Constat d’état Hélène Le Meaux
1essai6_p_0« Les inscriptions votives de Carthage se ressemblent toutes. Ce sont des pierres, longues de 30 à 50 centimètres, quand elles sont intactes, et terminées en pointe. Souvent, cette petite pyramide est accompagnée de deux acrotères qui rappellent, avec des formes plus aiguës, les ornements qui recouvrent nos tombeaux1. » Tous les ex-voto de la collection du Louvre correspondent en effet à des stèles à fronton triangulaire avec ou sans acrotères, soit la catégorie IV de la typologie établie par Hélène Bénichou-Safar2 à partir des monuments mis au jour dans le tophet de Salammbô à Carthage. Les stèles sans acrotères sont caractérisées par un fronton triangulaire simple à sommet aigu et par des côtés parallèles (Cat. 592, Cat. 1287, Cat. 1333, Cat. 1364) ; les autres par un fronton à sommet aigu ou obtus flanqué d’acrotères et par des côtés verticaux parallèles (Cat. 27, Cat. 55, Cat. 478, Cat. 1244, Cat. 1292, Cat. 1330, Cat. 1342, Cat. 1345) ou convergeant légèrement vers le bas (Cat. 1321, Cat. 1356, Cat. 1366). La plupart de ces stèles sont fragmentaires mais quelques exemplaires ayant conservé plus largement leur partie inférieure permettent de suggérer qu’elles étaient plantées directement dans la terre (Cat. 136, Cat. 1091, Cat. 1150). Nous ne pouvons en revanche certifier, à partir du corpus du Louvre, que d’autres étaient posées sur un socle, bien que ce système soit attesté dans le tophet3. Les deux variantes peuvent être inscrites voire décorées. Gravure, piquetage, bas-relief sont les principales techniques mises en œuvre dans la réalisation des motifs ; les dédicaces, quant à elles, sont toujours gravées. L’attention particulière portée à chacun de ces monuments dans le cadre de la campagne de restauration a permis de préciser l’usage d’un certain nombre d’outils : picot, gradine, ciseau, roulette, burin, règle, compas, pointe. Les variations de couleurs des stèles puniques de Carthage (fig. 6-1) – blanc, beige, rose, jaune, gris, gris-vert, noir – sont pour certaines d’origine naturelle. Pour d’autres, la teinte initiale et parfois la structure même de la pierre ont été modifiées (noircissements, croûte noire, inclusions, oxydation), notamment dans l’incendie du Magenta (mission de Sainte-Marie). Aucune trace de polychromie ou de stuc n’a pu être mise en évidence sur les exemplaires conservés au Louvre4.
2essai6_p_1La connaissance de l’histoire des stèles du Louvre nous a permis d’avoir une meilleure compréhension de leur état de conservation et, au-delà de cette compréhension, nous a incités à reconsidérer le corpus dans son ensemble, dans une optique d’assemblage des fragments, lorsque cela était possible, et de recomposition virtuelle lorsque les fragments avaient disparu. Pour les stèles inscrites, la méthode réside principalement en la confrontation des restes archéologiques avec les estampages du Corpus Inscriptionum Semiticarum (CIS)5. Dans le cas des stèles anépigraphes, les sources archivistiques, photographies anciennes (fig. 6-2), listes, fiches et croquis ont été d’une aide précieuse. Dans les deux cas, le renseignement systématique des données iconographiques dans la base des collections du Louvre nous a permis de procéder à des associations et de réaliser des recollages.
3essai6_p_2Le plus souvent, l’état de la stèle n’a pas changé par rapport au CIS ou aux autres sources. Cependant, plus rarement, l’état de conservation de la stèle s’avère différent de celui transmis par les sources. Ainsi, les fragments qui parfois avaient été inventoriés de manière dissociée ont pu être reliés. Ces stèles ont alors été restaurées et ont retrouvé leur entièreté (Cat. 34, Cat. 57, Cat. 80, Cat. 109, Cat. 122, Cat. 141, Cat. 172, Cat. 284, Cat. 584, Cat. 725, Cat. 941, Cat. 950, Cat. 1064, Cat. 1069). D’autres le seront si leur état le permet (Cat. 877 et fig. 6-3). Deux fragments ont pu être associés grâce à la photographie de la Bibliothèque nationale (Cat. 1105), la partie postérieure du mouton est aujourd’hui manquante (fig. 6-4). D’autres fragments restent orphelins, le complément ayant disparu lors du naufrage du Magenta (cela concerne les stèles de Sainte-Marie) ou au moment des transferts entre institutions. Nous pouvons citer quelques exemples de stèles anépigraphes dont l’état de conservation actuel est différent de celui qui apparaît sur les photographies prises à la Bibliothèque nationale avant 1913 : Cat. 12, Cat. 105, Cat. 454, Cat. 570 (dauphin : fig. 6-5, au centre), Cat. 576 (vases : fig. 6-5, à gauche), Cat. 859, Cat. 881, Cat. 884, Cat. 889, Cat. 913, Cat. 920, Cat. 923, Cat. 937 (lotus : fig. 6-6), Cat. 953, Cat. 962, Cat. 968, Cat. 981, Cat. 1032, Cat. 1033, Cat. 1055, Cat. 1065 (palmier : fig. 6-7).
