ou bien encore un dieu-fleuve antique : ce répertoire était bien connu, par la gravure, de Van Dyck. À main gauche, des anges se lamentent, se tordant les mains suivant la rhétorique gestuelle classique. Deux d’entre eux ont les traits de beaux jeunes gens, un autre est un enfant que l’on distingue à peine. À main droite, des chérubins volettent près de la Vierge. La Croix, abattue, est tombée de biais derrière cette scène de Pietà : dans le tableau allemand, cet élément isole splendidement le Christ et sa mère ; dans la copie au Louvre, l’effet de profondeur est rendu moins justement. Tout au fond, à senestre, on devine ce qui doit être la ville de Jérusalem.

    6cat22_p8La Déploration était admirée de Théophile Gautier. Elle a figuré encore récemment dans une exposition comme « atelier de Van Dyck »12. Toutefois, cette appréciation avait été mise en cause il y a longtemps : Gustav Friedrich Waagen considère ainsi la toile comme une copie dès les années 185013. C’est néanmoins plus tôt, dès après la période du musée Napoléon, que des doutes furent émis sur l’attribution de la toile à Van Dyck14. Ces progrès du connoisseurship ne doivent pas faire oublier la grande sensibilité que les hommes de l’Ancien Régime surent percevoir dans la Déploration du musée.

    Gravure d'après Van Dyck représentant la scène de déploration, avec la Vierge éplorée tenant contre elle le corps du Christ mort.
    Fig. 22-2 Lucas Vorsterman d’après Antoon Van Dyck, Le Christ mort pleuré par la Vierge et des anges, avant 1641 (?), burin, IIe état/6, 34,7 × 44,6 cm (à la feuille), Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Rothschild, 2732 L.R. Photo © Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier
    Le corps nu et raidi du Christ mort occupe le centre de l’estampe. Son buste repose contre la Vierge qui soutient un des bras du Christ et lève les yeux vers le ciel tout en ouvrant la paume de sa main gauche dans un geste de déploration. La grande croix abattue sur laquelle flotte l’inscription se trouve derrière elle. Deux clous sont représentés au premier plan. À gauche, deux grands anges se tiennent devant le corps du Christ et expriment leur douleur. Dans le ciel à droite, parmi les nuées, des chérubins apparaissent. À l’arrière-plan se trouve la ville de Jérusalem.

    7cat22_p9Le tableau du Louvre s’inscrit dans un ensemble de copies anciennes (du xviie siècle) de la belle composition munichoise. Il existe, en effet, un certain nombre de peintures reproduisant, inversée, cette œuvre de la seconde période anversoise de Van Dyck (Madrid, musée du Prado ; Valladolid, Museo Provincial…15). Sur cuivre ou toile, ces tableaux montrent l’image permutée puisqu’ils dérivent d’une gravure exécutée par Lucas Vorsterman (fig. 22-2). Ce burin, dans son troisième état, porte une dédicace à l’amateur George Gage, disparu en 163816 ; on en a déduit que la plaque était à placer entre 1634 et cette dernière date17. Vorsterman travailla certainement d’après une peinture en camaïeu (improprement appelée parfois « grisaille »), elle aussi à Munich : l’œuvre (qui, elle, est dans le même sens que l’original) est de jolie venue mais, sans tension, un peu suiveuse, s’est vu refuser l’autographie – il n’en demeure pas moins qu’elle fut manifestement peinte avec le grand format sous les yeux18. Séduisante, la gravure est à l’origine de différentes imitations, dont des expérimentations techniques (parfois de mains connues, comme l’Amstellodamois Jacob Gole pratiquant là sa spécialité, la manière noire19) qui disent la permanence (le revival ?) de Van Dyck au tournant du xviiie siècle20.

    Peinture d'Eugène Delacroix, esquissée à grands traits, représentant la même scène de déploration, avec la Vierge éplorée tenant contre elle le corps du Christ mort.
    Fig. 22-3 Eugène Delacroix, Le Christ mort pleuré par la Vierge et des anges, vers 1848, huile sur toile, 21,6 × 30,8 cm, Baltimore, Baltimore Museum of Art, 1996.45.81. Photo © The Baltimore Museum of Art / Mitro Hood
    Le corps nu et raidi du Christ mort occupe le centre de cette petite esquisse brossée à grands traits. Son buste repose contre la Vierge vêtue de bleu qui soutient un des bras du Christ et lève les yeux vers le ciel tout en ouvrant la paume de sa main gauche dans un geste de déploration. La grande croix abattue sur laquelle flotte l’inscription se trouve derrière elle. À gauche, deux grands anges, l’un vêtu de bleu, l’autre de rouge, se tiennent devant le corps du Christ et expriment leur douleur. Dans le ciel à droite, parmi les nuées, des chérubins apparaissent dans les dernières lueurs du crépuscule.