4essai6_p_3Quoi qu’il en soit, toutes les stèles ont été microsablées, débarrassées de la poussière accumulée durant de nombreuses années et ont retrouvé leur épiderme et leur couleur d’origine, sans pour autant que soient effacés les stigmates du temps, de l’incendie, des passages dans les différents lieux de conservation. Parallèlement et conjointement, une étude des matériaux a été menée par le Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP).
Matériaux Philippe Bromblet
5essai6_p_4Le matériau qui constitue les stèles de Sainte-Marie a peu suscité l’intérêt des chercheurs. « Taillées dans un calcaire local6 », ces stèles n’ont pas fait l’objet d’une étude géologique, contrairement à celles du tophet de Carthage découvert en 1921 à 1,2 km plus au sud7. Il faut dire que des couches superficielles variées anciennes (patines) ou modernes (encrassement noirâtre) recouvraient la surface de la pierre et rendait l’examen de cette dernière difficile. Même les cassures récentes en apparence montraient un épiderme vieilli, altéré ou patiné qui apportait peu de renseignements sur le matériau constitutif. Heureusement, le nettoyage pratiqué par les restaurateurs dans le cadre du chantier des collections à partir de 2018 a permis d’accéder à la pierre elle-même. À l’œil sont alors apparus des matériaux de couleurs et de textures variées qui semblaient correspondre tantôt à des calcaires, tantôt à des grès. Il a fallu mener une étude détaillée et systématique de toutes les stèles nettoyées pour reconnaître la nature précise des matériaux pierreux et distinguer les différents faciès utilisés pour leur réalisation.
Protocole d’étude
6essai6_p_5Dans un premier temps, les stèles nettoyées, cent soixante-dix-huit au total, ont été examinées à l’œil nu, à la loupe de géologue (× 10) et à la loupe digitale portable. Quelques rares tests ont été pratiqués en versant une petite goutte d’acide chlorhydrique dilué à 10 % sur des cassures récentes des faces non gravées pour vérifier l’absence d’effervescence et en déduire la composition calcaire de certains blocs pour lesquels la confusion avec un calcaire dolomitique ou un grès était possible.
7essai6_p_6Les examens in situ ont permis de différencier quatre faciès de pierre notés C1, C2, C4 et C5 (un faciès sombre dénommé temporairement C3 s’est avéré correspondre au faciès C1 noirci en surface par un dépôt de suie).
8essai6_p_7Dans un second temps, un échantillon de chaque faciès a été prélevé pour des observations et des analyses de laboratoire. Un fragment ou une écaille de pierre, de quelques millimètres de côté, a été pris au scalpel ou au petit burin sur un plan de fracture récent de l’une des faces latérales, ou au revers ou encore sous la base de la stèle, mais évidemment jamais sur sa face gravée (C1 : stèles Cat. 868 et Cat. 1114 ; C2 : stèles Cat. 50 et Cat. 113 ; C4 : stèles Cat. 100 et Cat. 132 ; C5 stèle Cat. 1095) (fig. 6-8 et fig. 6-9).
9essai6_p_8Les échantillons rapportés au laboratoire ont été examinés sous la loupe binoculaire. Ils ont été utilisés pour confectionner une lame mince en vue d’une étude pétrographique au microscope optique polarisant.
10essai6_p_9Une très faible fraction de chaque échantillon a été broyée en poudre fine et analysée par diffraction des rayons X (DRX) pour l’étude de la composition minéralogique de ces matériaux.
Des calcaires marbriers lithographiques à sublithographiques
11essai6_p_10Toutes les stèles sont constituées de calcaires compacts et denses. Quatre faciès ont été distingués.
12essai6_p_11C1 (cinquante stèles observées) : un calcaire très compact beige à blanchâtre, beige crème à la cassure, à pâte fine, avec une patine grisâtre à jaunâtre. Ce calcaire aux arêtes vives présente une surface lisse et des cassures courbes dites conchoïdales, caractéristiques des matériaux de dureté élevée. De nombreux grains arrondis, inférieurs au millimètre (microfossiles) associés à quelques rares fragments bioclastiques plurimillimétriques grisâtres parsèment la matrice carbonatée. La pierre est traversée par de nombreuses et fines veines rectilignes (ocre, rouges ou grises) remplies d’oxydes de fer, probablement associés à des argiles, ou de calcite. Des cristaux ferrugineux ont parfois pris place dans les veines et ont développé des alignements de pseudonodules, poches ocre liées à des minéralisations. On observe des cristallisations ferrugineuses (magnétite ?) éparses, en relief. Des lignes de suture (stylolithes) traversent aussi le matériau et quelques stèles montrent des fentes de tension disposées en chevron et remplies de calcite blanche.
13essai6_p_12C2 (cent six stèles observées) : un calcaire blanchâtre à grain très fin, à patine jaunâtre, à cassure beige plus ou moins foncé. Ce calcaire est plus granuleux et plus tendre que le faciès précédent : il présente des arêtes légèrement émoussées, des cassures subconchoïdales, une surface rugueuse et un aspect plus marneux. On retrouve dans ce faciès les micrograins et les bioclastes grisâtres, les fines veines grises de calcite, les veines rouge orangé ainsi que les pseudonodules ou poches enrichies en oxy-hydroxydes de fer ou encore des cristaux ferrugineux massifs.
14essai6_p_13Les deux faciès blanchâtres C1 et C2 sont très proches et il est parfois difficile d’identifier l’un plutôt que l’autre de ces types de calcaire pour certaines stèles qui ont des caractéristiques intermédiaires. Ils représentent presque 90 % des stèles examinées.
15essai6_p_14C4 (dix-huit stèles observées) : un calcaire à grain fin, à patine vert pâle, jaunâtre ou grisâtre, à cassure vert-gris sombre subconchoïdale. Ce calcaire est traversé par des veines inframillimétriques de calcite grises ou enrichies en composés ferrugineux orangés (fer) et il contient fréquemment des grains ocre, des cristallisations sombres ferrugineuses, prismatiques (magnétite ?). Ce faciès diffère des précédents par sa couleur verte et sa texture plus granulaire, cette dernière lui conférant un aspect gréseux.
16essai6_p_15C5 (quatre stèles observées) : un calcaire à patine grise et à cassure sombre subconchoïdale, brun-noir, d’aspect marneux, à texture granulaire, avec des grains orangés, des stylolithes, des veines fines rouge orangé et des cristallisations massives foncées ferrugineuses. Ce faciès granulaire sombre, brun-noir, est très faiblement représenté et peu différent, hormis sa teinte, du faciès C4 verdâtre.
17essai6_p_16Les quatre faciès fins et compacts sont d’une part des calcaires marbriers, c’est-à-dire susceptibles de prendre le poli, et d’autre part des calcaires lithographiques à sublithographiques propices à la gravure. Le choix de ces matériaux ne s’est certainement pas fait au hasard. La finesse du grain et la compacité de la roche étaient tout à fait appropriées au polissage et à la gravure des textes et des décors. Par ailleurs, les bancs rocheux traversés de veines et de fractures d’origine tectonique devaient bien se prêter au débitage de blocs aux dimensions recherchées. Il faut noter que ces faciès de calcaires fins, durs et compacts ont une excellente durabilité. Si l’on écarte les nombreuses cassures franches manifestement liées à des chocs et en dépit des événements et des environnements différents qui ont marqué leur longue histoire, les stèles et leurs décors sont dans un remarquable état de conservation, hormis les quelques altérations très superficielles décrites plus haut.
Autres traits caractéristiques : épidermes piquetés, rubéfaction…
18essai6_p_17Une fine couche blanchâtre s’est formée sur la face gravée et sur une partie des faces latérales des stèles. Cet épiderme est souvent perforé de petits trous circulaires. Certaines de ces cavités sont encore remplies de matières incolores ou colorées – orangées (oxalates et colorants organiques ?) ou noires (suies). Ces microperforations correspondent à un phénomène de pitting8 lié à d’importantes colonisations biologiques et plus particulièrement à certains types de lichens dont l’implantation a par ailleurs déstructuré l’épiderme de la pierre. Des phénomènes de peeling9 ou desquamations pelliculaires et fines affectent parfois cet épiderme bioturbé.
19essai6_p_18De nombreuses stèles montrent des surfaces rubéfiées qui témoignent d’une cuisson et d’une oxydation des oxydes de fer, phénomènes liés à l’incendie du bateau qui les a transportées, incendie qui est aussi responsable d’un encrassement noirâtre (suies) encore présent malgré le nettoyage qui a eu lieu entre 2016 et 2021. Quelques stèles sont couvertes localement de plages de concrétions blanches (calcite).