    8cat22_p10Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux possède une copie d’après le grand format de Munich, donnée naguère à Theodor Van Thulden (nº 6299)21 ; copie d’après le même au musée Crozatier, Le Puy-en-Velay (33 × 28 cm, 828.2) ; copie également dans le sens du tableau munichois à Mapledurham House, Oxfordshire (40 × 60 cm, nº 11)22 ; une copie est signalée dans la collection de l’abbé Thouélin, à Paris, en 1927 (mais une Madeleine éplorée a remplacé le paysage avec Jérusalem), une autre dans la collection A. Bouée, Halsteren (Hollande), en 1970. Les copies passant en vente à Drouot, Paris, ont pu être exécutées d’après notre tableau (par exemple, vente du 12 avril 1991, lot 5, cuivre, 28,5 × 35,5 cm)23. Celle d’Eugène Delacroix, plus petite encore que le tableau du Louvre, et datable vers 1848, est dans ce cas (fig. 22-3) : Delacroix pensait sans doute encore copier un authentique Van Dyck.

    1. Engerand, 1899 Fernand Engerand, Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, publié pour la première fois avec des additions et des notes par Fernand Engerand, Paris, 1899. , p. 256.

    2. À signaler, dans la collection d’André Le Nôtre, « 7. (189) Item, un tableau représentant une Descente de Croix, peint sur bois, manière de Vannec [sic], avec sa bordure, prisé la somme de 15 l. » (Wapler, 1989 Stéphanie Wapler, La Collection d’André Le Nôtre (mémoire de maîtrise inédit sous la direction d’Antoine Schnapper, Université Paris IV-Sorbonne), 1989. , p. 160). Si l’on admet que « Vannec » renvoie à Van Dyck (ce qui est discutable), on aurait ainsi deux grands collectionneurs proches du roi ayant une copie d’après l’œuvre aujourd’hui à Munich.

    3. Brejon de Lavergnée, 1987 Arnauld Brejon de Lavergnée, L’Inventaire Le Brun de 1683. La collection des tableaux de Louis XIV, Paris, coll. « Notes et documents de France, 17 », 1987. , nº 76 ; H. 11 pouces, L. 1 pied 4 pouces. Les erreurs dans l’identification du support s’expliquent par le caractère précieux de l’œuvre, caractère alors volontiers associé au cuivre.

    4. Wildenstein, 1924 Georges Wildenstein, Lancret. Biographie et catalogue critiques. L’œuvre de l’artiste reproduite en deux cent quatorze héliogravures, Paris, 1924. , p. 18. Selon Bailly, H. 14 pouces, L. 17 pouces, rehaussé de 3 pouces et élargi de un pouce (Engerand, 1899 Fernand Engerand, Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, publié pour la première fois avec des additions et des notes par Fernand Engerand, Paris, 1899. , p. 256).

    5. H. 14 pouces et demi, L. 17 pouces.

    6. Engerand, 1899 Fernand Engerand, Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, publié pour la première fois avec des additions et des notes par Fernand Engerand, Paris, 1899. , p. 256.

    7. Durameau, 1784 Louis Jacques Durameau, Inventaire des tableaux du cabinet du roi, placés à la surintendance des Batimens de Sa Majesté à Versailles, fait en l’année 1784 par l’ordre de Monsieur le comte d’Angiviller (1730-1809), manuscrit, 1784, 2 vol. , p. 34, 9e pièce, H. 11 pouces, L. 1 pied 4 pouces.

    8. Cantarel-Besson, 1992 Yveline Cantarel-Besson, Musée du Louvre, janvier 1797-juin 1798. Procès-verbaux du conseil d’administration du Musée central des arts, Paris, 1992. , nº 19, p. 278, et p. 290.

    9. Félibien Des Avaux, 1703 Jean-François Félibien Des Avaux, Description sommaire de Versailles ancienne et nouvelle. Avec des figures, Paris, 1703. , p. 114.