Des faciès de mer ouverte datant du Crétacé supérieur à l’Éocène inférieur
20essai6_p_19En lame mince, tous les échantillons présentent les caractères communs suivants :
- essai6_ul_0
- essai6_li_0une matrice microcristalline carbonatée (micrite) avec quelques très rares grains de quartz détritiques ;
- essai6_li_1une texture compacte sans porosité apparente ;
- essai6_li_2des microfossiles (inf. à 500 µm) représentés par des foraminifères marins planctoniques à test hyalin perforé (globigérines et Globotruncana). Les microfossiles sont peu fréquents et épars dans les faciès C1 et C2 qui montrent une microtexture de type biomicrite ou biomudstone dans la classification de Dunham10, c’est-à-dire qu’ils sont constitués d’une matrice microcristalline abondante dans laquelle est disséminée une faible quantité de microfossiles (inf. à 10 %). Les microfossiles sont très abondants dans les faciès C4 et C5 dont la microtexture de type biopackstone est caractérisée par une importante accumulation de microfossiles jointifs et une très faible proportion de matrice microcristalline, l’intérieur des microfossiles étant rempli de plus grands cristaux de type microsparite ;
- essai6_li_3des veines tectoniques blanches remplies de macrocristaux de calcite et des veines rouge orangé riches en oxydes de fer.
21essai6_p_20Les analyses par DRX indiquent que les quatre faciès sont constitués majoritairement de calcite (CaCO3) avec de très faibles proportions de quartz et, dans la plupart des échantillons, des traces d’argiles (kaolinites et autres argiles à 14 Å) et de gypse.
22essai6_p_21Les principaux faciès observés (90 % des stèles) sont des calcaires clairs, durs et compacts, à pâte dense (C1) ou à grain très fin (C2). Ils se distinguent par des nuances dans la texture microgranuleuse plus ou moins exprimées et par des variations de compacité et de teinte. Les faciès C4 et C5 (10 % des stèles), plus granuleux, sombres et verdâtres, sont des calcaires biodétritiques ou biocalcarénites à grain fin, apparentés aux faciès précédents, mais qui en diffèrent par leurs teintes sombres, liées vraisemblablement à une plus forte présence de matière organique, et surtout par l’abondance des foraminifères planctoniques déjà repérés en faibles proportions dans les faciès blanchâtres précédents.
23essai6_p_22Les quatre faciès identifiés sont constitués d’une boue carbonatée avec des proportions variables de microfossiles planctoniques. Cet assemblage correspond à des faciès sédimentaires carbonatés de mer ouverte, profonde, caractéristique d’un environnement de plateforme externe. La nature des microfossiles fournit des informations quant à leur âge. Si les globigérines existent depuis le Jurassique moyen il y a environ 170 millions d’années dans toutes les mers chaudes du globe, les Globotruncana ne se sont développés qu’à partir du Crétacé supérieur (Campanien – Maastrichtien 83,6 à 66 millions d’années) jusqu’au début de l’ère tertiaire (Éocène, 56 à 34 millions d’années). Il s’agit donc de sédiments marins qui se sont déposés dans une mer ouverte, entre la fin du Crétacé et l’Éocène inférieur.
Des pierres de provenance locale
24essai6_p_23Il est probable que l’ensemble des faciès des stèles corresponde à des variations verticales d’une même série sédimentaire carbonatée et donc provienne d’une zone d’extraction unique. Dans le nord-est de la Tunisie, aux alentours de Carthage, plusieurs formations peuvent avoir fourni ce type de calcaire micritique à foraminifères planctoniques. La formation Abiod des étages Campanien et Maastrichtien (83,6 à 66 millions d’années) du Crétacé supérieur forme dans le paysage une à deux barres calcaires avec une succession de bancs d’une hauteur inférieure au mètre, à texture de wackestone à packstone, riches en foraminifères planctoniques (Globotruncana, Planoglobulina, etc.), décrits comme des « calcaires blanc-gris tenaces à cassure conchoïdale11 ». Immédiatement au-dessus dans la stratigraphie régionale affleurent des barres calcaires de la formation Metlaoui, et en particulier le faciès pélagique à globigérines de la formation Bou Dabbous d’âge Yprésien (56 à 47,8 millions d’années, Éocène inférieur), épaisse d’une trentaine de mètres et caractéristique d’un dépôt de milieu marin ouvert, profond12. Il s’agit de calcaires de type mudstone à packstone à globigérines, Globorotalia et Globotruncana décrits comme des calcaires gris clair à gris foncé, à patine blanche. Ces calcaires sont fracturés et parcourus d’un maillage de veines formé au cours des périodes successives de distension et de compression qui ont marqué la tectonique pyrénéenne, atlasique et alpine13.
25essai6_p_24D’après l’étude géologique menée par Pierre Nicolini14 sur trois cent quatre-vingt-dix-neuf stèles du tophet de Carthage et plus précisément sur soixante et une lames minces réalisées, la majorité des stèles de ce site voisin « a été taillée dans des calcaires lutétiens ou campaniens assez faciles à travailler et permettant surtout de façonner de nombreux détails sculpturaux ». Il est précisé à la suite que « sous le nom de lutétiens, il faut entendre des calcaires appartenant au même âge que ceux de Metlaoui (région de Gafsa), c’est-à-dire du Lutétien inférieur et de l’Yprésien ». Ces calcaires sont décrits en lame mince comme des calcaires à pâte fine (biomicrites) très riches en microfaune pélagique (différents genres de Globotruncana et globigérines) avec certains niveaux presque entièrement constitués par l’accumulation de foraminifères planctoniques, une texture microcristalline et une couleur plus sombre. Ces stèles ont été réalisées semble-t-il dans les mêmes matériaux géologiques que ceux des stèles plus tardives que nous avons étudiées et toutes ces stèles auraient une provenance commune. L’étude indique qu’aucune carrière n’a pu être identifiée avec précision « car la zone de provenance des calcaires de ces couches s’étend extrêmement… elle embrasse toute la partie septentrionale de la Tunisie15 ». On peut espérer néanmoins que l’examen d’une carte géologique détaillée (à grande échelle) et une prospection de terrain aux alentours de la zone de fouille des stèles étudiées permettent de localiser les affleurements de calcaires marbriers d’âge Campanien, Maastrichtien et Yprésien les plus proches et donc les plus susceptibles d’avoir été exploités. Il est cependant peu probable que des fronts de taille ou des traces d’extraction soient discernables, les stèles étant issues semble-t-il d’un débitage grossier de blocs préfracturés.
26essai6_p_25Il faut signaler que ces faciès de calcaires fins à globigérines n’ont été utilisés pour la construction ou la sculpture ni à Carthage ni sur aucun autre des sites antiques étudiés en Tunisie. Aucune carrière exploitant ces matériaux n’est citée dans les publications alors que le faciès nummulitique synchrone de la formation El-Garia, qui correspond à des dépôts de plateforme interne moins profonds et qui affleure plus au sud, a été abondamment employé, par exemple sous l’appellation calcaire de Kesra16. Il constitue le principal matériau de construction utilisé dans la cité romaine de Dougga17 et sept carrières de pierres de taille ont été localisées autour de la ville18.
Traces d’outils Béatrice Dubarry Jallet, Anne Liégey, Anne Courcelle
27essai6_p_26Ces stèles qui constituent une collection si homogène sont pourtant toutes différentes et chacune est unique. Leurs hauts volumes parallélépipédiques, sommairement esquissés, excepté sur l’avant, sont de gabarits différents. Leurs faces, pour la plupart décorées et inscrites, sont toutes singulières.
28essai6_p_27Les diverses techniques mises en œuvre se répètent suivant des schémas similaires, pour un résultat plein de nuances. Elles sont conçues avec un grand pied pour pouvoir être solidement plantées en terre. Le travail du volume ne se fait précis que sur la face. La surface est aplanie et la pierre conserve souvent, de façon plus ou moins nette, la trace des outils de l’épannelage. Les motifs sont sculptés en léger bas-relief ou gravés sur la surface de la pierre. Dans ce corpus, les dédicaces sont quant à elles toujours gravées.
29essai6_p_28Les traces d’outils, plus ou moins perceptibles en raison des nombreuses altérations subies, sont similaires d’une stèle à l’autre. La taille a été réalisée essentiellement avec des outils en fer forgé percutés à l’aide d’une massette.
30essai6_p_29Les blocs ont été dégrossis par un épannelage à la pointe (aussi nommée pic ou broche). Les impacts peuvent être isolés mais le plus souvent, plusieurs se succèdent, formant de courtes lignes presque droites et aux creux quasiment de même profondeur. Les impacts ainsi enchaînés peuvent constituer des lignes de plusieurs centimètres. Cet épannelage a plus rarement été réalisé au ciseau grain d’orge (séries d’impacts de pointes équidistants, sur un même plan) ou au ciseau bretté (séries d’impacts carrés ou rectangulaires équidistants, sur un même plan) (fig. 6-10).
31essai6_p_30Il est possible que les bords des faces aient d’abord été délimités par un éclatement des volumes avec une chasse (épais ciseau droit). Les arêtes qui délimitent la face ont ensuite été dressées sur un à deux centimètres par une répétition parallèle d’impacts au ciseau droit réalisés en biseau. Il s’agit d’une plumée de dévers. Ce travail de la pierre reste surtout visible sur les tranches (fig. 6-11), les bords de la partie avant étant davantage retravaillés.
32essai6_p_31Il nous a été donné de constater que la face a parfois été dégrossie à la gradine à point d’orge (séries d’impacts ronds équidistants, sur un même plan et de courtes lignes, pointues, creusées parallèlement) et à la gradine plate (séries d’impacts rectangulaires équidistants, sur un même plan et de courtes lignes, larges, plates, creusées parallèlement). Les impacts, quand ils sont tous portés dans la même direction, créent des lignes parallèles, sinon ils dessinent un réseau de lignes croisées.