    10. La citation est tirée de Loménie de Brienne, [1662] 1854 Louis Henri de Loménie de Brienne, Ludovicus Henricus Lomenius Briennae comes regi a consiliis actis et epistolis de pinacotheca sua ad Constantinum Hugenium… 1662, réédition sous la direction scientifique de Thomas Victor Arnauldet, Paul Amédée Chéron et Anatole de Montaiglon, Paris, 1854 (1re édition 1662). , p. 8 (traduction libre) ; le comte de Brienne publia le catalogue de sa collection en 1662, sous le titre Ludovicus Henricus Lomenius Briennae comes… de pinacotheca sua ad Constantinum Hugenium… – donc dédié à Constantin Huygens (ambassadeur du prince d’Orange). Il s’agit là d’une notation qui dit la communauté de goût des curieux à l’échelle européenne, au moins autant que la réputation du protecteur de Rembrandt et Lievens. La description latine du tableau aujourd’hui au Louvre se trouve aussi dans Bonnaffé, 1873 Edmond Bonnaffé, Le Catalogue de Brienne (1662), Paris, 1873. , p. 37.

    11. Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , III. 31. Larsen, 1988 Erik Larsen, The Paintings of Anthony Van Dyck, Lingen, 1988, 2 vol. , vol. II, nº A309/3, p. 513, rejette l’attribution à Van Dyck et parle d’une copie inversée. Glück, 1931 Gustav Glück, Van Dyck. Des Meisters Gemälde in 571 Abbildungen, Berlin et Stuttgart, coll. « Klassiker der Kunst », 1931. , p. 365, parle déjà d’une copie, évoquant aussi le tableau au musée d’Orléans. On notera la proximité, du point de vue de la chronologie, avec le Christ mort de la Morgan Library, à New York (dessin à la craie noire, avec rehauts de craie blanche, sur papier préparé bleu, 275 × 393 mm, nº I, 243 ; Vey, 1962 Horst Vey, Die Zeichnungen Anton van Dycks (Monographien des « Nationaal Centrum voor de Plastische Kunsten van xvide en xviide Eeuw »), Bruxelles, 1962, 2 vol. (le premier consacré aux textes et notices, le second aux illustrations). , vol. I, nº 141) : cette dernière feuille est datable vers 1635-1640 (voir http://corsair.themorgan.org/vwebv/holdingsInfo?bibId=144271, consulté le 1er août 2019) et prépare le tableau pour les Récollets d’Anvers (aujourd’hui Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, 404).

    12. Gautier, [1867] 1994 Théophile Gautier, Guide de l’amateur au musée du Louvre, Paris, 1994 (1re édition 1867). , p. 128 ; voir Vey, 1956 Horst Vey, « Anton Van Dycks Ölskizzen », Bulletin des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, nº 5, Bruxelles, septembre 1956, p. 167-208. , note 32, p. 205 ; Lurie, 1995 Doron J. Lurie (dir.), Van Dyck and his Age (catalogue d’exposition, Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 1995-1996), Tel Aviv, 1995. , nº 24.

    13. Brunet, 1855 Gustave Brunet, « Observations sur les attributions assignées à divers tableaux du musée du Louvre dans le catalogue de M. Villot », Revue universelle des arts, tome 2, Bruxelles et Paris, 1855, p. 405-418. , p. 417, en rend compte. Voir aussi Lacroix et Marsuzi de Aguirre, 1865 Paul Lacroix et Camille Marsuzi de Aguirre, « Quelques notes sur diverses attributions du catalogue du musée du Louvre », Revue universelle des arts, tome 21, Bruxelles et Paris, 1865, p. 237-250. , p. 248.

    14. Landon, 1823-1835 Charles Paul Landon, Annales du musée et de l’école moderne des Beaux-Arts, Paris, 1823-1835 (2e édition), 17 vol. , vol. 9, nº 53 : la notice est de 1825, elle s’oppose ainsi à ce que dit, en 1816, le jeune François Guizot (Galerie du Musée royal…, notice sur « Le corps de Jésus mort repose sur les genoux de sa mère par A. van Dyck »), comme à ce que note Toulongeon, 1802-1808 François Emmanuel Toulongeon [d’Emskerque de Toulongeon], Manuel du Muséum français, avec une description analytique et raisonnée de chaque tableau, indiqué au trait par une gravure à l’eau forte, tous classés par écoles, et par œuvre des grands artistes, Paris, 1802-1808, 9 vol. , vol. 6, qui parle d’« une esquisse un peu terminée ». Encore en 1904, Hugh Stokes classe l’œuvre comme esquisse : « Sketch of the painting for the Church of the Récollets at Antwerp » (Stokes, 1904 Hugh Stokes, Sir Anthony Van Dyck, Londres, 1904. , p. xxvii).