33essai6_p_32Quand un travail plus fin est réalisé sur ces aplats, c’est par le biais d’une autre technique. Outre des traces probablement dues à l’utilisation du ciseau droit, le plan des faces est marqué par de subtiles et fines stries parallèles (fig. 6-12). Ces stries, toujours tracées dans le sens vertical, sont longues, continues et le plus souvent rectilignes. De légères courbes sont cependant ponctuellement perceptibles. De façon exceptionnelle, certains plans ne sont plus ainsi finement striés, mais semblent polis et relativement lisses. Sur ces faces aplanies, des traces d’impacts de pointes, de gradines plates ou à point d’orge sont quelquefois encore présentes, voire très présentes.
34essai6_p_33Les inscriptions et certains motifs ont été taillés grâce à la succession d’impacts d’un petit ciseau droit, placé en biais (fig. 6-13 et fig. 6-14). Les motifs en relief sont également taillés avec de petits ciseaux droits (fig. 6-15).
35essai6_p_34Toutes ces traces d’outils encore nettement perceptibles nous laissent penser que les marques du travail de la pierre n’étaient pas considérées comme un défaut. L’essentiel résidait dans le message clairement porté par les motifs et les textes inscrits sur la face.
Restauration Béatrice Dubarry Jallet, Anne Liégey, Anne Courcelle
Altérations
36essai6_p_35L’histoire de ces stèles a été mouvementée. En place dans un sanctuaire à ciel ouvert, pendant plusieurs décennies voire des siècles, leurs talons étaient enterrés et leurs parties supérieures étaient exposées aux intempéries. À la chute de Carthage (146 av. J.-C.), elles ont été sorties de terre pour être transportées sans ménagement sur plusieurs centaines de mètres et entassées dans une tranchée, pour y rester enfouies pendant plus de vingt siècles. La majorité d’entre elles ont été convoyées sur le Magenta où elles ont subi l’incendie du navire en rade de Toulon, l’explosion, le torpillage nécessaire au démantèlement de la carcasse de l’épave puis l’immersion. Une petite partie de ces stèles sont longuement restées dans l’eau de mer puisqu’elles n’ont été retrouvées qu’un siècle plus tard, lors de fouilles archéologiques sous-marines.
37essai6_p_36Tous ces événements permettent de comprendre pourquoi ces stèles sont si fissurées à cœur, fragmentées et cassées. De plus, les pierres calcaires de qualité marbrière dans lesquelles elles ont été sculptées sont à tel point compactes et dures qu’elles en sont d’autant plus sensibles aux chocs et cassantes. Les veines qu’elles contiennent sont des zones de rupture préférentielles. D’ailleurs, lors de la taille de ces stèles, les veines les plus épaisses et plutôt rectilignes étaient parfois utilisées pour constituer une des tranches du bloc.
38essai6_p_37L’exposition aux intempéries lors de leur « utilisation » a provoqué l’usure naturelle de l’épiderme et a permis les colonisations micro-organiques et les altérations qui en découlent. Nous le constatons, l’épiderme est très marqué par des ensembles de petits percements ronds, réguliers, répétés et rapprochés. Cela est dû aux lichens qui ont sécrété des acides organiques pour solubiliser les sels minéraux de la pierre et s’en nourrir.
39essai6_p_38Les pierres dans lesquelles les stèles ont été sculptées contiennent aujourd’hui des sels. Ces derniers sont remontés dans la pierre par capillarité alors que le talon était placé en terre dans le cimetière, mais aussi et surtout quand ces stèles ont été mises au rebut, enfouies dans le sol, où elles sont restées très longtemps. Ce sont alors principalement des nitrates, sulfates et sulfites qui ont pénétré dans les pores de la pierre. Puis lorsqu’une partie de ces stèles ont été immergées, après le naufrage du Magenta, ce sont les chlorures de sodium de l’eau de mer qui se sont ajoutés à la contamination.
40essai6_p_39Les sels solubles contenus dans une grande partie de ces stèles contribuent à la détérioration de la pierre. En effet, les variations du climat (température et humidité relative) font réagir les sels qui vont alors changer d’état. Lorsque l’atmosphère est humide, ils deviennent poisseux et se diffusent dans les pores. Lorsque l’humidité relative baisse, les sels cristallisent et exercent des pressions dans la porosité de la pierre. La répétition de ces cycles peut entraîner des soulèvements puis une desquamation de l’épiderme. Quand la part d’épiderme soulevée est très fine, la pierre peut se déformer et constituer des boursouflures qui s’ouvrent en petits cratères. Il peut aussi y avoir une pulvérulence de la partie superficielle et un amollissement du volume. Enfin, lorsque les sels cristallisent plus à cœur, ils peuvent entraîner une fissuration interne de la pierre ou un feuilletage dans la masse. En résumé, la présence de ces sels provoque des pertes de matière, notamment des parties sculptées et ou gravées, mais aussi un morcellement interne.
41essai6_p_40L’incendie a modifié la surface des stèles. Certaines zones sont devenues brunes, d’autres noires et il ne s’agit pas toujours d’une couche superficielle. L’exposition à une température très élevée lors de l’incendie du Magenta a également modifié la couleur des inclusions. Celles à base d’oxydes de fer orangés sont devenues violacées et les pierres légèrement ocre jaune ont pris une couleur rosée. On peut observer ces changements de l’aspect de la surface dans les zones qui étaient les plus exposées au feu au moment de l’incendie. Cependant, par la présence d’autres objets placés en interface, ces modifications sont souvent partielles et donnent à voir des découpages géométriques, comme si on avait utilisé un pochoir. L’incendie a également modifié la structure de la pierre. La forte dilatation occasionnée par la chaleur excessive a entraîné des morcellements ainsi que des fissurations à cœur jusqu’à réduire en poussière certaines stèles.
42essai6_p_41De plus, depuis leur transfert en France en 1875, les stèles se sont considérablement encrassées. Un voile noir opaque a recouvert leur épiderme, parfois une couche de poussière sédimentée ou, dans d’autres cas, un début de formation de croûte noire, en fonction de leurs conditions de stockage, au xixe siècle et au début du xxe dans les réserves du musée du Louvre, à la Bibliothèque nationale et au musée Guimet.
Opérations de restauration
43essai6_p_42Pour étudier plus précisément cette collection, il était nécessaire de nettoyer ces stèles afin d’en apprécier toutes les subtilités. Des tests de nettoyage nous ont permis de faire le choix de la technique la plus adéquate. Ainsi, c’est le micro-sablage, une technique à sec, qui a donné le résultat le plus satisfaisant, par son approche en douceur, son homogénéité de traitement et, surtout, sans l’apport d’eau qui aurait pu interagir avec les sels. Pour cela, nous avons utilisé de l’oxyde d’aluminium 400 mesh, soit une granulométrie située entre 9 et 19 µm, propulsé à travers des buses de 0,8 mm, à une pression de 0,5 à 1,5 bar. Cet abrasif projeté à faible pression a une action douce et dépourvue de frottement, qui permet de nettoyer la pierre sans risques, même quand sa surface est très fragilisée. Aussi, agir par micro-abrasion permet de nettoyer le volume, y compris dans les très petites contre-dépouilles des représentations et des inscriptions gravées. La majeure partie des minuscules percements formés par les micro-organismes peut également être ainsi désincrustée. Ce traitement a par conséquent permis d’obtenir une grande homogénéité dans le nettoyage. Si, techniquement, le choix de cette méthode s’est avéré le plus favorable, celle-ci avait également l’avantage d’être la plus rapide et la moins onéreuse.
44essai6_p_43Afin de favoriser une bonne lisibilité des stèles, il a été décidé que les numéros d’inventaire qui se trouvaient sur la face ou sur l’un des plans de cassure visibles de face seraient enlevés et réinscrits sur la tranche. La plupart du temps, les numéros concernés avaient été inscrits en gros caractères et à la peinture rouge ou, plus rarement, blanche. La peinture a été ramollie avec des compresses imprégnées de méthyl-éthyl-cétone pour pouvoir ensuite dégager au scalpel les plus grandes épaisseurs et enlever les résidus par microsablage. Sur certaines stèles, la peinture avait pénétré dans les pores de la pierre et il restait parfois des fantômes de numéros. Pour les cacher, nous avons eu recours à de la retouche avec des pigments liés à un acrylique en solution, du K40.
45essai6_p_44Les numéros d’inventaire absents ou trop peu visibles ont été inscrits sur une bande de Paraloïd B72 à l’encre noire ou complétés à l’aquarelle. Des étiquettes avaient aussi été parfois collées sur les faces. Elles ont été décollées, après une humidification préalable. Une fois séchées à plat, entre des films de cellulose, elles ont été placées dans de petits sachets en polyéthylène, posés près des stèles, avec le numéro d’inventaire inscrit sur le sachet.
46essai6_p_45Beaucoup de dommages structuraux apparaissent dans la pierre de ces stèles : des fissures à cœur, des veines qui pourraient induire une fracture, des soulèvements de volumes desquamés et des écailles ou des morceaux de pierre détachés, retenus uniquement par un côté. Les morceaux qui se détachaient ou les parties desquamées peu épaisses, soit trop soulevées, soit mobiles sur la face sculptée ont été refixés, au moins ponctuellement, dans l’attente d’un traitement de fond. Pour ce faire, nous avons utilisé une résine acrylique en dispersion aqueuse, du Primal E 330 S, dilué dans 90 % d’éthanol. Des interventions plus importantes permettront éventuellement de compléter ces « refixages » pour traiter des zones fragiles qui risquent de se détacher en cas de manipulations trop régulières (expositions temporaires par exemple).