    15. Díaz Padrón, Diéguez Rodríguez et Sanzsalazar, 2012 Matías Díaz Padrón, Ana Diéguez Rodríguez et Jahel Sanzsalazar, Van Dyck en España, Barcelone, 2012, 2 vol. , vol. II, p. 699-700, donne une liste (A.56 à A.64) des copies en Espagne. Il en existe en Belgique, par exemple : église Saint-Philibert de Noville-sur-Mehaigne, toile, 73 × 102 cm (https://balat.kikirpa.be/object/10042972, consulté le 6 mars 2018) ; église Saint-Amandus de Bavikhove, toile, 110 × 130 cm (https://balat.kikirpa.be/object/71749, consulté le 6 mars 2018).

    16. Portraituré par Van Dyck dans un tableau aujourd’hui à Londres, The National Gallery, NG49 (Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , II. 43), vers 1622-1623 ?

    17. Depauw et Luijten, 1999 Carl Depauw et Ger Luijten (dir.), Antoine Van Dyck et l’estampe (catalogue d’exposition, Anvers, musée Plantin-Moretus, 1999 ; Amsterdam, Rijksmuseum, 1999-2000), Anvers, 1999. , nº 36, p. 263 ; New Hollstein, Van Dyck, 2002 The New Hollstein Dutch & Flemish Etchings, Engravings and Woodcuts, 1450-1700. Anthony Van Dyck, vol. I à VIII, avec un guide du catalogue, compilation par Simon Turner et édition par Carl Depauw, Rotterdam, 2002. , VII, nº 539 (6 états connus).

    18. Pour le camaïeu (Munich, Alte Pinakothek, 65), voir Barnes et al., 2004 Susan J. Barnes, Nora De Poorter, Oliver Millar et Horst Vey, Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, Londres et New Haven, 2004. , III. 31 (qui évoque un papier collé sur cuivre) et Depauw et Luijten, 1999 Carl Depauw et Ger Luijten (dir.), Antoine Van Dyck et l’estampe (catalogue d’exposition, Anvers, musée Plantin-Moretus, 1999 ; Amsterdam, Rijksmuseum, 1999-2000), Anvers, 1999. , nº 36a (qui évoque un papier collé sur panneau).

    19. Depauw et Luijten, 1999 Carl Depauw et Ger Luijten (dir.), Antoine Van Dyck et l’estampe (catalogue d’exposition, Anvers, musée Plantin-Moretus, 1999 ; Amsterdam, Rijksmuseum, 1999-2000), Anvers, 1999. , fig. 3 (Holl. VII, 219.154-2(2)), p. 266. Cette planche porte une inscription en français : « Par sa Mort nous obtenon [sic] la Vie », mentionne un privilège (sans précision) et donne comme lieu de publication Amsterdam. La capitale économique hollandaise était en effet, au tournant du xviiie siècle, le centre de la manière noire en Europe. Jacob Gole y produisit plus de quatre cents planches (voir https://www-oxfordartonline-com.bnf.idm.oclc.org/groveart/view/10.1093/gao/9781884446054.001.0001/oao-9781884446054-e-7000057653, consulté le 5 août 2019). Rappelons que le prince Robert du Palatinat, portraituré par Van Dyck avec son frère (notre INV. 1238, cat. 19), fut un pionnier de cette innovation dans l’art de la gravure.

    20. On peut ici citer John Smith qui livra également une manière noire, assez fruste, de cette composition (136 × 170 mm au coup de planche) ; voir Wessely, 1887 Joseph Eduard Wessely, John Smith. Verzeichniss seiner Schabkunstblätter beschrieben von Prof. J. E. Wessely, Hambourg, 1887. , nº 307. Donner un nom d’auteur pour l’INV. 1232 semble hasardeux. Celui de Remigius Van Leemput, l’assistant et copiste de Van Dyck à Londres, doit sans doute être écarté : l’histoire de l’INV. 1232 a pour théâtre le continent, plutôt que l’Angleterre.

    21. Catalogue Bordeaux, 1864 Catalogue des tableaux, statues, etc., du musée de Bordeaux, Bordeaux, 1864. , nº 456, réattribue l’œuvre à Van Dyck – il s’agit d’une copie ancienne.

    22. Documentation du Rubenianum d’Anvers, consultée en 2014.

    23. La composition de 1634, via la gravure de Lucas Vorsterman, fut très appréciée, et se retrouve dans des copies parfois bien moins suaves que l’original, par exemple chez Arts & Antiques Group, Amsterdam, 18 décembre 2017, lot 359.