47essai6_p_46De même, si aujourd’hui la conservation préventive et le contrôle du climat permettent d’éviter que les sels n’endommagent plus avant les stèles contaminées, certaines de celles-ci devront faire l’objet d’un traitement curatif et d’un dessalement par immersion ou par compresses, à décider au cas par cas.
48essai6_p_47Ponctuellement, certaines stèles ont été restaurées. Sont avant tout concernées des stèles cassées en plusieurs fragments. En plus des interventions décrites précédemment, les morceaux ont été réassemblés par un collage réversible, avec un mélange à parts égales de résines acryliques, de Paraloïd B72 et B44, en solution dans un mélange à parts égales d’éthanol et d’acétone. Les joints d’assemblage ont été remplis en très léger retrait avec un ragréage à base de poudre de marbre tamisée lié à du Plextol B500, une résine acrylique en dispersion aqueuse, utilisée à 30 %. Pour harmoniser l’ensemble, des retouches ont été effectuées sur les éclats clairs et les ragréages avec de l’aquarelle et des pastels secs.
Révélations
49essai6_p_48Les motifs sculptés et gravés, ainsi que les inscriptions, ressortent avec davantage de netteté. L’ensemble est plus lisible et compréhensible. Il est devenu possible d’apprécier pleinement les subtilités de la matière et des différents types de pierre dans lesquels ces stèles ont été sculptées. En effet, les pierres utilisées sont pleines de nuances : de couleur le plus souvent claire, légèrement ocrée, mais parfois aussi grisée, voire verdâtre. Leurs cassures sont conchoïdales, cubiques ou franches, mais granuleuses. Ces pierres présentent presque toujours des inclusions. Des veines, parfois épaisses mais le plus souvent très fines, au trait majoritairement net mais quelquefois diffus, souvent relativement rectilignes, ocre jaune vif et mates, grises ou blanches. Elles sont souvent parallèles mais, dans certains cas, presque perpendiculaires les unes par rapport aux autres. Ces lignes constituent des motifs qui peuvent être très présents sur le plan visuel. Des nodules, ainsi que des pyrites cubiques de petite, voire de très petite taille, ponctuent plus ou moins la masse. Ces inclusions sont le plus souvent orangées, brunes ou noires. Enfin, de petits segments, souvent déformés, nets ou diffus, bruns ou orangés, jalonnent le volume. Veines, nodules et segments originellement bruns et orangés sont devenus violacés dans les pierres qui se sont retrouvées trop à proximité du foyer de l’incendie. Le feu a occasionné d’autres modifications de l’aspect de la surface. Des zones sont devenues roses, violacées, brunes, parfois noires, et sont souvent restées très colorées après nettoyage. La couche de couleur marron, qui peut aussi être noire, n’est parfois que superficielle et a pu être enlevée. D’autres fois, sous le noir, la pierre est restée brune. Le plus souvent, le noir a imprégné l’épiderme et n’a pu être enlevé ; le nettoyage en a alors densifié la couleur. Enfin, des objets (stèles ou débris) se sont trouvés, parfois, placés entre la source de l’incendie et les stèles, ce qui explique la présence de zones, de tailles diverses et de formes plutôt géométriques, non modifiées par les effets du feu.
50essai6_p_49Pour les stèles restées plus d’un siècle dans les fonds marins et sorties de l’eau lors des campagnes de fouilles menées entre 1994 et 1998, d’autres nuances étonnantes se sont constituées. Des agglomérats de charbon induré, de sable et de parties en fer très oxydé fixés aux concrétions calcaires font dorénavant corps avec le volume de la pierre. Les fissures, soulèvements et détériorations de l’épiderme, avec notamment la présence systématique de percements répétés provoqués par les micro-organismes, ne sont que plus visibles aujourd’hui, après le microsablage.
51essai6_p_50Toutes ces marques dans la matière, les différentes couleurs mises au jour, plus ou moins facilement visibles, les coups d’outils, les dépôts et les diverses altérations (cassures, percements micro-organiques, marques de l’incendie), témoignent de l’histoire de cette collection qui constitue un ensemble très nuancé, étonnant, touchant.
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Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 188 et pl. LIV, 4, 9-10, 12, pour des exemples en dehors de la collection du Louvre.
Bénichou-Safar, 2004b Hélène Bénichou-Safar, Le tophet de Salammbô à Carthage. Essai de reconstitution, Rome, « Collection de l’École française de Rome », no 342, 2004, p. 190, note 192.
Voir, supra dans le présent ouvrage, IV, « Méthodologie », paragraphe IV. §2.
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Dans Ferron, 1975 Jean Ferron, Mort-Dieu de Carthage, ou les stèles funéraires de Carthage, Paris, 1975, p. 65, 66 et 68 (indication bibliographique aimablement communiquée par Véronique Blanc-Bichon).
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